Covid-19 : les limites de la vaccination
Le rebond épidémique de la Covid-19 par les variants BA.4 et BA.5 inquiète les autorités sanitaires qui lancent une quatrième campagne de vaccination. Or, la vaccination pourrait, elle-même, favoriser l’infection. Explications.
Jean-Marc Sabatier, vous venez de cosigner dans une revue scientifique un article très documenté qui semble démontrer que, dans certains cas, la vaccination anti-Covid favoriserait l’émergence de l’infection. Est-ce bien le cas ?
En effet, les injections multiples des vaccins anti-Covid-19 ne favorisent pas que la production d’anticorps neutralisants contre la protéine spike du virus SARS-CoV-2. Certains anticorps dirigés contre cette protéine spike peuvent être facilitants, c’est-à-dire qu’ils peuvent au contraire faciliter l’infection des personnes injectées/vaccinées selon un phénomène appelé ADE (« antibody-dependent enhancement » ou facilitation de l’infection dépendante des anticorps).
Ces injections vaccinales multiples peuvent également provoquer une infection aggravée des personnes injectées/vaccinées (en cas d’infection ultérieure par un variant du SARS-CoV-2) via un phénomène plus large appelé ERD (« enhanced respiratory diseases » ou facilitation des maladies respiratoires) qui ne dépend pas nécessairement de la production des anticorps facilitants.
Dans l’ERD, des mécanismes tels que le déclenchement ou l’exacerbation de l’orage de cytokines et l’immunopathologie à médiation cellulaire sont aussi concernés. Ainsi, les phénomènes ADE/ERD favorisent le processus infectieux et les effets délétères du virus.
Les risques associés à ces phénomènes après des injections vaccinales multiples sont bien réels et ont déjà été décrits pour de nombreux virus, dont les coronavirus du SARS-CoV, MERS-CoV, et de la PIF (péritonite infectieuse du chat), ainsi que pour les virus de la dengue, Zika, VIH, Ebola, et de la rougeole.
Les rappels vaccinaux ne sont donc pas forcément une bonne chose ?
Lorsque les phénomènes ADE/ERD existent pour un variant donné du SARS-CoV-2, l’infection virale (par ce variant) des individus injectés/vaccinés est facilitée (ces individus sont plus facilement infectés par le virus), et cette infection facilitée peut conduire à des maladies Covid-19 plus graves que si ces personnes n’avaient pas été injectées.
L’article publié par Guérin et collaborateurs suggère fortement que les variants émergents du SARS-CoV-2 (dont Omicron et ses sous-variants de BA.2 à BA.5) pourraient favoriser ces phénomènes indésirables de l’ADE, voire de l’ERD, indiquant que les rappels vaccinaux multiples ne sont pas souhaitables, car potentiellement délétères en cas d’infection ultérieure (il faut rajouter à ces rappels vaccinaux les dangers d’une toxicité directe de la protéine spike vaccinale et des adjuvants de ces vaccins, dont les nanoparticules lipidiques des vaccins à ARN messagers).
Quel est ce mécanisme des anticorps neutralisants et des anticorps facilitants ?
Lors d’une infection par le SARS-CoV-2 ou d’une vaccination anti-Covid-19, notre organisme produit des anticorps dirigés contre les protéines du virus (cas d’une infection par le SARS-CoV-2, ou d’une vaccination par virus inactivés) ou des anticorps dirigés spécifiquement contre la protéine Spike (cas des vaccins actuels à ARN messagers, à vecteurs viraux ou à protéine Spike recombinante). Les anticorps produits se répartissent en trois catégories : les anticorps neutralisants (ces anticorps sont souhaités car ils bloquent l’infection virale), les anticorps neutres (ces anticorps n’ont à-priori pas d’effet sur l’infection virale), et les anticorps facilitants (ces anticorps ne sont pas souhaités car ils facilitent l’infection virale).
En cas d’infection ultérieure du vacciné par un variant du SARS-CoV-2 qui « répond » aux phénomènes ADE/ERD, les anticorps facilitants déjà présents se fixent sur le SARS-CoV-2 et facilitent l’infection des cellules par le virus. En effet, les cellules phagocytaires/cytolytiques (monocytes, macrophages, cellules dendritiques, granulocytes éosinophiles et neutrophiles, mastocytes, …) possèdent des récepteurs Fc-gamma-R (dont Fc-gamma-RIIa) capables de reconnaître les anticorps fixés à la particule virale, ce qui permet l’infection des cellules par internalisation du complexe virus-anticorps.
Nous en sommes, en ce tout début d’été 2022, aux variants BA.4 et BA.5 du SARS-CoV2 qui se répandent dans la population. Sont-ils plus virulents que les précédents ?
Les données sur les sous-variants émergents BA.4 et BA.5 du SARS-CoV-2 sont encore fragmentaires, notamment chez l’homme in vivo. Ces virus apparaissent plus contagieux que le sous-variant BA.2 de la 6? vague (fin mars à mi-avril 2022) en France d’environ 8% (BA.4) et 12% (BA.5). Ces virus semblent être également quatre fois plus résistants aux anticorps neutralisants que le sous-variant BA.2. Bien que très peu virulents et létaux, ces virus pourraient se répliquer avec une efficacité supérieure (par rapport au sous-variant BA.2) dans les cellules pulmonaires humaines.
En médecine vétérinaire, on observe que les chats vaccinés contre le coronavirus de la Péritonite Infectieuse Féline (PIF) montrent des signes cliniques plus marqués après infection que les chats témoins non vaccinés. Peut-on transposer pour les humains ?
La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie virale du chat provoquée par un coronavirus, comme le SARS-CoV-2. Il s’agit de deux coronavirus appartenant à des familles distinctes, mais apparentées.
Le virus de la PIF est contagieux pour les chats, mais ne se transmet pas aux autres espèces (notamment aux humains). Les virus de la PIF sont des coronavirus entériques devenus pathogènes à la suite de mutation(s). Les pathologies associées à la PIF sont similaires aux maladies de la Covid-19. La PIF et le SARS-CoV-2 s’attaquent au système rénine-angiotensine (SRA) de l’hôte et vont cibler les récepteurs AT1R du chat et humain, respectivement.
Il y a eu des essais de vaccination de chats réalisés à l’aide de virus de la PIF inactivés, ou d’un candidat vaccin basé sur un vecteur vaccine recombinant exprimant la protéine Spike du virus de la PIF. Mais cette vaccination ne les a pas protégés contre une inoculation du virus de la PIF virulent par voie oro-nasale. Au contraire, les chats vaccinés ont été plus facilement infectés que les chats non vaccinés.
Cette absence de protection suggère l’existence du phénomène ADE, avec une présence d’anticorps facilitants. Ces anticorps facilitants permettent au virus de mieux pénétrer dans les cellules cibles. Ce mécanisme favorisant l’infection des cellules par le virus s’avèrerait problématique s’il se retrouvait lors de la vaccination à rappels multiples contre le SARS-CoV-2. Une transposition à l’homme est théoriquement possible à cause de l’émergence continue de nouveaux variants du SARS-CoV-2.
Finalement, nous en sommes à quatre doses de vaccin contre la Covid en moins d’un an. N’y a-t-il pas un risque sérieux d’atteinte à l’immunité naturelle des patients ?
Une vaccination contre la Covid-19 avec de nombreux rappels devrait induire un syndrome d’immunodéficience acquise ou SIDA (celui-ci est un syndrome immunitaire indépendant du VIH) chez les multi-injectés/vaccinés. En fait, une certaine proportion de la protéine Spike produite par les vaccins (vaccins à ARNm et à vecteurs viraux) ou contenue dans les vaccins (vaccins à virus inactivés ou à protéine Spike recombinante), est potentiellement capable de se fixer sur le récepteur ECA2 des cellules cibles, comme le fait le virus SARS-CoV-2.
En interagissant avec le récepteur ECA2 des cellules, la protéine Spike vaccinale va produire les mêmes effets délétères que le virus, c’est-à-dire le dysfonctionnement du système rénine-angiotensine SRA (il s’agit d’un système physiologique ubiquitaire indispensable pour le fonctionnement des organes et tissus du corps humain). Le SRA contrôle l’immunité innée via le récepteur AT1R couplé à des récepteurs « Toll-like » de reconnaissance de motifs moléculaires. Le dysfonctionnement du SRA va donc s’accompagner d’un dérèglement de l’immunité innée qu’il pilote.
L’immunité innée (qui est non spécifique d’un microbe) est responsable du déclenchement ultérieur de l’immunité adaptative/acquise (qui est spécifique d’un microbe), basée sur les lymphocytes T et B. Ainsi, le dérèglement de l’immunité innée, se traduit également par un dérèglement de l’immunité adaptative/acquise, c’est-à-dire à un dérèglement généralisé du système immunitaire.
En conclusion, les injections vaccinales répétées, peuvent se traduire par l’apparition d’un SIDA chez les personnes multi-injectées/vaccinées. Par ailleurs, il a été rapporté que des injections vaccinales répétées d’un même antigène, quel qu’il soit (ici la protéine Spike du SARS-CoV-2), à des niveaux qui dépassent le seuil « critique », conduisent inévitablement à un dérèglement de l’immunité innée, et à l’apparition de potentiels troubles auto-immuns. Ainsi, pour les vaccins anti-Covid-19 actuels, il existe au moins trois bonnes raisons scientifiques de ne pas procéder à des injections vaccinales multiples, avec (1) l’action directe et néfaste de la protéine Spike sur le SRA et l’immunité innée, (2) la répétition de ces injections qui dérègle également l’immunité innée de l’hôte, et (3) les effets nocifs potentiels de certains adjuvants, dont les nanoparticules lipidiques.
Jean-Marc Sabatier est directeur de recherches au CNRS et docteur en Biologie Cellulaire et Microbiologie. Il s’exprime ici en son nom propre.
- Source : Info du jour