Le rapport Frères musulmans et islamisme politique en France : Tartuffe est toujours là

En 2024, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, entend évaluer les effets de la loi du 21 août 2021 «confortant les principes de la République» et demande à deux hauts fonctionnaires de dresser l’état des lieux de la présence en France des Frères musulmans, organisation fondée en 1928 en Égypte par Al Banna. Au printemps 2025, un rapport classé secret-défense est remis à l’actuel locataire de l’Hôtel Bauveau, Bruno Retailleau, qui pousse probablement davantage à sa publication dans la presse qu’à la garantie de sa confidentialité, à la veille d’un Conseil de Défense présidé par le président de la République, furieux de ne pas avoir la primeur de ce document.
Cette négligence pourrait constituer un acte d’atteinte à la sûreté de l’État si le rapport contenait des informations de nature à nuire à la sécurité du pays. Néanmoins, au pays de Tartuffe, il s’agit d’une lamentable mascarade à visée bassement politicienne : le prétendu brûlot dont les gazettes s’emparent pour enflammer les esprits est en réalité une bluette, tant au regard des constats des auteurs que des préconisations qu’ils formulent.
Les éléments matériels de la menace que font peser sur la France les Frères musulmans, sur la base même des documents gouvernementaux fournis par le Pouvoir, nous saisissent d’effroi : on compte mille personnes affiliées à cette organisation qui draine péniblement, le vendredi, 91 000 fidèles, dont la plupart ne se reconnaissent pas dans la figure d’Al Banna ; les Frères musulmans contrôlent 139 lieux de culte sur 2800 ainsi que 53 associations cultuelles dont une douzaine serait en sommeil ; les moyens financiers dont dispose ce dangereux ennemi intérieur, en diminution de 50% en cinq ans, s’élèvent à 500 000 euros par an ; enfin, le lycée Averroès sous contrat d’association que les Frères musulmans auraient influencé ne reçoit plus de financement public depuis la rupture de la convention avec l’État.
La prise du pouvoir par les Frères musulmans n’est pas pour demain, même si leur projet est d’étendre leur vision du monde arriérée à toutes les sociétés, comme c’est le cas du reste de tous les mouvements religieux dogmatiques, comme les intégristes catholiques du reste. Ils sont réputés se détourner du monde arabe où leur influence diminue et capitalise en Europe sur une dynamique désormais ancienne, ainsi qu’agir de manière sournoise par en bas en s’investissant dans les communes dans des associations sportives et culturelles.
Quant aux mesures préconisées par les rapporteurs, elles sont à la hauteur de cette terrible menace : définir plus précisément d’un point de vue juridique les agissements des islamistes ; publier chaque année un rapport destiné au grand public ; développer l’islamologie et la recherche universitaire sur le culte musulman au sens large ; contraindre les services de renseignement à produire un rapport annuel sur l’islamisme comme s’ils demeuraient l’arme au pied ; améliorer la connaissance par les décideurs locaux des cultes en général et de l’islam en particulier. Comme disait le président de la République en mars 2020, au moment de la pandémie : «Nous sommes en guerre», mais contre des moulins à vent à la manière de Don Quichotte.
Abrogation de la «loi Séparatisme» du 24 août 2021 !
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Quelqu’un a déjà vu les Frères musulmans en France ?
par Abou Foley
«En semaine A, ils disent que les cités de France c’est Medellin et en semaine B c’est la charia. Dans les deux cas ils n’apportent aucune preuve mais pourquoi avoir des preuves quand les gens qui n’y habitent pas vont te croire».
source : Abou Foley
- Source : Le Grand Soir