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Jeudi, 19 Sept. 2024

De la destitution de Macron au simple coup de comm de LFI

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Mercredi, 18 Sept. 2024 - 12h32

L'opposition française est douée pour la gesticulation, beaucoup plus que pour la véritable action. La procédure de destitution initiée par LFI et soutenue avec difficulté par le bureau de l'Assemblée nationale en est le parfait exemple. Aucune chance d'aboutir, mais cela permet de maintenir l'illusion démocratique, l'illusion de l'existence d'une véritable opposition politique en France. Et donc le système peut continuer à gouverner contre la France et les Français, grâce notamment à ces individus.

81 députés issus de LFI, des communistes et des écolos ont signé une proposition de résolution, concernant l'examen de la question de la destitution du Président de la République, Emmanuel Macron. Formellement, la signature de 10% au moins des députés est nécessaire pour initier la procédure de destitution et déposer le projet de résolution devant le bureau de l'Assemblée nationale.

LFI a ainsi déposé ce projet dès le 17 août, mais sans provoquer un engouement particulier, même dans les rangs de la gauche. Les socialistes ne soutenaient pas la démarche et sans eux, il n'était pas possible d'obtenir le nombre de voix suffisants au bureau. Finalement, ils viennent de céder mollement, annonçant soutenir le projet de résolution et donc engager la procédure devant les parlementaires, mais déclarant déjà qu'ils ne voteront pas en sa faveur à l'Assemblée.

Il est vrai que, logiquement, le bureau de l'Assemblée devrait apprécier le sérieux de la demande avant de lancer la procédure. Et le fait que Macron ait recalé la candidature extrêmement faible de Lucie Castets au poste de Premier ministre proposée par Mélanchon est difficilement caractérisable de "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de ses fonctions". Or, désormais, c'est uniquement sur ce fondement totalement flou que les députés et les sénateurs peuvent examiner la question de la destitution du Président.

Cette procédure, même avant sa réforme, n'a de toute manière pas fonctionné, car elle est très complexe. L'idée initiale n'était pas de protéger l'individu, mais la fonction. Si l'opposition pouvait se débarrasser d'un Président dès qu'elle le dérange, et par principe un Président dérange toujours l'opposition, le système politique français serait en crise permanente et l'Etat ne pourrait pas gouverner le pays. Ce qui porte atteinte à l'intérêt général. Seul le peuple a la responsabilité de choisir ses représentants et c'est bien à lui de choisir son Président et donc de lui faire porter la responsabilité politique de ses actes lors des élections. Le peuple ne peut pas se défausser sur les parlementaires.

Toujours est-il que le bureau a finalement voté pour. Désormais, le projet de résolution va passer devant la commission des lois de l'Assemblée, dont l'avis est purement formel et ensuite les débats devront s'ouvrir devant les députés entre le 13e et le 15e jour après l'avis de la commission, quel que soit l'avis donné.

Il y a de très fortes chances que toute cette affaire s'arrête à ce stade de la procédure. Il est vrai que le fondement choisi ne peut pas soulever un entrain politique particulier - et tel est le but ... Pour passer au Sénat, le projet de résolution sur la destitution du Président doit recueillir le vote des deux tiers des députés et la coalition de gauche ne peut les obtenir. Même si cela passe, ensuite, la procédure se répète devant le Sénat, où la situation est encore plus serrée.

Décidément, cette opposition de poche joue parfaitement le jeu de la légitimation d'un système, qui n'est en fait plus démocratique. Non seulement, elle ne se lève jamais contre les véritables attaques portées à l'intérêt national, notamment par le Président (qu'il s'agisse de la gouvernance globalisée covidienne, de la liquidation de l'industrie française ou de l'implication de la France dans la guerre atlantiste en Ukraine contre la Russie), mais en faisant du vent elle contribue à rassurer le peuple quant au "bon fonctionnement" des institutions.

Et la grenouille, qu'est le peuple français pour ces élites globalistes, continue béatement à prendre son bain, dont la température monte lentement, mais inexorablement. Tant que la grenouille ne donnera pas un coup de pied dans la casserole.


- Source : Russie politics

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