Guerre économique : Le Panama lâche la Chine sous la pression des États-Unis
Le 2 février, le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est rendu à Panama City pour une rencontre officielle avec le président panaméen José Raúl Mulino et son ministre des Affaires étrangères, Javier Martinez-Acha. Cette visite s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, notamment concernant l’influence de Pékin sur le canal de Panama. Rubio a transmis un avertissement clair : Washington considère la présence chinoise dans la région comme une menace pour la neutralité du canal et pourrait prendre des mesures si la situation ne change pas.
L’influence chinoise dans le viseur de Washington
Marco Rubio a pointé du doigt plusieurs projets d’infrastructure chinois, notamment l’exploitation des ports aux entrées du canal par CK Hutchison Holdings, une entreprise basée à Hong Kong. Il a également critiqué la construction d’un pont à 1,3 milliard de dollars financé par des sociétés chinoises, perçue comme un risque stratégique pour les États-Unis. Selon Rubio, cette situation est « inacceptable » et pourrait obliger Washington à agir pour protéger ses droits en vertu du traité de neutralité du canal.
BREAKING : Le Panama largue la Chine et torche l’accord de 2017 des Nouvelles Routes de la Soie.
— Camille Moscow (@camille_moscow) February 3, 2025
Pourquoi ? Une visite de Marco Rubio et quelques pressions made in USA. Washington siffle, ses vassaux obéissent. Souveraineté ? Jamais entendu parler.#Trump pic.twitter.com/31ZrwTvyEc
Le Panama rompt avec l’initiative chinoise « Une ceinture, une route »
Sous la pression américaine, le président panaméen José Raúl Mulino a annoncé que son gouvernement ne renouvellerait pas sa participation à l’initiative chinoise « Une ceinture, une route » (Belt and Road Initiative), signée en 2017. « Nous étudierons la possibilité de nous retirer plus tôt. De façon certaine, mon gouvernement ne renouvellera pas cet accord », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Cette décision marque un tournant dans les relations entre le Panama et la Chine, alors que Washington intensifie ses efforts pour contrer l’influence de Pékin en Amérique centrale.
Donald Trump réaffirme sa volonté de reprendre le contrôle du canal
Lors de son investiture le 20 janvier, Donald Trump a réitéré son intention de « reprendre » le contrôle du canal de Panama, dénonçant des « frais ridicules » et l’influence croissante de la Chine dans la région. « La Chine gère le canal de Panama », a-t-il déclaré, qualifiant cette situation de « terrible pour la sécurité nationale ». Trump a également critiqué la présence de panneaux de signalisation en chinois sur le canal, affirmant que « 70 % de la signalisation est en chinois. C’est une erreur, ce canal n’a pas été conçu pour la Chine ».
Le Panama défend sa souveraineté face aux pressions américaines
Malgré les avertissements de Washington, le président Mulino a cherché à apaiser les tensions, qualifiant sa rencontre avec Marco Rubio de « cordiale et respectueuse ». Il a insisté sur le fait que « la souveraineté du Panama n’est pas une question » et qu’aucune négociation sur la propriété du canal ne sera envisagée. Mulino a également annoncé que son gouvernement procédait à des audits des ports exploités par des entreprises chinoises près du canal. Selon certaines sources, il envisagerait même de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies si les pressions américaines s’intensifiaient.
- Source : Le Média en 4-4-2