La Russie répond à Macron : niet !

Voici les points forts de la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères en réaction aux propos du président français Emmanuel Macron.
(Traduction non officielle)
- À la veille du sommet de l’Union européenne consacré à la crise ukrainienne et à l’affrontement avec la Russie, le Président français Emmanuel Macron, tentant manifestement d’imprimer une tonalité particulière à cette rencontre, a prononcé un discours violemment agressif à l’encontre de la Russie.
- Le Président français s’efforce de convaincre ses concitoyens de l’existence d’une soi-disant « menace existentielle » en provenance de la Russie. En réalité, notre pays n’a jamais menacé la France. Au contraire, la Russie l’a aidée à défendre son indépendance et sa souveraineté lors des deux guerres mondiales. Les propos d’Emmanuel Macron constituent, en revanche, une menace directe à l’encontre de la Russie.
- Le discours d’Emmanuel Macron est largement consacré aux garanties de sécurité pour l’Ukraine, sans même évoquer celles nécessaires pour la Russie. Or, c’est précisément l’absence de telles garanties et la création continue de menaces à l’encontre de notre pays par l’Occident – notamment par l’expansion effrénée de l’OTAN en dépit des engagements pris, ainsi que par la transformation de l’Ukraine en un véritable bastion anti-russe – qui ont conduit à la crise actuelle.
- Quel « chemin vers la paix » propose donc le dirigeant français ? Toujours les mêmes recettes : un approvisionnement accru de l’Ukraine en armes occidentales, la poursuite des hostilités et une augmentation sans précédent des dépenses militaires des pays européens membres de l’OTAN et de l’UE. Dans ce contexte, les accusations portées contre la Russie pour l’augmentation de ses budgets militaires et de ses effectifs sont absurdes.
- En ce qui concerne les propositions d’Emmanuel Macron relatives au déploiement de contingents militaires occidentaux en Ukraine sous couvert de forces de maintien de la paix, nous avons répété à maintes reprises qu’elles étaient inacceptables. Une telle occupation de l’Ukraine ne ferait qu’aggraver dangereusement l’escalade.
- Le discours d’Emmanuel Macron laisse transparaître des accents de chantage nucléaire. Les ambitions de Paris de s’imposer comme le « protecteur nucléaire » de toute l’Europe, en lui offrant son propre « parapluie nucléaire », presque en substitution de celui des États-Unis, sont désormais affichées au grand jour.
- Ce discours suscite un sentiment de malaise pour Emmanuel Macron lui-même, qui cherche à se poser en nouveau leader du « monde libre ». Il illustre parfaitement l’ampleur du déclin et de l’aigreur des élites européennes actuelles.
- L’intervention d’Emmanuel Macron fait définitivement tomber les masques, révélant qui dirige aujourd’hui le « parti de la guerre », qui s’oppose réellement à un cessez-le-feu, misant sur la poursuite du conflit en Ukraine et son escalade toujours plus grande.
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Lavrov commente les propos «nerveux» de Macron et le plan de maintien de la paix en Ukraine
par Pierre-Alain Depauw
Selon le ministre russe des Affaires étrangères, la rhétorique nucléaire du dirigeant français constitue une menace pour la Russie, alors que Moscou reste ouvert à un dialogue franc avec toutes les parties.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié de «longues et plutôt nerveuses» les déclarations du président français Emmanuel Macron sur la crise ukrainienne.
Voici les points clés des déclarations du ministre russe des Affaires étrangères.
Les menaces de Macron
«Le président Macron a déclaré hier, dans sa longue déclaration plutôt nerveuse, qu’il ne fallait pas laisser la guerre se terminer par la capitulation de l’Ukraine», a déclaré Lavrov lors d’une conférence de presse jeudi. «Il y a un écart important entre une «défaite stratégique de la Russie» et la capitulation de l’Ukraine, en général, et au moins ils ont trouvé le courage de franchir cette distance», a-t-il ajouté.
Contrairement à ses prédécesseurs, qui ont également cherché à affronter la Russie – Napoléon, Hitler – Macron «n’agit pas de manière très diplomatique», a déclaré Lavrov. «Parce qu’ils ont déclaré ouvertement : «Nous devons conquérir la Russie, nous devons vaincre la Russie». Et il semble vouloir la même chose, mais pour une raison quelconque, il dit qu’il faut combattre la Russie pour qu’elle ne surclasse pas la France, que la Russie représente un danger pour la France et l’Europe», a expliqué le chef de la diplomatie russe.
Quant à la rhétorique nucléaire de Macron, elle représente une menace pour la Russie, a affirmé Lavrov. «S’il nous perçoit comme une menace et convoque une réunion des chefs d’état-major européens et britanniques en affirmant qu’il est nécessaire d’utiliser des armes nucléaires contre la Russie, cela constitue assurément une menace», a-t-il déclaré.
Et le président français «pourrait prendre des mesures totalement imprudentes» pour réparer sa «réputation irrémédiablement endommagée», a ajouté Lavrov.
Macron a affirmé à plusieurs reprises qu’il allait tendre la main au président russe Vladimir Poutine, mais il ne l’a pas encore fait, a souligné le ministre. «Il a de telles possibilités, comme on dit, personne ne l’en empêche», a-t-il fait remarquer.
Lavrov a également remis en question les propos de Macron selon lesquels la Russie est une menace pour l’Union européenne. «Il est tout à fait évident pour toute personne rationnelle que la Russie n’a pas besoin de cela», a ajouté le ministre russe.
Résoudre la crise ukrainienne
La Russie est prête à «une discussion franche sur les causes profondes de la crise ukrainienne», a souligné Lavrov. «Pendant toutes ces années, nous avons toujours été ouverts aux négociations. Nous avons salué la position de l’administration Trump, qui, contrairement à l’équipe Biden, a exprimé son désir de paix plutôt que de guerre. Nous aussi, nous plaidons pour la paix», a-t-il déclaré.
En ce qui concerne la décision de Washington de suspendre l’aide militaire à Kiev, cette pause confirme «que sans l’implication directe de l’Occident – en particulier des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de l’Allemagne et d’autres pays qui fournissent des données de renseignement et aident à utiliser ces données pour lancer des missiles à longue portée contre notre territoire – les Ukrainiens n’auraient pas été en mesure de le faire. Cette reconnaissance est également très significative», a souligné Lavrov.
Selon Lavrov, le conflit ukrainien pourrait prendre fin très rapidement si l’aide militaire occidentale était interrompue.
La position de la plupart des pays européens, qui considèrent que «la paix en Ukraine est pire que la guerre», n’est plus surprenante, a-t-il déclaré.
Déploiement de troupes en Ukraine
La Russie ne voit aucune possibilité de compromis sur la question du déploiement de troupes européennes en Ukraine : «Cette discussion est menée avec une intention ouvertement hostile, et ils ne cachent pas leurs véritables motivations», a souligné Lavrov.
«Cela signifierait une implication directe, officielle et ouverte des pays de l’OTAN dans la guerre contre la Russie», a-t-il souligné.
La Russie considérera le déploiement de soldats de la paix de l’UE sur le territoire ukrainien de la même manière qu’elle percevrait la présence potentielle de forces de l’OTAN sur place. «Cette évaluation est valable quels que soient les drapeaux sous lesquels l’opération sera menée, qu’il s’agisse des drapeaux de l’UE ou des drapeaux nationaux des pays contributeurs. Peu importe les insignes, y compris les symboles de la bandera, qui peuvent apparaître sur les manches de leurs uniformes. Ils seront toujours considérés comme des troupes de l’OTAN», a-t-il conclu.
source : Médias-Presse-Info
- Source : E&R