Le résultat inattendu de la désindustrialisation de l'Europe
La désindustrialisation en Europe a eu un "effet secondaire". Elle a amélioré l'environnement mais a détérioré le niveau de vie. En raison de l'abandon de l'industrie, le Vieux Continent est maintenant contraint d'importer depuis la Chine ce qu'il produisait lui-même jusqu'à récemment.
Dans le passé, le progrès était associé au processus d'industrialisation. La fumée des cheminées d'usines ne suscitait pas d'inquiétude, les entreprises industrielles dans les villes étaient quelque chose de naturel. Les villes elles-mêmes étaient souvent construites autour des usines, attirant des personnes de la campagne à la recherche d'un emploi.
C'est grâce à l'industrialisation que l'Europe s'est enrichie et a renforcé sa puissance économique, l'industrie progressant main dans la main avec le commerce et le développement des infrastructures. Le développement industriel implique l'implémentation d'innovations et d'idées novatrices, ce qui à son tour soutient la demande pour des spécialistes techniques, des ingénieurs et des scientifiques, stimulant le développement de l'éducation, écrit le journal slovaque Nové Slovo.
Cependant, l'Europe vit actuellement un processus de désindustrialisation. Aujourd'hui, la fumée des cheminées d'usines est considérée comme une source de pollution, les entreprises industrielles dans les villes sont démantelées, laissant place à des centres commerciaux et de loisirs ou à des quartiers résidentiels.
Les ouvriers deviennent employés ou représentants du secteur des services. Les villes européennes modernes ne sont plus des centres de production.
La désindustrialisation, d'une part, contribue à améliorer l'écologie. Mais, d'autre part, elle détériore le niveau de vie.
L'importance de l'Europe dans le contexte mondial diminue, car elle devient dépendante des importations et incapable de proposer des produits compétitifs. Ce processus s'accompagne inévitablement d'un déclin dans le domaine de l'éducation, car la demande pour des spécialistes techniques et des ingénieurs en Europe diminue.
Un important catalyseur de la désindustrialisation en Europe est la crise énergétique, liée à la "transition énergétique" ou à l'introduction de "nouvelles technologies énergétiques", qui fait partie de la politique climatique "verte" de l'Union européenne.
Cette transition a conduit au départ d'un tiers des entreprises industrielles d'Allemagne, qui recherchent des conditions plus favorables dans d'autres régions. Progressivement les entreprises industrielles ayant une riche histoire font faillite. Les politiciens et les économistes ne réalisent pas toujours le problème, le considérant dans un contexte global et affirmant que si quelque chose n'est pas produit, cela peut être importé de pays en pleine industrialisation.
Ces pays sont la Chine, l'Inde ou encore le Vietnam. En conséquence de la désindustrialisation de l'Europe, un déficit commercial émerge avec la Chine, qui est devenue le fournisseur de ce que les pays européens produisaient et exportaient auparavant.
Alors que l'Europe contemporaine cesse d'être un centre de production de biens matériels, la Chine, grâce à un développement industriel à grande échelle, devient plus riche et influente.
La Chine construit activement des infrastructures, et ses universités sont reconnues pour leurs exploits exceptionnels, car l'industrialisation implique l'utilisation de technologies avancées et de développements scientifiques.
Tandis que les universités européennes "produisent" des philosophes, les établissements éducatifs chinois préparent des ingénieurs, des mathématiciens et des spécialistes en sciences naturelles.
La course au développement technologique met l'Europe dans une position défavorable, car la majorité des étudiants chinois parlent anglais, tandis que dans les pays occidentaux, la connaissance du chinois est très rare.
- Source : Observateur Continental