Macron incendié pour avoir supprimé des images du traitement avec tapis rouge pour le dictateur Sisi
La controverse sur les ventes d’armes militaires françaises à l’Egypte a débuté cette semaine après que le président Emmanuel Macron a déclaré qu’il poursuivrait les ventes d’armes françaises au général Abdel Fattah el-Sisi, indépendamment des violations généralisées des droits de l’homme.
“Je ne conditionnerai pas les questions de défense et de coopération économique à ces désaccords (sur les droits de l’homme)”, a déclaré Macron lundi après que les deux hommes se soient entretenus au Palais de l’Elysée. “Il est plus efficace d’avoir une politique de dialogue exigeant qu’un boycott qui ne ferait que réduire l’efficacité d’un de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il ajouté.
Les choses se sont cependant compliquées lorsque, lors de la conférence de presse commune, Sisi a fait référence à la récente controverse sur les caricatures de Mohammed, soulignant qu'”il est très important que, lorsque nous exprimons notre opinion, nous ne violons pas les valeurs religieuses au nom des valeurs humaines”.
“Le rang des valeurs religieuses est bien plus élevé que celui des valeurs humaines… Elles sont saintes et au-dessus de toutes les autres valeurs”, a-t-il ajouté.
Macron a ensuite repoussé : “Nous considérons que les valeurs humaines sont supérieures à tout le reste. C’est ce qu’a apporté la philosophie des Lumières et le fondement de l’universalisme des droits de l’homme”. Le président français a en outre souligné que cela signifiait que les valeurs laïques françaises permettaient de publier ou d’afficher ce que d’autres considéreraient comme un blasphème.
Diverses organisations humanitaires se sont déchaînées contre Macron en disant explicitement qu’il ne se préoccupait pas de l’histoire bien documentée de Sisi, qui a été marquée par une répression sévère et même, dans certains cas, par la torture de dissidents politiques, ainsi que par l’emprisonnement de journalistes. Reportages de France24 :
"Les droits de l’homme passent clairement au second plan pour le président français Emmanuel Macron lorsqu’il invite son homologue égyptien en France pour une visite d’État.
C’est ce qu’affirme Katia Roux, de Human Rights Watch, en frappant le leader français, bien que Macron ait déclaré avoir parlé franchement et ouvertement à Abdel Fattah al-Sisi au sujet des droits de l’homme pendant la visite. Selon Mme Roux, les intérêts économiques et stratégiques passent clairement en premier, malgré les milliers d’activistes emprisonnés en Égypte dans le cadre d’une vaste campagne de répression contre la société civile sous la direction de Sisi".
La controverse s’est poursuivie cette semaine après qu’un radiodiffuseur français ait accusé le bureau de la présidence française d’essayer de cacher des images de Macron déroulant le tapis rouge pour Sisi et organisant un banquet et une fête somptueux, au cours desquels Macron a également remis au dictateur égyptien la prestigieuse médaille des grands-croix de la Légion d’honneur.
Wow, Macron has actually tried to hide the fact that he awarded the highest French state medal to Egyptian dictator Sisi.
— Rag?p Soylu (@ragipsoylu) December 9, 2020
French broadcaster: “ we had to go to the website of an authoritarian regime to find out what is happening at the Elysee Palace.” pic.twitter.com/4sulRRAZRW
La récompense en question est en fait quelque peu habituelle pour les hauts dignitaires et les chefs d’État qui se rendent au Palais de l’Élysée.
In 2007, Sarkozy gave Libyan dictator Qaddafi the red carpet in Paris. Today, Macron awarded Egypt's Sisi France's highest honor.
— Trita Parsi (@tparsi) December 9, 2020
All states deal with actors they may not like.
All states, however, do not lecture others on their moral superiority while feasting dictators... pic.twitter.com/lQiQkavBGI
Mais Macron est toujours critiqué dans les médias européens et parmi les organisations de défense des droits de l’homme pour son hypocrisie à double visage, car il fait souvent la leçon à d’autres pays sur le maintien d’un niveau élevé de droits de l’homme.
La Turquie est particulièrement en colère contre tout ce spectacle et le dénonce, étant donné que Macron et Erdogan ont récemment été en profond désaccord sur toute une série de questions, de l’Arménie à la Libye en passant par la question de l’exploration et du forage du gaz en Méditerranée.
- Source : Aube Digitale