Ramadan : Israël prend d’assaut la mosquée Al-Aqsa et en expulse les fidèles
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Les autorités ont pris 63 arrêtés d'expulsion dont 35 interdisant aux Palestiniens de se rendre à Jérusalem & 21 à Al-Aqsa. La plupart visent des prisonniers libérés, des militants & des journalistes.
Jérusalem occupée – Les forces israéliennes ont pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa et ont expulsé les fidèles musulmans. Le raid a eu lieu lors de la première nuit du Ramadan, alors que 70 000 musulmans s’étaient rassemblés pour les prières de Taraweeh.
Le Waqf de Jérusalem a estimé que la plupart des fidèles viennent de Jérusalem et des territoires occupés en 1948. Les autorités israéliennes ont empêché des milliers d’habitants de la Cisjordanie occupée d’entrer dans la Sainte mosquée.
Israël a également décrété une interdiction pour les détenus palestiniens libérés d’aller prier à la mosquée d’Al-Aqsa.
Le mois dernier, l’armée israélienne a multiplié les violations, notamment les démolitions d’habitations, les attaques de colons et les arrestations massives. Les autorités israéliennes ont également ordonné l’expulsion des Palestiniens de la mosquée.
Les colons ont intensifié leurs raids sur la mosquée Al-Aqsa. Au cours du seul mois de février, 4 464 colons ont pris d’assaut le site islamique sous protection militaire. Certains ont pratiqué des rituels religieux, notamment des prières agenouillées. Deux ministres des Affaires étrangères, l’un argentin et l’autre thaïlandais, ont pénétré dans la mosquée pour accomplir des rituels au mur de Buraq et ont rejoint les colons près de la mosquée d’Al-Aqsa. Des colons ont également fait retentir des shofars [Ndt : instrument de musique à vent en usage dans le rituel israélite] près de la porte de Damas.
Malgré les restrictions, 170 000 fidèles ont assisté aux prières du vendredi à la mosquée Al-Aqsa en février. Toutefois, Israël a introduit de nouvelles restrictions à l’occasion du ramadan. Les autorités ont installé des barrières autour de la vieille ville et ont interdit aux anciens détenus d’entrer dans la mosquée.
Israël a déployé quotidiennement 3 000 policiers, depuis les postes de contrôle frontaliers jusqu’à Al-Aqsa. Les autorités ont limité les prières du vendredi à 10 000 résidents de Cisjordanie. Seuls les hommes de plus de 55 ans et les femmes de plus de 50 ans ont pu y assister, et ont dû se limiter aux prières de la mi-journée et de l’après-midi. En réaction, les Palestiniens ont appelé à des rassemblements massifs à Al-Aqsa pour contester les restrictions.
En février, l’armée israélienne a détruit 22 bâtiments palestiniens dans la capitale palestinienne occupée. Les autorités ont forcé les habitants à détruire eux-mêmes cinq bâtiments. Les destructions concernaient des habitations, des entreprises et des terres agricoles.
Elles ont touché plusieurs zones, notamment Jabal Al-Mukabber, Issawiya et Silwan. L’armée israélienne a également émis des dizaines de mandats de démolition dans de nombreux quartiers, dont Sheikh Jarrah et Abu Dis.
Toujours en février, l’armée a enlevé 75 Palestiniens, dont 11 enfants et 3 femmes. L’une des détenues, Bayan Al-Ja’ba, était enceinte de neuf mois lorsqu’elle a été enlevée. Les autorités l’ont ensuite libérée en l’assignant à résidence.
Les tribunaux israéliens ont prononcé 25 peines de prison, dont 13 détentions administratives. La peine la plus lourde (27 ans) a frappé Ahmed Nasla, relâché par la suite dans le cadre d’un échange de prisonniers. Un tribunal a également condamné Muhammad Al-Zalbani, âgé de 18 ans, à 18 ans de détention.
Les autorités ont pris 63 arrêtés d’expulsion, dont 35 interdisant aux Palestiniens de se rendre à Jérusalem et 21 à Al-Aqsa. La plupart des mesures visent des prisonniers libérés, des militants et des journalistes. L’objectif étant de les tenir à distance de la mosquée pendant le mois sacré du ramadan.
Par ailleurs, les autorités israéliennes ont poursuivi l’expansion des colonies dans la partie orientale de Jérusalem occupée. Le gouvernement a rejeté les recours contre les ordres d’expulsion à Sheikh Jarrah et à Wadi Hilweh. La soi-disant Autorité pour la Nature a également confisqué un cimetière historique palestinien à Silwan, déclarant ce dernier comme étant du domaine public.
Israël a en outre confisqué des terres à Wadi Al-Joz et Wadi Al-Rababa, sous prétexte de “projets environnementaux”. Les colons comme les autorités israéliennes ont effectué des travaux d’excavation à Ain Silwan, dans le but de remodeler le tissu historique de la ville.
Traduction : Spirit of Free Speech
- Source : Quds News (Palestine)