Menacée d’inéligibilité pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen sauve Macron et Barnier…
Y a-t-il un gouvernement des juges en France ? Chacun en tirera les conséquences qu’il voudra, mais enfin, quelques coïncidences se produisent parfois, qui ne manquent pas de surprendre… et de soulever quelques questions… Ainsi, Marine Le Pen est actuellement prise dans un procès pour détournement de fonds publics à propos de ses assistants parlementaires, où elle assure elle-même sa défense, ou presque. Dans le même temps, le Rassemblement National vient de ne pas renvoyer en séance publique la question de la destitution d’Emmanuel Macron, et ne devrait pas voter la censure du gouvernement Barnier…
Bien sûr, il ne s’agit que de coïncidences sans lien entre elles…
Mais Marine Le Pen est aujourd’hui enlisée dans un long procès pour détournement de fonds publics liée à ses affaires d’attachés parlementaires au Parlement européen. Les faits se sont éteints en 2017 et… sept ans plus tard, alors qu’elle est donnée favorite pour le prochain scrutin présidentiel, la voilà menacée d’inéligibilité et d’une peine infâmante. La justice française, simple autorité, rappelons-le, et non troisième pouvoir comme dans les autres démocraties, exécute ici le travail pour lequel elle est faite : servir le pouvoir exécutif en place, et plus encore un gouvernement profond.
J’en profite pour rappeler que, dans mon Traité du monde d’Après, je fais quelques propositions pour une vraie justice indépendante.
Face à la menace d’inéligibilité, Marine Le Pen réagit avec calme. On pourrait imaginer une forcenée qui se défende comme une tigresse et morde sans relâche les mollets du pouvoir. Pas du tout !
D’abord, le Rassemblement National s’est abstenu de voter en faveur d’un renvoi devant l’hémicycle de la motion de destitution déposée contre Emmanuel Macron par La France Insoumise (LFI). Faute d’un soutien du premier groupe parlementaire, et face à l’opposition du bloc central, cette motion discutée en commission tombe donc dans les oubliettes. On ne peut pas dire que le RN s’y soit opposé farouchement. Mais la passivité du groupe de Marine Le Pen tue toute velléité de déstabiliser le Président. Sacré coup de pouce !
Ensuite, cette après-midi du 8 octobre, Michel Barnier affronte sa première motion de censure. Marine Le Pen a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne la voterait pas…
Voilà donc deux balles sauvée par le Rassemblement National.
On attend avec impatience de voir la suite des événéments… et l’issue du procès.
- Source : Le Courrier des Stratèges