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Dimanche, 22 Déc. 2024

Vente de livres en France, Castex est devenu fou : « les grandes surfaces devront fermer les rayons non essentiels à partir de mardi »

Auteur : Sud Ouest | Editeur : Walt | Lundi, 02 Nov. 2020 - 07h20

Au nom de “l’équité” et de la sécurité sanitaire, le gouvernement a décidé de fermer les rayons “non essentiels” des grandes surfaces à partir de mardi, plutôt que d’autoriser des petits commerces à rouvrir, mais la grande distribution a manifesté dimanche son hostilité à une telle mesure.

Le Premier ministre était l’invité dimanche soir du journal de 20H00 de TF1. La polémique montait sur la fermeture des petits commerces pendant le confinement. Jean Castex s’était entretenu en visioconférence avec les fédérations professionnelles ainsi que les associations de commerçants de proximité et il s’est exprimé à ce sujet.

Le gouvernement a décidé de fermer à partir de mardi les rayons non essentiels dans les grandes surfaces, plutôt que d’autoriser les petits commerces à rouvrir, a-t-il annoncé.

“Nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées” pour lutter contre la crise sanitaire, a lancé Jean Castex, mais “la vente des produits qui (…) sont d’ores et déjà interdits dans les commerces de proximité” sera interdite “dans les grandes surfaces” à partir de mardi, a-t-il précisé.

En reconnaissant qu’il s’agissait pour lui d’un “crève-coeur”, Jean Castex a promis de “soutenir massivement (ces commerces) pour ne pas qu’ils mettent la clé sous la porte”.

Un point dans quinze jours

“Rendez-vous est déjà pris pour voir si la situation s’améliore, comment ils pourront progressivement sortir de cette situation, ça c’est la conciliation des impératifs économiques et des impératifs sanitaires”, a-t-il ajouté. “Mais au jour où nous parlons, c’est clair, la priorité, c’est la protection de la santé de nos concitoyens”.

Le Premier ministre a affirmé comprendre que les Français “râlent”, ajoutant qu’un point serait fait “dans 15 jours et puis, surtout, à l’échéance du 1er décembre fixée comme la fin de ce confinement”.

“Je dis à ces commerçants et à tous les autres, mieux vous respecterez les règles aujourd’hui à tous nos concitoyens, mieux vous respecterez toutes ces consignes de sécurité sanitaire, plus vite nous pourrons sortir“, a-t-il ajouté.

Pour Intermarché, Leclerc, Carrefour ou Lidl, une telle mesure “manque de justification sur le plan sanitaire”, “compliquerait la vie des Français” et serait “techniquement très difficile à mettre en œuvre dans de nombreux magasins”. Elle “entraînerait la mise au chômage partiel de plusieurs dizaines de milliers de salariés, sans aucune justification réelle”, avait prévenu la FCD dans un communiqué.

Noël pour le commerce en ligne?

Durement touchés au printemps, de nombreux commerçants sont entrés avec appréhension dans ce deuxième confinement, malgré un assouplissement qui leur permet d’organiser le retrait de commandes en magasin et des livraisons, et l’aide du gouvernement pour présenter leur offre en ligne. Ils craignent notamment de rater la période de Noël, au profit du commerce en ligne et des grandes surfaces.

La colère des libraires s’était notamment cristallisée vendredi autour de la Fnac, qui continuait vendredi à vendre des livres, avant que le groupe ne ferme ses rayons de lui-même pour deux semaines. Et que le gouvernement n’étende cette fermeture vendredi soir à tous les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées.

Mais de nombreux libraires exigent toujours de rester ouverts, certains bravant l’interdiction.

Des emplois en jeu

Les grandes enseignes demandent au gouvernement de “privilégier une réouverture progressive des petits commerces, sur rendez-vous, accompagnée de mesures de contrôle accrue des jauges actuelles dans les magasins”.

Des maires ont pour leur part pris des arrêtés autorisant l’ouverture des commerces non-alimentaires sur leur commune, dénonçant l’”inégalité” de traitement face à la grande distribution et à la vente en ligne. Bruno Le Maire a dénoncé dimanche “cette poignée de maires irresponsables” qui “pensent qu’ils soutiennent les commerçants”. “En réalité, ils menacent la santé des Français”, a affirmé le ministre.

De son côté, le Sénat a annoncé dimanche que sa commission des Affaires économiques entendrait lundi à 16 h 30 le ministre délégué aux PME Alain Griset “sur la réponse que souhaite apporter le gouvernement à ces contestations”.

***

«On se croirait en dystopie»: polémique autour de l’interdiction de la vente de livres en France - photos

Les libraires, contraints de fermer, se sont plaints d’une concurrence déloyale en laissant la Fnac et les grandes surfaces vendre des livres pendant le deuxième confinement. Le gouvernement a donc décidé d’interdire la vente de livres dans ces magasins, ce qui a laissé place à une situation qualifiée de «dystopique».

«Cette photo est folle», décrit cette imprimeuse en publiant sur Twitter un cliché pris dans un supermarché corse. Sur l’ensemble du territoire, les Fnac et les grandes surfaces ne peuvent plus vendre de livres suite à une décision du gouvernement, et ce afin de ne pas faire de concurrence déloyale aux librairies obligées de fermer car considérées comme non-essentielles.

Pourtant, les libraires avaient souligné cette différence de traitement non pas pour faire fermer les rayons relatifs à la culture, mais pour pouvoir rouvrir eux-mêmes. Le syndicat de la librairie française (SLF) a lancé une pétition destinée à Emmanuel Macron dans ce sens. Ce dimanche, elle avait déjà recueilli plus de 100.000 signatures.

Dans Le Monde, un collectif de 250 libraires, écrivains et éditeurs ont dénoncé la fermeture des librairies. Sur les réseaux sociaux, plusieurs ont partagé des photos de rayons livres interdits d’accès et les indignations se sont multipliées, en témoigne la réaction de la journaliste du Monde Marie Charrel, qui y voit une «dystopie» s’installant en France.

Une aubaine pour Amazon?

Le gouvernement a défendu cette mesure en précisant que les librairies pourront toujours vendre des livres via le «click and collect» et que ce système sera «encouragé par des aides spécifiques». Sauf que sur ce terrain, les libraires se retrouvent encore davantage en concurrence avec Amazon, lequel a déjà largement bénéficié de la crise sanitaire.

Sur Twitter, nombreux sont ceux qui ont repartagé la Une du New Yorker de 2008, notant qu’elle était plus que jamais d’actualité aujourd’hui. Elle montre un libraire fermer la porte de son commerce, tandis que sa voisine se fait livrer un colis par le géant américain de la vente en ligne.

Initiatives pour la réouverture des librairies

Dans un entretien accordé ce 1er novembre au Journal du dimanche, la maire de Paris Anne Hidalgo annonce une «initiative commune» avec d’autres villes pour la réouverture des librairies indépendantes. «La culture est essentielle, c’est une erreur de la sacrifier», justifie-t-elle.

Des maires ont déjà pris des arrêtés pour faire rouvrir les commerces qui ne sont pas liés à l’alimentaire. Certains se heurtent toutefois aux préfets qui jugent ces arrêtés illégaux, comme à Béziers ou à Montauban.

Sputnik -


- Source : Sud Ouest

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