Un document secret explique le retrait des États-Unis d’Ukraine

Un document du Pentagone dévoile un changement dans les priorités militaires des États-Unis, notamment à l’égard de l’Ukraine car c’est la Chine qui se trouve être visée. La transcription de ce rapport secret du groupe de réflexion conservateur US à l’origine du Projet 2025 a fait surface à la mi-mars révélant les projets réels des États-Unis.
«Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a réorienté l’armée américaine pour donner la priorité à la dissuasion pour empêcher la saisie de Taïwan par la Chine et au renforcement de la défense intérieure en assumant des risques en Europe et dans d’autres parties du monde, selon une note d’orientation interne secrète qui porte les empreintes digitales de la Conservative Heritage Foundation, y compris certains passages qui sont des duplications presque mot pour mot du texte publié par le Think Tank l’année dernière», vient d’annoncer le Washington Post.
Trump prépare la guerre contre la Chine. Le quotidien anglophone précise: «Ce document, connu sous le nom d’Orientation stratégique intérimaire de défense nationale (Interim National Defense Strategic Guidance) et portant la mention secret/interdit aux ressortissants étrangers dans la plupart de ses passages, a été diffusé au sein du ministère de la Défense à la mi-mars et signé par Hegseth. Il décrit, avec des détails généraux et parfois partisans, la mise en œuvre de la vision du président Donald Trump: préparer et remporter une guerre potentielle contre Pékin et défendre les États-Unis contre les menaces à l’étranger proche, notamment au Groenland et dans le canal de Panama».
L’administration Trump et l’administration Biden ont décrit la Chine comme la plus grande menace pour les États-Unis. Ils ont mis en place des forces pour préparer et contenir le conflit dans le Pacifique. Le rapport diffusé par Hegset est inhabituel en ce sens car il décrit une invasion potentielle de Taiwan comme un scénario exceptionnel qui devrait être traité comme une priorité par rapport à d’autres dangers potentiels, comme le conflit en Ukraine et les craintes des Européens face à la Russie. «Cette approche recentrera la grande architecture militaire américaine dans la région indo-pacifique», stipule le Washington Post.
Les États-Unis ordonnent à l’UE d’investir dans la défense pour se charger du conflit ukrainien, de l’Iran, de la Corée du Nord. Le Pentagone «assumera des risques sur d’autres théâtres» compte tenu des contraintes de personnel et de ressources, et fera pression sur ses alliés en Europe, au Moyen-Orient et en Asie de l’Est pour qu’ils dépensent davantage en matière de défense afin d’assumer l’essentiel du rôle de dissuasion contre les menaces de la Russie, de la Corée du Nord et de l’Iran, selon les directives.
Le quartier général US du département de la Défense «se concentrera sur les missions de lutte contre le terrorisme contre les groupes ayant la capacité et l’intention de frapper les États-Unis», indique le document, signalant qu’il dépriorisera les groupes terroristes du Moyen-Orient et d’Afrique qui déstabilisent la région, mais «qui n’ont pas l’ambition de lancer des attaques internationales».
Alors que la stratégie de défense nationale 2022 de l’administration Biden mettait l’accent sur les alliances pour contrer l’agression de la Russie, qualifiant «d’alliances et d’alliés mutuellement bénéfiques… notre plus grand avantage stratégique mondial», les directives provisoires de Hegseth indiquent que l’OTAN doit assumer un partage des charges «bien plus important» car les États-Unis seront réticents à fournir des forces si leurs priorités sont concentrées ailleurs.
Les États-Unis organisent la répartition des tâches et donnent les ordres à l’UE pour l’orientation de la défense et de ses dépenses. Il n’y a pas vraiment un retrait de la puissance américaine de l’UE comme cela est dit dans les médias occidentaux. Il y a la mise en place de nouvelles priorités et de nouvelles directives qui sont réajustées. C’est que la sécurité des États-Unis passe en priorité.
- Source : Observateur continental