Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin : « Les Européens exigent la guerre ! »

Dans une interview explosive accordée au Point, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a fustigé l’attitude des chancelleries européennes, qu’il accuse de manquer d’indépendance vis-à-vis des États-Unis. "Toute l’Europe travaille pour Washington", a-t-il lancé, soulignant l’absence de volonté de négociation de la part de Bruxelles. Des propos qui révèlent une fracture grandissante (pour ne pas dire définitive) entre Moscou et l’UE.
Des conditions de paix… ou une reddition pure et simple ?
Interrogé par Le Point sur les exigences russes pour mettre fin au conflit, Peskov a rappelé les termes inflexibles de Moscou : désarmement de l’Ukraine et retrait des régions annexées, dont Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporojié. « Personne ne semble s’en souvenir, mais ces conditions ont été posées dès juin 2024 », a-t-il ironisé, sous-entendant que l’Occident feint d’ignorer les revendications du Kremlin.
L’OTAN, l’épine dans le pied de la diplomatie russe
Le porte-parole a réaffirmé que l’élargissement de l’OTAN vers les frontières russes restait une ligne rouge. « Garantir la sécurité de l’Ukraine en l’intégrant à l’OTAN, c’est menacer la nôtre », a-t-il martelé, exigeant une neutralité ukrainienne. Une position inchangée depuis 2021, lorsque Moscou avait demandé – en vain – des garanties écrites contre l’expansion de l’Alliance atlantique.
Macron et l’UE dans le collimateur du Kremlin
Peskov n’a pas épargné les dirigeants européens, Emmanuel Macron en tête, accusés d’avoir ignoré les avertissements russes avant le conflit. « Ils ont refusé d’écouter Poutine lorsqu’il a dénoncé l’encerclement stratégique de la Russie », a-t-il déploré. Une critique cinglante qui soulève une question : l’Europe a-t-elle encore les moyens d’une politique étrangère autonome ?
Un dialogue de sourds qui s’éternise
Alors que la guerre s’enlise, les déclarations de Peskov confirment l’impasse diplomatique. Entre intransigeance russe et alignement européen sur Washington, les perspectives de paix semblent plus lointaines que jamais. Une chose est sûre : tant que l’UE sera perçue comme un vassal des États-Unis, Moscou n’aura aucune raison de la prendre au sérieux.
- Source : Le Média en 4-4-2