Erwan Davoux : Ukraine, Afrique, Israël : un ancien diplomate de l’Élysée balance les dossiers
La diplomatie française traverse une période de turbulences sans précédent. Erwan Davoux, président de LMD Conseil et ancien fonctionnaire à la DGSE, dénonce un sabotage en règle de la diplomatie française. Selon lui, la voix de la France ne compte plus sur la scène internationale, en raison d'une série d'échecs et de mises à l'écart.
Une diplomatie sans cap
Erwan Davoux pointe du doigt l’absence de cap et de vision à long terme de la diplomatie française. Les décisions sont prises à l’Élysée, souvent pour des coups d’éclat médiatiques, sans véritable stratégie. Le Quai d’Orsay, où réside l’expertise, est mis à l’écart. Cette centralisation du pouvoir, couplée à une vision court-termiste, affaiblit la position de la France sur la scène internationale.
Le non-respect du droit international
La France, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, a la responsabilité de faire respecter le droit international. Cependant, Erwan Davoux souligne que la France a souvent foulé aux pieds ce droit, notamment en ne respectant pas les décisions de la Cour pénale internationale. Ce manquement est non seulement juridiquement aberrant, mais aussi moralement condamnable, et affaiblit la puissance diplomatique de la France.
Une influence américaine prédominante
Erwan Davoux critique également l’alignement de la France sur les positions américaines, notamment sous les présidences de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Cette ligne atlantiste « néoconservatrice de gauche » a conduit la France à devenir un acteur secondaire du bloc occidental, aligné sur les États-Unis. Cette vassalisation a nui à l’image et à l’influence de la France, particulièrement dans le monde arabe et en Afrique.
L'auteur, Erwan Davoux, est président de LMD CONSEIL, directeur de la publication de geopolitics.fr, ancien fonctionnaire à la DGSE et ancien chargé de Mission à la présidence de la République (cellule diplomatique)
- Source : Le Média en 4-4-2