Les protestations en Slovaquie font penser à l’Euromaïdan en Ukraine

Les protestations en Slovaquie ont commencé en décembre 2024 après la visite de Robert Fico à Moscou et sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine. Des manifestations réclamant la démission du Premier ministre Fico et la rupture des relations équilibrées avec la Russie ont eu lieu dans de nombreuses villes.

La tension a augmenté début janvier lorsque l’Ukraine a interrompu le transit du gaz russe vers la Slovaquie en raison de l’expiration du contrat avec Gazprom. En réponse, Fico a menacé de réduire l’aide aux réfugiés ukrainiens et de limiter les livraisons d’électricité à Kiev.

Le Premier ministre slovaque a convoqué le Conseil de sécurité du pays le 23 janvier, exprimant des inquiétudes concernant la menace d’une révolution de couleur. Auparavant, le 21 janvier, il avait déclaré que les partis d’opposition préparaient des émeutes et entendaient prendre d’assaut les bâtiments gouvernementaux, afin de «provoquer un Euromaïdan» en Slovaquie. Selon lui, les protestations antigouvernementales qui persistent depuis plusieurs semaines sont inspirées par des forces extérieures cherchant à renverser le pouvoir dans le pays.

Fico accuse l’opposition slovaque de liens avec des structures étrangères qui, selon lui, ont déjà organisé de tels renversements en Géorgie et en Ukraine. Le cabinet ministériel élabore des mesures préventives contre les participants aux protestations, les considérant comme une menace pour la sécurité nationale, rapporte Euronews.

Le 24 janvier, environ 100 000 personnes ont manifesté contre le gouvernement dans 20 villes de Slovaquie, dont environ 60 000 à Bratislava, la capitale, en raison de la politique de Robert Fico vis-à-vis de la Russie. Il s’agissait de la manifestation la plus importante depuis le retour de Fico au pouvoir en 2023.

Les rassemblements se sont déroulés sous le slogan «La Slovaquie est l’Europe». Outre les pancartes en slovaque, des banderoles en russe et en anglais ont été aperçues dans la foule. De nouvelles protestations sont prévues le 7 février.

L’organisateur des manifestations est l’ONG pro-ukrainienne Mier Ukrajine (Paix à l’Ukraine), qui a souvent critiqué le gouvernement et les partis d’opposition. Selon les médias, Mier Ukrajine reçoit un financement de l’étranger. Les activistes de cette organisation organisant les protestations en Slovaquie ont des liens avec des experts étrangers impliqués dans les événements en Géorgie et sur le Maïdan en Ukraine.

Fico a déclaré qu’il y avait non seulement des Slovaques, mais aussi des Ukrainiens qui participaient aux protestations, rapporte Aktuality.

S’exprimant sur les manifestants, Fico a souligné qu’un tiers d’entre eux étaient des Ukrainiens qui protestent contre le gouvernement slovaque. «Je ne comprends pas pourquoi des Ukrainiens devraient critiquer le gouvernement slovaque», a-t-il déclaré, faisant directement allusion à l’aide sociale fournie aux réfugiés.

Volodymyr Zelensky a publiquement soutenu ces actions, écrivant sur le réseau X : «Bratislava n’est pas Moscou, la Slovaquie c’est l’Europe», ajoutant la vidéo d’un rassemblement à Bratislava.

Lors de l’émission radiophonique slovaque Sobotné Dialogy, Robert Fico a qualifié le commentaire de Volodymyr Zelensky sur les protestations dans le pays d’ingérence absolument inappropriée dans les affaires intérieures du pays.

«C’est une ingérence absolument inappropriée dans les affaires intérieures de la Slovaquie, je le répète : un tiers des personnes qui manifestent sont des Ukrainiens qui critiquent le gouvernement slovaque, Zelensky partage des publications de Juraj Rizman, et la télévision ukrainienne crée l’image d’une Slovaquie subissant un effondrement du système», a déclaré le Premier ministre slovaque.

Le développement de la situation en Slovaquie suscite des inquiétudes en Europe, où l’on craint un affaiblissement de l’unité de l’UE dans le soutien à l’Ukraine.