Le « faux cessez-le-feu » d’Israël. Une « pause ». Génocide, exode des Palestiniens de leur terre
Introduction
Un cessez-le-feu constitue toujours un premier pas vers un accord de paix. Dans le cas de Gaza, l’objectif est une « pause de ce qui constitue un génocide soigneusement planifié dont la finalité » est l’exode des Palestiniens de leur terre [Homeland]. Les États-Unis et l’OTAN sont indissociables de ce projet de génocide. Le président Trump a fait pression sur la Jordanie et l’Égypte pour qu’elles facilitent l’immigration des Palestiniens.
Du point de vue de la propagande, le cessez-le-feu vise à induire l’opinion publique en erreur.
Gaza est presque entièrement détruite. Les atrocités et les pertes humaines sont indescriptibles. Des estimations qui restent à corroborer suggèrent qu’un quart de la population de Gaza a péri.
Le cessez-le-feu n’est pas destiné à conduire à un accord de paix. Bien au contraire.
Israël accuse déjà le Hamas d’avoir violé le cessez-le-feu.
La vision de Tun Mahathir Mohamad
La nature frauduleuse du cessez-le-feu proposé (détails ci-dessous) est expliquée par l’ancien premier ministre de Malaisie, Tun Mahathir Mohamad, qui m’a envoyé la déclaration suivante :
1) Je doute de l’accord de cessez-le-feu à Gaza.
2) Je suis peut-être pessimiste, mais peut-on croire qu’une nation qui viole d’innombrables résolutions des Nations unies, qui méprise et ne respecte pas l’opinion mondiale, va honorer son engagement ?
3) Peut-on croire qu’Israël, qui a violé les accords de cessez-le-feu passés avec le Hezbollah, choisira de les respecter cette fois-ci ?
4) Israël est un voyou, une nation belligérante. Cette belligérance ne lui permet pas de respecter les accords ou les lois.
5) Quelques jours avant le cessez-le-feu, ils passent à la vitesse supérieure en tuant autant de Palestiniens qu’ils le peuvent. C’est pour eux une seconde nature que de se lancer dans un déchaînement meurtrier.
6) Et ils blâmeront tout le monde pour cela.
7) Excusez mon pessimisme. Mais la jubilation des Gazaouis est prématurée. J’espère me tromper.
Le prétendu cessez-le-feu : Trois étapes
Le cessez-le-feu consiste en trois phases de prétendues négociations, qui consistent essentiellement en la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. La troisième phase concerne « la reconstruction de Gaza ».
Le cessez-le-feu comprend également deux objectifs tacites :
1.L’exode des Palestiniens de leur patrie,
2.L’appropriation pure et simple des terres palestiniennes, tant à Gaza qu’en Cisjordanie.
Il s’agit de l’appropriation d’un pays entier
La première étape est un « cessez-le-feu complet » qui dure 42 jours. Au cours de cette période, le Hamas libérera 33 otages. En contrepartie, Israël libérera 1 900 prisonniers palestiniens, les forces israéliennes quitteront les zones peuplées, « les civils palestiniens déplacés seront autorisés à retourner dans leurs quartiers, des centaines de camions d’aide seront autorisés à entrer dans Gaza chaque jour, les troupes israéliennes resteront dans les zones frontalières de Gaza, y compris le corridor Philadelphi au sud, mais quitteront le corridor de Netzarim, une zone militaire coupant le nord de la bande de Gaza »
La deuxième phase sera lancée 16 jours « après le début de la première phase », des négociations au début de la deuxième phase, au cours desquelles : « Un cessez-le-feu permanent sera établi, les otages encore en vie à Gaza seront échangés contre d’autres prisonniers palestiniens, les forces israéliennes se retireront complètement.
La troisième étape prévoit « le retour de tous les corps des otages décédés, la reconstruction de Gaza, qui devrait prendre des années ». Voir BBC
La reconstruction ne se fait pas au nom de la Palestine. Il est prévu que les Palestiniens soient exclus de Gaza.
La première étape, négociée à Doha, concernait l’échange de prisonniers (six semaines). Ironiquement, la deuxième étape, dirigée par les services de renseignements israéliens, a déjà commencé. Il y a des objectifs frauduleux et criminels qui doivent être abordés. Le cessez-le-feu ne signifie pas que le génocide a pris fin.
Gaza hier et aujourd’hui
Faux pourparlers de cessez-le-feu
Ironiquement, le gouvernement Netanyahou est représenté par de hauts responsables des services de renseignement plutôt que par des membres civils de son cabinet : les chefs du Mossad et du Shin-bet, qui sont les architectes d’un génocide soigneusement planifié, préparé et soutenu par un faux drapeau, se sont vus confier le mandat d’établir un cessez-le-feu.
Il n’y a rien à négocier. La Palestine n’est PAS représentée dans les pourparlers sur le cessez-le-feu. L’Autorité palestinienne n’a pas été invitée à y participer. Il n’y a qu’un représentant symbolique du Hamas, Khalil al-Hayya, qui succède à Saleh al-Arouri, assassiné au début du mois de janvier de l’année dernière par Israël.
Khali al Hayya est contrôlé par les services de renseignement israéliens. Il s’agit d’un instrument des services de renseignements [intelligent asset], basé au Qatar, « qui ne rencontre pas les responsables israéliens ». Il est considéré comme le négociateur en chef du Hamas.
Représentant de Trump
Steve Witkoff,est un ami proche de Donald Trump, un avocat et un investisseur immobilier milliardaire. Il représentera en grande partie la Maison Blanche de Trump. Son rôle est également lié au projet dit de reconstruction de Gaza, qui consiste en un projet immobilier de plusieurs milliards de dollars de maisons et d’hôtels de luxe.
Steve Witkoff affirme sa volonté de parvenir à la deuxième phase de l’accord sur les otages de Gaza, alors que l’on craint qu’Israël ne reprenne les combats une fois la première phase terminée.
« Nous devons nous assurer que la mise en œuvre se passe bien, car si elle se passe bien, nous entrerons dans la deuxième phase, et nous aurons beaucoup plus de victimes civiles [more live bodies out]», a déclaré M. Witkoff lors d’une interview accordée à la chaîne Fox News.
Brett McGurk, qui était jusqu’à récemment le conseiller de M. Biden pour le Moyen-Orient, jouera très probablement un rôle secondaire.
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, fait également partie de l’initiative de cessez-le-feu en tant que médiateur.
Le cessez-le-feu est-il une opération du renseignement ?
Les négociations en vue d’un cessez-le-feu sont toujours menées par des hommes politiques représentant les différentes parties, à savoir le gouvernement israélien, les représentants du Hamas et l’Autorité palestinienne.
Dans ce cas, c’est l’appareil de renseignement israélien, en consultation avec la CIA, qui mène la danse. En fait, il n’y a pas de véritables négociations.
L’équipe de négociation est dominée par trois agences de renseignement, à savoir le Mossad, le Shin Bet et l’Agence égyptienne de renseignements généraux (GIA), qui ont activement collaboré avec leurs homologues des services de renseignement des États-Unis et de l’OTAN, y compris l’ancien directeur de la CIA William Burns (remplacé par John Ratcliffe, nommé par Trump à la tête de la CIA).
Le chef du Mossad David Barnea est le « principal négociateur d’Israël »
Lux Media : https://luxmedia.info/emissions/le-faux-cessez-le-feu-d-israel-contre-la-palestine
Rumble : https://rumble.com/v6di75m-le-faux-cessez-le-feu-disral-contre-la-palestine.html
Ronen Bar, chef du Shin-bet (renseignement intérieur) (image ci-dessus) était au Caire pour des discussions avec son homologue du GIA, Hassan Rachad, en juillet dernier. Plus récemment (22 janvier 2025), « le directeur du Mossad, David Barnea, et le chef du Shin Bet, Ronen Bar, se sont rendus au Caire pour discuter des modalités de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza » (Anadolu citant la télévision israélienne).
Alors que les médias se concentrent sur les négociations relatives à la libération de prisonniers et d’otages, l’objectif tacite de ces négociations menées par les responsables des services de renseignement israéliens, égyptiens et américains est de mettre en œuvre, de coordonner et de financer l’EXODUS des Palestiniens.
John Radcliffe (image de gauche), nommé par Trump à la CIA, a été confirmé par le Sénat le 23 janvier 2025. Il ne fait aucun doute qu’il s’impliquera activement en partenariat avec David Barnea, Ronen Bar et Hassan Rashad (GIA, services de renseignements égyptiens).
Exode de leur terre natale
Le président Donald Trump a déclaré sans ambages que les Palestiniens devaient quitter leur patrie : Exode vers le désert du Sinaï en Égypte et vers la Jordanie depuis la Cisjordanie. L’exode et la destruction de l’État-nation palestinien constituent un acte de génocide.
Trump déclare que Gaza est un « site de démolition ».[en anglais]
President Trump: “Clean Out Gaza” [« Nettoyer Gaza » « Vider la bande de Gaza »]
L’exode des Palestiniens [en anglais]
Discussions bilatérales secrètes entre l’Égypte et Israël : Les réserves de gaz naturel offshore
Le but ultime n’est pas seulement d’exclure les Palestiniens de leur terre, il consiste à confisquer les réserves de gaz naturel offshore de Gaza, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, à savoir celles appartenant à BG (BG Group) en 1999, ainsi que les découvertes du Levant de 2013. (voir Felicity Arbuthnot, Michel Chossudovsky)
En 2021-22, l’Égypte et Israël ont participé à des « discussions bilatérales secrètes » concernant « l’extraction de gaz naturel au large de la bande de Gaza ».
« L’Égypte a réussi à persuader Israël de commencer à extraire du gaz naturel au large de la bande de Gaza, après plusieurs mois de discussions bilatérales secrètes.
Ce développement … intervient après des années d’objections israéliennes à [ce que les Palestiniens fassent] l’extraction de gaz naturel au large de la côte de Gaza pour de [prétendues] raisons de sécurité, … » (Egypt persuades Israel to extract Gaza’s natural gas, Al-Monitor.com)
S’agissait-il d’un faux drapeau ? Les preuves sont accablantes
Il existe de nombreuses preuves que le génocide faisait partie, dès le départ, d’un faux drapeau soigneusement planifié.
En outre, les responsables des services de renseignement qui ont participé à la formulation et à la mise en œuvre de ce faux drapeau planifient actuellement ce que l’on appelle le « cessez-le-feu », qui constitue une « pause » dans le génocide. Les médias parlent surtout de l’échange de prisonniers et d’otages. La nature de la phase suivante d’une opération de renseignement est à peine mentionnée.
Comme l’a dit Philip Giraldi, « en tant qu’ancien agent des services de renseignement, je ne sais pas ce qu’est la phase suivante d’une opération de renseignement » :
« En tant qu’ancien agent de renseignement, il m’est impossible de croire qu’Israël n’avait pas de multiples informateurs à l’intérieur de Gaza, ainsi que des dispositifs d’écoute électronique tout au long du mur frontalier, qui auraient permis de repérer les mouvements de groupes et de véhicules ».
Netanyahu : « Oui, c’était un faux drapeau » :
Netanyahou a tacitement reconnu qu’il s’agissait d’un « faux drapeau » destiné à justifier une attaque génocidaire soigneusement planifiée contre le peuple palestinien. Cette attaque au cours du « cessez-le-feu » s’est maintenant étendue à la Cisjordanie.
Le Hamas est considéré par les services de renseignement israéliens comme un atout pour les services de renseignement.
« Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le Hamas et lui transférer de l’argent », a déclaré M. Netanyahu lors d’une réunion des membres de la Knesset de son parti, le Likoud, en mars 2019. « Cela fait partie de notre stratégie – isoler les Palestiniens de Gaza des Palestiniens de Cisjordanie ». (Haaretz, 9 octobre 2023, soulignement ajouté)
Le programme False Flag a entraîné la mort délibérée de civils et de militaires israéliens (Tsahal), perpétrée par le gouvernement Netanyahou. L’exécution d’un faux drapeau est un crime contre l’humanité en vertu du droit israélien et du droit international.
Le Hamas (Harakat al-Muqawama al-Islamiyya) (Mouvement de résistance islamique) a été fondé en 1987 par le cheikh Ahmed Yassin. Il a été soutenu dès le départ par les services de renseignement israéliens afin d’affaiblir l’Autorité palestinienne :
« Grâce au Mossad (l’Institut israélien pour le renseignement et les tâches spéciales), le Hamas a pu renforcer sa présence dans les territoires occupés. Pendant ce temps, le mouvement Fatah de libération nationale d’Arafat ainsi que la gauche palestinienne étaient soumis à la répression et à l’intimidation la plus brutale.
N’oublions pas que c’est Israël qui a créé le Hamas. Selon Zeev Sternell, historien à l’Université hébraïque de Jérusalem, « Israël a pensé qu’il s’agissait d’un stratagème intelligent pour pousser les islamistes contre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ». (L’Humanité)
Le cessez-le-feu et la « reconstruction d’après-guerre »
La reconstruction d’après-guerre est décrite dans la phase 3 du cessez-le-feu.
Le faux drapeau mis en place par les services de renseignement israéliens joue un rôle important. La reconstruction de Gaza ne se fait pas au nom des Palestiniens, qui sont accusés d’avoir fait la guerre à Israël, alors qu’en fait Israël a commis un génocide.
Le financement de la reconstruction d’après-guerre est destiné à Israël. Il servira à financer un gigantesque projet immobilier de maisons, d’hôtels et d’immeubles de luxe.
Ce qui est en jeu, c’est un plan visant à RAYONNER LA PALESTINE DE LA CARTE EN TANT QU’ÉTAT-NATION
Une partie des fonds sera acheminée vers l’Égypte pour financer les camps de réfugiés dans le désert du Sinaï.
Le rôle insidieux de Wall Street et du FMI
La reconstruction d’après-guerre se fait invariablement au nom des victimes de la guerre. Dans le cas de la Palestine, un État-nation entier doit être éliminé et remplacé par l’État d’Israël, qui est soutenu par l’Occident en tant que prétendue « victime de l’agression palestinienne ».
La reconstruction est une opération de plusieurs milliards d’euros. Sa planification nécessite une « pause ».
Dès février 2024, le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi aurait « aidé Israël à transférer 1,4 million de Palestiniens de Rafah vers des villages de tentes dans le désert du Sinaï ».
La dette extérieure de l’Égypte se chiffre en milliards. Ses créanciers sont prêts à fournir des fonds pour financer l’exode des Palestiniens. Le FMI a déjà promis de fournir un financement.
Il existe un lien évident entre le président égyptien douteux et un changement de politique qui fera plus que répondre à l’ambitieux plan de nettoyage ethnique de Netanyahou.
Le FMI apporte donc désormais un soutien financier à l’épuration ethnique ?
C’est en tout cas ce qu’il semble. Le FMI veut s’assurer qu’El-Sisi dispose de suffisamment d’argent pour couvrir les coûts de l’alimentation et du logement d’un million et demi de réfugiés. (Mike Whitney).
Les gouvernements occidentaux sont complices
Il y a un « cessez-le-feu ». Le génocide est appelé à se poursuivre.
En solidarité avec la Palestine, il faut comprendre que les chefs d’État et de gouvernement qui soutiennent le génocide sont « complices » au sens de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Article III (e) Complicité dans le génocide.
Article IV. Les personnes qui commettent un génocide ou l’un quelconque des autres actes énumérés à l’article III seront punies [article III(e)], qu’il s’agisse de dirigeants constitutionnellement responsables, d’agents publics ou de particuliers ». *(souligné par l’auteur)
Il est important que le mouvement pacifiste prenne conscience du fait que ses propres chefs d’État et de gouvernement, à savoir Biden, Starmer, Macron, Scholz, et. al. (voyez-les sourire) sont, d’un point de vue juridique, « complices » dans la mesure où ils soutiennent les atrocités commises par Israël à l’encontre du peuple de Palestine.
C’est la « criminalisation de la politique »
« Les personnes qui commettent un génocide ou l’un des autres actes énumérés à l’article III seront punies [article III e], qu’il s’agisse de dirigeants constitutionnellement responsables, d’agents publics ou de particuliers ».
Les hommes politiques occidentaux seraient considérés comme complices de génocide en vertu de l’article III(e).
Article III
Les actes suivants sont punissables :
(a) Le génocide ;
(b) L’entente en vue de commettre le génocide ;
(c) L’incitation directe et publique à commettre le génocide ;
(d) La tentative de génocide ;
(e) la complicité de génocide.
ILS SONT DES CRIMINELS AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL
REMETTRE EN CAUSE LEUR LÉGITIMITÉ
Il s’agit d’un instrument puissant pour le mouvement anti-guerre.
Confrontez vos « gouvernants responsables » et vos « fonctionnaires », sans oublier les grandes institutions financières et financières qui sont à l’origine du génocide.
Traduction : Mondialisation.ca
L’auteur, Michel Chossudovsky, est un auteur primé, professeur d’économie (émérite) à l’Université d’Ottawa, fondateur et directeur du Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), Montréal, rédacteur en chef de Global Research.
Il a entrepris des recherches sur le terrain en Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et dans le Pacifique et a beaucoup écrit sur les économies des pays en développement en mettant l’accent sur la pauvreté et les inégalités sociales. Il a également entrepris des recherches en économie de la santé (Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPA), FNUAP, ACDI, OMS, gouvernement du Venezuela, John Hopkins International Journal of Health Services (1979, 1983).
- Source : Global Research (Canada)