www.zejournal.mobi
Dimanche, 22 Déc. 2024

Le casse-tête des déchets de panneaux solaires

Auteur : Jack Dini | Editeur : Walt | Mercredi, 26 Déc. 2018 - 22h24

Les dernières années ont vu grandir l’embarras concernant le devenir des panneaux solaires en fin de vie. Voici les problèmes qui ont été soulevés :

 

 

 

 

 

  • Du fait de l’énorme quantité de déchets difficiles à recycler, dans vingt ou trente ans, le problème de l’élimination des panneaux solaires va exploser et détruire l’environnement. [1]
  • Les panneaux solaires engendrent 300 fois plus de déchets toxiques par unité d’électricité produite que les centrales nucléaires. Si le solaire et le nucléaire produisaient la même quantité d’électricité au cours des 25 prochaines années que le nucléaire en a produit en 2016, et que les déchets de chacun étaient empilés sur un terrain de football, les déchets nucléaires auraient la hauteur de la tour penchée de Pise (53 mètres), et les déchets de panneaux solaires auraient deux fois la hauteur du Mont Everests (16 km). [2]
  • Contrairement aux hypothèses antérieures, les polluants comme le plomb ou le cadmium cancérigène des fragments de panneaux solaires, peuvent être lessivés presque entièrement en l’espace de plusieurs mois par les eaux de pluie [ et se retrouver dans la nature]. [1]
  • Dans les pays comme la Chine, l’Inde et le Ghana, les gens vivant à proximité des décharges de déchets électroniques les brûlent souvent afin de récupérer pour les revendre les précieux fils de cuivre. Comme cela nécessite de brûler le plastique, il se dégage des émanations toxiques cancérogènes et tératogènes, dont l’inhalation occasionne des anomalies congénitales. [2]

Les panneaux solaires photovoltaïques, dont la durée de vie est de 20 à 30 ans, perdent leur efficacité au fil du temps. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables a estimé qu’il y avait environ 250 000 tonnes de déchets de panneaux solaires dans le monde en fin 2016, et que ce chiffre allait nettement augmenter. Les panneaux solaires contiennent du plomb, du cadmium et d’autres produits chimiques toxiques qu’il est impossible d’éliminer sans broyer entièrement les panneaux. [3]

En novembre 2016, le ministère de l’Environnement du Japon a averti que la quantité de déchets photovoltaïques produits chaque année au Japon, passera probablement de 10 000 à 800 000 tonnes en 2040, et que le pays n’a rien prévu pour les éliminer en toute sécurité. [4] Un rapport récent révèle qu’il faudrait 19 ans à Toshiba Environmental Solutions pour finir de recycler tous les déchets solaires produits par le Japon en 2020. En 2034, la production annuelle de déchets sera 70 à 80 fois supérieure à celle de 2020. [5]

La Chine, qui a plus de centrales solaires que tout autre pays, exploite environ deux fois plus de panneaux solaires que les États-Unis, et n’a pas non plus de plan d’élimination des anciens panneaux. En 2050, il pourrait y avoir là-bas 20 millions de tonnes de déchets photovoltaïques, soit 2 000 fois le poids de la Tour Eiffel. [4]

Autre leader mondial du déploiement de panneaux solaires, la Californie n’a pas de plan d’élimination, malgré ses fanfaronnades à propos de sa conscience écologique. Seule l’Europe impose aux fabricants de photovoltaïque de collecter et d’éliminer les déchets en fin de vie.

Autre problème, selon des données fédérales, la fabrication de panneaux solaires augmente considérablement l’émission de trifluorure d’azote (NF3), dont l’effet de serre est 17 200 fois plus puissant que le dioxyde de carbone sur une période de 100 ans. Les émissions de NF3 ont été multipliées par dix au cours des 25 dernières années. En comparaison, les émissions de dioxyde de carbone aux États-Unis n’ont augmenté que d’environ 5% au cours de la même période. [4]

Bien que les panneaux solaires soient mis au rebut dans les décharges ordinaires, ce n’est pas recommandé. Les modules peuvent se briser et polluer l’eau potable avec l’infiltration de matériaux toxiques dans le sol. Le recyclage des panneaux solaires est possible, mais le coût est généralement supérieur à la valeur marchande des matériaux récupérés. Les panneaux usagés sont aussi vendus aux pays en développement qui veulent les acheter à moindre coût, malgré leur capacité de production électrique réduite. [3]

Aux États-Unis, l’État de Washington est le seul à imposer à la fabrication la mise au point d’un plan de recyclage, mais sans en aborder le coût. L’ajout de frais au coût des panneaux solaires contribuerait à résoudre le problème de l’élimination en cas de faillite du fabricant. Depuis 2016, Sungevity, Beamreach, Verengo Solar, SunEdison, Yingli Green Energy, Solar World et Suniva ont fait faillite. Conséquence de ces faillites, le public devra assumer les coûts de gestion ou de recyclage des déchets photovoltaïques. [1]

Dans le Colorado, l’entreprise Abound Solar, qui avait bénéficié de plusieurs centaines de millions de dollars de prêts fédéraux avant de couler, ne s’est pas contentée de jeter par les fenêtres les fonds du contribuable. Elle a laissé derrière elle un chantier toxique de produits cancérogènes, de verre brisé et d’eau contaminée. D’après un rapport sur l’activité dans le nord du Colorado, pour être reloué, le nettoyage et la restauration du bâtiment coûteront jusqu’à 3,7 millions de dollars. [6]

Visant à soutenir un fabricant de panneaux dans l’Oregon (SoloPower), un effort pluriannuel d’organismes fédéraux, étatiques et locaux, s’est conclu par une usine fermée, des millions de dollars d’impôt pour les contribuables et un site de fabrication lourdement pollué. Bien que la loi donne au comté le droit de saisir le matériel de l’usine pour les arriérés d’impôt, il était peu probable qu’il le fasse, l’usine étant extrêmement polluée par le cadmium et l’acide chlorhydrique. Le nettoyage coûterait plus de 500 000 dollars. [7]

Les aléas naturels, tempêtes, tornades, ouragans, séismes, etc., peuvent endommager les panneaux. Ainsi, en 2015, une tornade a massacré 200 000 modules solaires appartenant à Desert Sunlight, une entreprise du sud de Californie. Plus récemment, le deuxième plus grand parc solaire de Porto Rico, qui produit 40% de l’électricité de l’île, a été gravement endommagé par un cyclone. Avec les 45 tonnes de cadmium contenues dans les 1,8 million de panneaux solaires qui sont estimés pour le projet de parc solaire de 2540 hectares proposé en Virginie, tout dommage est sujet d’inquiétude. Par ailleurs, on a constaté que l’eau de pluie lessive même le cadmium des panneaux solaires intacts. [3]

Alors que les centrales nucléaires sont facilement exploitables pendant 50 ou 60 ans, les panneaux solaires ne le sont que relativement moins longtemps (20 à 30 ans), de sorte que leur élimination sera un problème dans les prochaines décennies. Les déchets nucléaires sont enfermés dans des fûts lourds et sont régulièrement surveillés, mais très peu de mesures sont prises pour les déchets du photovoltaïque. Hors d’Europe, ces déchets ont tendance à finir dans les grandes décharges de déchets électroniques. [4]

Conclusion : Le photovoltaïque solaire n’est pas aussi respectueux de l’environnement que beaucoup l’imaginent. En plus d’être une source d’électricité intermittente et plus coûteuse que les moyens traditionnels, les graves problèmes de l’élimination des déchets ne sont guère pris en compte. Les matériaux dangereux utilisés dans leur construction ne sont pas faciles à recycler et peuvent contaminer l’eau potable. [4]

Références

1)    Michael Shellenberger, Si les panneaux solaires sont si propres, pourquoi produisent-ils tant de déchets toxiques ?, Forbes, 23 mai 2018

2) Jemin Desai et Mark Nelson, Allons-nous vers une crise des déchets solaires ?, Environmental Progress, 21 juin 2017

3) Déchets de panneaux solaires : L’énergie solaire n’est pas si verte après tout, naturalgasnow.org, 13 septembre 2018

4) L’énergie solaire sera-t-elle responsable de la prochaine crise environnementale ?, Institute for Energy Research, 15 août 2017

5) Osamu Tomioka, Le Japon tente de réduire progressivement une montagne de panneaux solaires abandonnés, Nikkei Asian Review, 8 novembre 2016

6) Partie avec l’argent du plan de relance, l’entreprise de panneaux solaires en faillite a laissé un souk toxique, dit le rapport, foxnews.com, 31 octobre 2013

7) Bonner R. Cohen, En faillite, la fabrique d’équipement solaire de l’Oregon est partie en laissant des millions de dollars en pertes pour le contribuable, The Heartland Institute, 26 novembre 2018

Traduction Petrus Lombard


Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...