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Mercredi, 02 Avr. 2025

Guerre en Ukraine : Trump monte le ton contre la Russie

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Mardi, 01 Avr. 2025 - 12h43

Sur fond de "perte de patience" de Trump, qui voit la terre brûler sous ses pieds, faute de pouvoir faire capituler la Russie "par amitié", le masque du "pacifiste" continue à se fissurer et le ton monte. Pour autant, ni Trump, ni les Etats-Unis ne font eux-mêmes de pas pour sortir d'Ukraine, pour laisser ce qu'il reste de ce pays et de la population réellement décider de son avenir. Bien au contraire, le NYT nous vend un article de propagande sur l'implication des Etats-Unis en Ukraine ... à cause de la volonté de deux généraux ukrainiens et encore uniquement après 2022. Le spectacle est de bien triste qualité.

Trump s'énerve, car la Russie ne plie pas aussi facilement, que les globalistes le pensaient. Or, il lui reste un peu plus d'un an pour "résoudre" la "crise" ukrainienne, autrement dit pour finir à l'avantage des globalistes, une guerre qui ne tourne pas à leur avantage sur le terrain en Ukraine.

Le Président américain annonce un nouveau coup de téléphone à Poutine cette semaine, pour faire pression et obtenir de nouvelles concessions. Pourtant, il n'a pas mis en oeuvre ce à quoi il s'était engagé la dernière fois (voir notre article ici) : l'armée atlantico-ukrainienne frappe chaque jour les installations énergétiques en Russie, les sanctions ne sont pas levées, l'accès des marchandises alimentaires russes au marché mondial n'est pas rétabli, etc.

Qu'il ne le veuille pas ou ne le puisse pas, cela ne change rien au résultat : en raison de l'absence de résultats concrets réels et significatifs, discuter avec lui est de moins en moins intéressant pour la Russie. 

Alors deux mécanismes médiatiques parallèles se mettent en place.

D'un côté, le NYT nous sert sa dernière oeuvre de propagande, comme les Américains savent le faire. A savoir de "grandes révélations", que tout le monde savait et qu'il n'était plus possible de cacher, sans pour autant qu'il n'y ait la moindre conséquence politique ou juridique, et surtout sans que ce qui est dénoncé ne s'arrête.

Imaginez-vous, les Etats-Unis sont impliqués dans la guerre en Ukraine, ils guident les ATAMCS qui frappent la Russie, ils fournissent le renseignement et choisissent les cibles ... Non, pas possible !!! Quelle révélation, en effet !

Cela rappelle la grande "révélation" de Guantanamo, le scandale, sans aucune conséquence et surtout sans que finalement cette prison "hors juridictions" ne cesse de fonctionner.

Le NYT en profite d'ailleurs pour réécrire l'histoire au passage, puisque selon ce conte pour enfants, les Etats-Unis n'auraient été impliqués qu'en 2022, c'est-à-dire suite à la fameuse "agression" russe (puisque l'histoire n'existe pas avant) et sur demande de deux généraux ukrainiens (certainement pour sauver la démocratie) :

"Après l'entrée des armées russes en Ukraine en 2022, deux généraux ukrainiens se sont rendus en secret dans une garnison américaine en Allemagne. Là, ils ont scellé un partenariat qui a engagé l'Amérique dans la guerre bien plus étroitement qu'on ne l'avait imaginé jusqu'alors".

Evidemment cette oeuvre de commande est gratuite d'accès. Donc, dans cette histoire revue et corrigée pour Hollywood, les Etats-Unis n'étaient pas impliqués en Ukraine dès la chute de l'URSS, ils n'ont pas reformatés les élites et la société, n'ont strictement rien à voir ni avec la Révolution Orange de 2004, ni avec le Maïdan de 2014, ne sont pas impliqués dans les programmes de l'OTAN déployés avant 2022, n'ont pas financé en masse les médias et les ONG, rien du tout? Ils sont simplement intervenus en 2022 ... après "l'agression" russe parce que deux généraux russes sont venus le leur demander. Et la marmotte continue à emballer le chocolat.

Juste une question : et les HIMARS utilisés pour détruire la station de comptage de gaz de Soudja il y a quelques jours ... ne sont pas guidés par les Américains ?

De son côté, Trump monte le ton, les termes "d'agression russe" sont introduits dans son discours médiatique, mais à l'égard du Groënland. Il est mécontent, que la Russie n'ait pas encore accepté de capituler, c'est indécent, comment ose-t-elle, alors qu'il lui propose un "super deal". Il menace d'augmenter les taxes, prévient qu'il y a un délai "psychologique" pour signer. 

Etrangement, la très mauvaise idée de mettre ce qui reste de l'Ukraine sous mandat international a été rejetée par les parties au conflit, à savoir les USA, l'UE et l'ONU (en tant qu'organe de gouvernance globale). L'idée est mauvaise, car ces mécanismes n'ont jamais été mis en oeuvre que dans l'intérêt atlantiste (comme avec l'exemple de la Yougoslavie soulevé par Poutine) et cela stratégiquement entraîne la perte définitive par la Russie de ce territoire. La perte étant alors politique et culturelle, civilisationnelle.

Mais les globalistes ont très peur des mécanismes électoraux, ils préfèrent les maîtriser totalement pour être certains du résultat. Donc même une faible présence russe est inacceptable, dans un système politique déjà pourtant totalement détruit. 

Cette formule est surtout inacceptable pour d'autres raisons, qui devraient faire réfléchir les élites russes, avant d'accepter un énième coup de téléphone de Trump :

  • Cela oblige la reconnaissance des nouvelles frontières, ce qui manifestement est toujours inacceptable pour les globalistes;
  • Cela implique de mettre sur un pied d'égalité la Russie avec les Etats-Unis et leurs satellites, brisant le discours d'une guerre entre la Russie et l'Ukraine, ce qui est également inacceptable pour les globalistes.

Comme nous le voyons depuis le début, Trump ne veut pas "la paix", il veut toujours la capitulation de la Russie, et ce à ses conditions. Simplement, à la différence de la précédente Administration, il est prêt à utiliser les négociations pour conduire la Russie à signer sa perte. Et il est très pressé. Les élections de mi-mandat approchent, il ne pourra pas maintenir l'illusion encore très longtemps et un refus de la Russie le mettrait en position de faiblesse dans la reconquête du monde global par l'intimidation, qu'il conduit actuellement par la violence de la force brute.

En attendant, l'armée russe continue à avancer sur le terrain. Et finalement, c'est la seule chose qui compte.


- Source : Russie politics

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