Exit l’obsolescence programmée : le terme n’est pas mentionné une seule fois dans le projet de loi sur la consommation, actuellement discuté par les députés. La majorité a refusé de voter les amendements du groupe Europe Écologie-Les Verts, qui mettaient en cause cette pratique qui consiste à raccourcir artificiellement la durée de vie d’un produit. La fabrication de biens de consommation volontairement promis à une usure rapide a pourtant des impacts majeurs en terme de production de déchets, et d’emplois dans le secteur de la réparation. Mais les parlementaires n’ont semble-t-il pas eu à cœur de froisser les industriels, en ces temps de crise. Ils ont préféré confier le sujet à un nouveau groupe de travail, dans lequel les distributeurs – principaux opposants à l’extension de la durée de la garantie légale pour les biens de consommation – ne sont même pas présents...
Cela n’a pas empêché le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, de prétendre que le texte de loi était « un premier pas contre l’obsolescence programmée » ! Le ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire et de la consommation, avait pourtant annoncé en septembre 2012 vouloir lutter contre l’obsolescence dans le domaine du numérique. En France, un ordinateur portable est renouvelé en moyenne tous les 3 à 4 ans. Et un téléphone tous les 18 mois [1] ! Des ONG demandent des sanctions contre l’obsolescence programmée et que celle-ci soit considérée comme un délit. Ainsi que l’extension de la garantie de tous les biens de consommation à 10 ans. Le sujet sera-t-il définitivement enterré ? Reste la possibilité que les sénateurs de se fassent entendre et amendent le texte lors de la discussion au Sénat.