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Vendredi, 29 Nov. 2024

Proche-Orient : La vérité est autorisée en Israël, mais interdite en France

Auteur : Régis de Castelnau | Editeur : Walt | Lundi, 15 Avr. 2024 - 14h21

En France, il faut faire attention. La liberté d’expression, celle qui devrait être garantie par la Déclaration des Droits de l’Homme et donc par la Constitution, n’existe plus. Alors, le système Macron poursuit méthodiquement son objectif qui est de la détruire. Le pire c’est qu’il est assisté dans cette tâche par une magistrature, qu’elle soit judiciaire ou administrative, qui lui apporte son soutien avec zèle. Alors qu’elle devrait en être la garantie.

On renverra aux articles régulièrement publiés sur ce site.

Dûment chapitrés pour ce faire par un Dupond Moretti militant acharné des atteintes aux libertés, les parquets ont lancé autour de 650 procédures contre ceux qui osaient s’opposer à la politique israélienne à Gaza en en pointant ses conséquences.

Critiquer le colonialisme israélien et le massacre des civils gazaouis, reconnaître au Hamas le statut de force de résistance à l’occupation c’est de «l’apologie du terrorisme», interdit ! Terrorisme 7 octobre.

Ils ont été suivis vaillamment par les juges du siège, intraitables dans leurs condamnations.

Parmi des centaines d’autres, on retiendra celle qui est tombée sur Mohamed Makni âgé de 73 ans, élu municipal d’Échirolles dans la banlieue de Grenoble, par ailleurs connu localement pour ses engagements pour la laïcité. Il a donc été poursuivi pour avoir qualifié des attaques du Hamas du 7 octobre «d’actes de résistance évidents». Ce qui droit international ou pas, l’expression a été qualifiée par le juge : «d’un acte d’apologie du terrorisme évident» !

Sur la réalité de ce qu’il s’est passé le 7 octobre, les polémiques vont bon train, même et surtout en Israël. Qu’à cela ne tienne, le tribunal correctionnel, lui le sait. Probablement parce que c’est Meyer Habib qui leur a dit. Et en conséquence Dura lex, sed lex, force doit rester à la loi, Monsieur Makni a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, il sera donc fiché S et devra aviser les forces de police de tous ses changements de domicile…

Pour faire bon poids et courageusement, son parti (PS) l’a exclu pendant que le maire d’Échirolles (PCF) lui retirait sa délégation

L’impartialité en bandoulière, les mêmes parquetiers ont regardé ailleurs pendant que racisme décomplexé, et appels à l’extermination des Palestiniens, résonnaient sur les chaînes d’info de Cnews à I24. On aurait pu penser que cela méritait aussi un petit traitement judiciaire. Mauvaise pioche, là curieusement, il y a eu zéro procédure.

L’histoire d’Échirolles est terrible en ce qu’elle révèle le message humiliant envoyé à ces immigrés investis dans la vie de la cité et travaillant pour l’intégration. «Vous n’êtes pas et vous ne serez jamais des citoyens de plein exercice».

À la lumière de cette jurisprudence, on peut imaginer que Tom Phillips, aurait été poursuivi s’il s’était exprimé en France. Le problème est que, ce diplomate britannique et ancien ambassadeur en Israël et au Royaume d’Arabie saoudite, très favorable à l’État d’Israël, a écrit le 9 avril dans le quotidien israélien Haaretz.

Et que Tom Phillips nous a-t-il dit ? Que le Hamas avait réussi à atteindre ses objectifs : «obtenir la libération du plus grand nombre possible de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, et s’affirmer à nouveau comme une force avec laquelle il faut compter (…) Il a survécu à l’assaut des forces de défense israéliennes bien plus longtemps que dans toute autre guerre menée par Israël affaiblissant de façon considérable le statut dissuasif tant vanté d’Israël. En bref, et avec des conséquences potentielles à long terme redoutables pour Israël, Tsahal ne semble plus invincible (…) Mais la victoire finale du Hamas réside en la vitesse fulgurante de la délégitimation d’Israël après le 7 octobre aux yeux de nombreuses personnes dans le monde».

L’examen de la presse internationale, en particulier celle des États-Unis démontre que cette analyse est partagée, y compris et surtout en Israël.

Mais pas en France où à quelques exceptions près la presse système continue à se déshonorer. Sans parler bien sûr de la justice qui aurait poursuivi pour «apologie du terrorisme» quiconque se serait avisé de dire la même chose.

Cela explique, l’inquiétude, quand ce n’est pas la panique de ceux qui sans mesurer la dimension morale de la catastrophe, soutiennent Netanyahou quoi qu’il arrive.

Mais aussi, et c’est beaucoup plus respectable, l’angoisse de ces juifs attachés à Israël devant l’impasse dans laquelle les fanatiques du gouvernement israélien ont entraîné ce pays.


- Source : Vu du droit

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