Comment piquer les Africains et se servir d’eux comme cobayes ? Bill Gates et Macron ont des idées
Forum mondial de l’innovation et de la souveraineté vaccinale = GAVI = Bill Gates
Plus d’un milliard de dollars ont été annoncés pour accélérer la production de vaccins en Afrique, touchée actuellement par une épidémie de choléra. Ce fonds d’environ 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros environ), présenté comme un «accélérateur de production de vaccins en Afrique sera une brique essentielle pour bâtir justement ce véritable marché africain du vaccin», a déclaré le président français Emmanuel Macron à l’ouverture de cet événement à Paris, à quelques semaines des Jeux olympiques.
«Un catalyseur pour promouvoir l’industrie pharmaceutique»
La Commission européenne assure «les trois-quarts de ces financements», a souligné le chef de l’État, hôte de ce sommet auquel participent quatre dirigeants africains (Botswana, Rwanda, Sénégal, Ghana), une trentaine de ministres, des représentants d’organisations internationales, d’entreprises pharmaceutiques, d’instituts de recherche et de banques.
Les nouveaux ARNm seront donc testés sur les Africains
«Pourquoi ramener l’Afrique à ce statut de laboratoire grandeur nature, après l’avoir considérée comme une poubelle où tous les déchets occidentaux, matériels comme humains, sont déversés à longueur de journée, malheureusement avec la complicité active ou passive de dirigeants africains uniquement guidés par leurs intérêts personnels et très égoïstes ?» poursuit Wakat Séra.
Attirés par la faiblesse des coûts et des contrôles, les laboratoires pharmaceutiques testent leurs produits en Afrique, au mépris de la sécurité des patients. Face à la multiplication des accidents, certains essais ont dû être interrompus. Ces dérives révèlent comment les industriels du médicament utilisent les populations du Sud pour résoudre les problèmes sanitaires du Nord.
En mars 2005, les essais cliniques du Tenofovir ®, un antiviral utilisé contre le sida, ont été suspendus au Nigeria, en raison de manquements éthiques graves. Menées par l’association Family Health International pour le compte du laboratoire américain Gilead Sciences, ces expériences étaient financées par le gouvernement américain et par la Fondation Bill et Melinda Gates. Si elles ont été aussi interrompues au Cameroun (février 2005) et au Cambodge (août 2004), elles se poursuivent en Thaïlande, au Botswana, au Malawi, au Ghana et aux États-Unis.
En août 2001, des dérives semblables ont conduit à l’ouverture d’une action judiciaire. Une trentaine de familles nigérianes ont saisi un tribunal new-yorkais afin de faire condamner le laboratoire américain Pfizer pour le test du Trovan ®, un antibiotique destiné à lutter contre la méningite. Au cours de cette étude, pratiquée en 1996 pendant une épidémie de méningite, onze enfants sur deux cents avaient trouvé la mort et plusieurs autres avaient gardé de graves séquelles cérébrales ou motrices.
Partout dans les pays du Sud, des firmes pharmaceutiques organisent des essais cliniques au mépris de l’éthique et de la sécurité des patients : absence de consentement des sujets, information sommaire, contrôle thérapeutique insuffisant, faible bénéfice pour le malade ou la population… Pourtant, l’essai clinique constitue une procédure formalisée et rigoureuse, indispensable à la validation et à la commercialisation d’un nouveau médicament. Il sert à évaluer sa tolérance et à mesurer son efficacité. Près de 100 000 essais cliniques seraient conduits chaque année dans le monde, dont 10% dans les pays en voie de développement et 1% en Afrique. En 1999, les fonds publics ou privés américains auraient financé 4458 essais hors des États-Unis contre 271 en 1990.
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Macron continue à servir la soupe vaccinale de Bill Gates
On doit au COVID, et surtout à l’étrange précipitation mondiale dans la fabrication d’un vaccin, la notoriété soudaine du GAVI, l’Alliance pour le vaccin, fondée par Bill Gates pour promouvoir son business pharmaceutique. Le moins que l’on puisse dire est que Bill Gates reste un “agent actif” de la vaccination, puisqu’il est parvenu à enrôler Emmanuel Macron dans la présentation de sa nouvelle stratégie vaccinale contre le choléra en Afrique.
Ensemble, au Quai d’Orsay, nous avançons vers une souveraineté sanitaire partout dans le monde.
— Stéphane Séjourné (@steph_sejourne) June 20, 2024
Avec @gavi et @_AfricanUnion, nous lançons l’Accélérateur de Production de Vaccins en Afrique, pour éradiquer définitivement les maladies sur tous les continents. pic.twitter.com/igMGMoCXkJ
Dans la Novlangue, donc, déléguer à Bill Gates et à son Alliance pour le vaccin la fonction de fabriquer un vaccin contre le choléra s’appelle “avancer vers la souveraineté sanitaire”. On en reste pantois.
Toujours est-il qu’aujourd’hui la France, et Emmanuel Macron en personne, accueillaient un sommet pour la vaccination centré autour du GAVI de Bill Gates. Ce petit raout présenté comme une aide à la souveraineté africaine, a donné lieu à un communiqué croustillant.
"Nous saluons l’impact du travail de Gavi, l’Alliance du Vaccin, au cours de la dernière décennie, notamment en façonnant le marché et en apportant un soutien programmatique et financier à l’expansion de l’offre et au déploiement de l’utilisation préventive des vaccins contre le choléra ainsi que du stock d’urgence de VCO, géré par le Groupe international de coordination (GIC) sur la fourniture de vaccins dans le but de répondre aux flambées épidémiques. En collaboration avec les partenaires de l’Alliance et les pays depuis 2013, les efforts de Gavi ont permis de multiplier par 18 l’approvisionnement et de stimuler une augmentation de la production de 30 % en 2024 et bien plus encore en 2025 pour les vaccins contre le choléra. La collaboration entre Gavi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF et le Groupe de travail mondial sur la lutte contre le choléra (GTFCC) a été déterminante pour soutenir la demande de VCO des pays et la mise en œuvre efficace des campagnes de vaccination contre le choléra".
Communiqué officiel
Oh ! merci, Bill Gates, pour tant de générosité désintéressée.
par Éric Verhaeghe - Le Courrier des Stratèges
- Source : Le blog de Patrice Gibertie