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Lundi, 23 Déc. 2024

Quelle médecine voulons-nous vraiment ?

Auteur : Marie-France de Meuron | Editeur : Walt | Lundi, 20 Janv. 2020 - 07h45

La médecine académique a aspiré en elle les dynamiques modernes, les technosciences, le système des soins, la politique dirigeante, les finances, de façon qu’elle en est devenue « conventionnelle » et imposée au peuple tant par ses modes de procéder que par les assurances obligatoires, si ce n’est de plus dans certaines contrées par des vaccinations obligatoires.

La médecine actuelle s’appuie ainsi sur un ensemble complexe techno-scientifique où l’être humain est réduit trop souvent à un pion qu’il doit jouer selon les obligations du moment ou les croyances inculquées. Il a l’illusion de conserver un libre-arbitre sans prendre suffisamment conscience qu’il ne peut l’appliquer que dans un champ limité et fort codifié.

Mais tout cet assemblage d’apparence solide donne de plus en plus de signes que son organisation présente des failles. Pour l’instant, on les rafistole avec des mesures qui donnent quelques améliorations mais ne font que prolonger une situation qui montre de plus en plus de symptômes de faiblesse.

Lesquels ? Ils sont de plusieurs natures. À la base, nous trouvons l’ordre sanitaire dont Charles Kleiber dénonce : « Le système de santé est indigne ». Lui qui a eu des fonctions très importantes dans les milieux hospitaliers et politiques désire fermement provoquer une réflexion pour refonder le système, en s’interrogeant non seulement sur son financement, mais aussi sur le sens de la santé dans les sociétés contemporaines.

Différentes dimensions illustrent clairement l’état sanitaire actuel :

En France, l’espérance de vie en bonne santé est en-dessous de la moyenne européenne.

Les troubles du spectre autistique augmentent : « En Suisse, depuis 10 ans , on compte 12% d’augmentation des diagnostics de TSA chaque année ». Pour les diagnostics d’autisme, la médecine académique est de plus en plus précise ce qui peut augmenter il est vrai un peu la statistique mais, quoi qu’il en soit, elle a des moyens restreints pour en détecter les causes profondes et à plus forte raison en prévenir la péjoration.

En France comme en Suisse, des femmes de plus en plus jeunes sont touchées par le cancer du sein.

La médecine actuelle s’appuie énormément sur l’industrie pharmaceutique. Or celle-ci montre aussi qu’elle doit transmuter car les temps changent et lui amène des déboires à quoi s’ajoutent ses scandales de plus en plus connus des populations et surtout vécus par elles.

Einstein disait : « La connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information ». Où en est la médecine actuelle ? Quelle est la part des pratiques médicales qui découlent d’une expérience véritable vécue avec l’observation, l’écoute et l’examen direct des patients tout en incitant les médecins à être conscients de leurs propres ressentis ? En contrepartie, quelle est la part qui découle de l’information des tiers ou des déductions suites aux analyses, examens radiologiques et … aux statistiques ?

Le système investit des sommes très importantes pour des projets techno-scientifiques « high tech » de grande envergure – ici la procréation médicalement assistée – qui ne correspondent qu’à une petite partie de la population. Dans le cas cité, est-ce vraiment ce que le peuple veut ? Évidemment, des femmes le désirent mais est-ce proportionnel aux besoins de la population ? Il apparaît que de telles créations répondent surtout aux intérêts scientifiques et économiques de ceux qui soutiennent de tels projets alors que d’autres initiatives atteindraient bien plus en profondeur les citoyens. Il est intéressant de constater qu’à la même période, on peut lire que dans le monde entier les femmes font de moins en moins d’enfants. « En Suisse, le renouvellement des générations n’est plus assuré depuis 1970 ». Alors que voulons-nous vraiment ? Une médecine qui fabrique des enfants au coup par coup ou une médecine qui accompagne les femmes à reprendre confiance dans leur pouvoir et leur joie d’enfanter ?

Évidemment, on peut argumenter sur les exemples que j’ai donnés. Mais il serait très judicieux que chaque individu se pose profondément la question : quelle médecine est-ce que je veux vraiment ? Quelles sont mes expériences et celles de mes proches qui me permettraient de déterminer l’accompagnement médical nécessaire pour mieux gérer ma santé en m’appuyant sur les messages de mon corps ? Une telle médecine éviterait maintes fois l’aggravation des pathologies en maladies chroniques, tout en diminuant les frais des coûts des caisses maladie.


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