Agriculture : la comédie du prix-plancher et du protectionnisme
Ce week-end, la vie politique française est entrée dans une nouvelle phase : Emmanuel Macron a été “accroché” sur son flanc par une partie du monde agricole, qui lui reproche son inaction. Le Rassemblement National menace d’occuper le terrain à sa place. Le Président a donc dégainé l’arme du prix-plancher pour les agriculteurs, face à la promesse du protectionnisme adressée par Jordan Bardella. Ni l’un ni l’autre, bien entendu, n’ont jugé utile d’évoquer le rôle des sanctions européennes contre le gaz russe, qui sont à l’origine de la crise qui met les agriculteurs en colère depuis plusieurs mois.
Lors de sa désagréable réception au salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a compris le risque qu’il courait en ne disposant d’aucune solution simple à proposer pour sortir de la crise. Contre son propre camp, et contre la FNSEA, il a donc dégainé l’idée de “prix-planchers”, dont on sait qu’ils constitueront automatiquement des prix minimums que les agriculteurs seront les premiers à dénoncer lorsqu’ils les subiront.
De ce côté, Jordan Bardella a annoncé un protectionnisme sans sortir de l’Union Européenne. Mais pourquoi avons-nous un doute ?
Dans la pratique :
- les difficultés actuelles sont essentiellement dues à la flambée des coûts de production depuis 2021
- cette flambée s’explique fortement par l’embargo sur le gaz russe
- la crise agricole qui frappe l’Europe serait rapidement résolue en cas d’accord de paix avec la Russie…
Mais cette stratégie d’émancipation vis-à-vis de l’imperium américain n’est évidemment défendable ni par Emmanuel Macron ni par Jordan Bardella…
- Source : Le Courrier des Stratèges