L’exode des millionnaires porte un coup dur à l’économie israélienne

Des milliers de millionnaires israéliens ont quitté Israël au cours de l’année écoulée, ont rapporté mardi les médias israéliens.
Channel 13, la chaîne israélienne, a révélé que l’année dernière, 1700 millionnaires ont fui Israël, les experts avertissant que cet exode porte un coup dur à l’économie du régime.
Ynet a rapporté que, sur la même période, environ 8300 travailleurs du secteur de la technologie de pointe ont quitté Israël entre le début de la guerre à Gaza et juillet 2024, soit environ 2,1% des travailleurs de ce secteur, reflétant l’état alarmant du secteur en 2025.
Ceci intervient alors qu’Israël est confronté à des crises économiques de plus en plus graves, exacerbées par une économie fragilisée après plus d’un an de guerre et, plus récemment, par les tarifs douaniers imposés par les États-Unis.
Le 4 avril, surnommé «Jour de la Libération» par Donald Trump, les États-Unis ont annoncé des droits de douane visant à la fois leurs alliés et leurs adversaires, le lendemain de la suppression par Israël des droits de douane restants sur les importations américaines.
Plus précisément, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a signé une ordonnance révoquant tous les droits de douane imposés par Israël aux États-Unis, déclarant que «la suppression totale des droits de douane sur les importations en provenance des États-Unis est une étape importante pour protéger l’économie israélienne en cette période sensible et pour renforcer les relations économiques avec notre plus important allié, les États-Unis».
Cependant, les marchandises israéliennes ont été frappées d’un droit de douane de 17%, soit l’une des sanctions les plus sévères imposées aux partenaires commerciaux des États-Unis.
Les droits de douane pèsent sur une économie israélienne en chute libre
Fin mars, les médias israéliens ont rapporté que Moody’s Investors Service a mis en garde contre «les énormes risques politiques d’Israël qui ont fragilisé son économie et sa situation budgétaire».
Dans la mise à jour régulière de la notation attribuée à l’entité d’occupation, Moody’s a déclaré que «l’incertitude quant aux perspectives de sécurité et de croissance économique à long terme d’Israël est beaucoup plus élevée que d’habitude, les risques pesant sur le secteur de la haute technologie étant particulièrement importants, compte tenu de son rôle moteur dans la croissance économique et de sa contribution significative aux recettes fiscales du gouvernement».
Le rapport note que ces développements négatifs pourraient avoir un impact significatif sur les finances du gouvernement et entraîner une nouvelle détérioration de «la fiabilité institutionnelle».
Le Jerusalem Post a rapporté le 11 février que l’économie israélienne continue de plonger au second semestre 2024, alors que sa guerre contre Gaza aggrave l’instabilité financière et érode la confiance des investisseurs. Selon le dernier rapport de la Banque d’Israël sur la stabilité financière, les risques macroéconomiques restent élevés malgré de légères améliorations dans la tarification des crédits et des actifs.
L’évaluation des risques de la banque centrale, qui évalue l’exposition du système financier d’Israël aux défis macroéconomiques, a révélé que l’instabilité économique persiste en raison de la situation sécuritaire. Le rapport souligne l’impact de la guerre sur la perception mondiale de l’économie d’Israël, qui affecte les entreprises, les finances publiques et les coûts d’emprunt.
Ces observations concordent avec les projections du Fonds monétaire international (FMI), qui a récemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB d’Israël pour 2024, à 0,7%, citant les conflits régionaux et l’incertitude accrue comme principales préoccupations.
Malgré une croissance du PIB quelque peu modeste après une contraction à la fin de 2023, l’économie d’Israël n’a pas encore retrouvé sa trajectoire attendue.
Traduction: Spirit of Free Speech
- Source : Al-Mayadeen (Liban)