La transition énergétique aurait bien une face cachée !
Dans son dernier ouvrage, le journaliste français Guillaume Pitron explique que la transition énergétique et numérique comporte une face cachée liée aux terres rares. Selon lui, la pollution ne serait pas éliminée, mais déplacée.
Rappelons tout d’abord que les terres rares sont des minerais (et métaux) présents en très faible quantité dans la croûte terrestre. Mélangés à d’autres matériaux plus communs et abondants, les métaux rares nécessitent l’extraction de tonnes de terres pour en obtenir quelques kilos.
Ces métaux rares tels que le zirconium, le béryllium, le vanadium ou encore le lithium – pour ne citer qu’eux – servent à l’industrie de la haute technologie (smartphones, ordinateurs, fibre optique, etc.). Mais ils sont également utilisés pour fabriquer les panneaux solaires, les éoliennes et autres voitures électriques que nous souhaitons mettre en avant pour effectuer une importante transition écologique.
Le journaliste Guillaume Pitron a été interrogé par Libération dans un article du 1er février 2018, à l’occasion de la parution de son ouvrage. Intitulé La guerre des métaux rares, La face cachée de la transition énergétique et numérique, il est le fruit d’une enquête ayant duré six années. L’intéressé y explique que la Chine contrôle désormais 95 % de la production mondiale de terres rares. Depuis son leadership acquis dans ce domaine au début des années 2000, la Chine mise désormais beaucoup sur les technologies vertes et le numérique – au point d’en faire de nouveaux moteurs de la croissance – et inonde le monde de ses produits.
Alors que la consommation de terres rares continue d’augmenter, les dérives environnementales sont bien visibles :
« En Mongolie intérieure, la principale région minière chinoise, c’est un enfer de Dante. Aucune réglementation n’est appliquée. Les usines rejettent leurs effluents toxiques directement dans les sols. La population paye un lourd tribut avec un taux de cancer très élevé.
Le problème c’est que le recyclage coûte plus cher que l’extraction. Piégés par une logique du moindre coût, les industriels préfèrent renvoyer leurs déchets en Chine et s’approvisionner directement en nouveaux minerais », explique Guillaume Pitron.
En somme, ce genre de transition énergétique et numérique a pour façade un aspect écologique. C’est cet aspect qui est qualifié de leurre par le journaliste, dont le but est de déconstruire la pensée – déjà bien ancrée – visant à dire que les énergies renouvelables sont vertes. Ces activités génèrent des pollutions qui seraient seulement déplacées à l’autre bout du monde.
- Source : SciencePost