La colossale rigolade des prix littéraires : aujourd’hui, le Femina
Et le prix Femina échoit à… Nathacha Appanah. Jusque-là, rien d’anormal : une femme, jeune, féministe, racisée, qui reçoit un prix d’un jury féministe, c’est quatre ou cinq fois normal.
"Je ne crois pas que chaque chose a été nommée encore"
— Brut FR (@brutofficiel) November 3, 2025
Nathacha Appanah vient de remporter le prix Femina pour son livre "La nuit au cœur" publié aux éditions @Gallimard dans lequel elle s’intéresse aux féminicides de Chahinez Daoud et de sa cousine Emma, tout en se livrant sur… pic.twitter.com/VVZuxFLZMc
Vous connaissez notre théorie, n’est-ce pas ? Tout prix littéraire a un rapport à trois degrés maximum avec le lobby (culturel, s’entend). On va tenter de vérifier cette loi d’airain dans le triangle d’or culturel parisien, c’est-à-dire à équidistance entre les maisons Grasset, Seuil et Gallimard.
Entre-temps (en 2010), Le Seuil a déménagé dans le XIXe (la honte), mais son adresse historique était au 27 rue Jacob, dans le glorieux VIe, et là on a bien notre triangle d’or. Ah, Saint-Germain-des-Prés, que de souvenirs…

Foin de nostalgie, passons à l’actu multiculti, c’est le cas de le dire. Nathacha a tout ce qu’il faut pour réussir, et Le Figaro, qui est un journal antiraciste, nous narre la réparation d’une injustice.
En distinguant la romancière Nathacha Appanah, les dames du Femina réparent une sorte d’injustice. L’auteure de La Nuit au cœur aurait dû connaître la joie d’un grand prix d’automne depuis longtemps. En 2016, déjà, avec son remarquable Tropique de la violence, roman choral sur Mayotte. Finaliste du Femina, elle avait été saluée par le prix Femina des lycéens 2016 – les jeunes ont du goût. Les jurés des grandes récompenses littéraires auraient pu même la distinguer en 2007 avec Le Dernier Frère, qui révélait, à travers la rencontre de deux enfants, un pan méconnu de l’histoire, celle de 1 500 juifs refoulés de Palestine et déportés à l’île Maurice, alors colonie britannique.
Bingo ! Pas besoin d’aller plus loin : la Nathacha, elle avait fait ce qu’il fallait, caser la Shoah à l’Île Maurice. En plus elle intègre en 2020 le comité de lecture de Gallimard. Que demander de mieux, pour faire carrière ?
Maintenant, au tour du Femina essais. Oh, il a été décerné à Marc Weitzmann pour son récit sur Philip Roth, l’auteur le plus surcoté de la littérature américaine ! Roth n’écrivait que du cul, mais sans le talent de Houellebecq, qui fait aussi dans le social, et le sociétal. La presse internationale nous l’a vendu en Balzac US, et un tas de pauvres pigeons sont tombés dans le piège. Ah, le talent des agents littéraires franco-américains relayés par les collabos de la presse, qui sont capables de vous faire prendre un obsédé juif new-yorkais pour un génie…
Quant à Marc Weitzmann, ses passages récurrents à la télé, comme invité-chroniqueur (un poste de quasi permanent à la BHL), ne lui ont pas fait vendre deux livres, c’est dire le talent. Même avec le souffle de France Inter dans le dos, très prescripteur en matière de livres, ça n’a pas marché. Et pourtant, les milliers de lecteurs de Philip Roth avaient « Philip Roth » dans le titre… On ne sait pas ce qu’il leur faut !
Pour la rigolade, on vous refile une émission d’entre-soi avec le pauvre Weitzmann, l’ancienne directrice du Monde des livres Josyane Savigneau, qui fit la pluie et le mauvais temps dans la littérature de 1991 à 2005, mais qui a croulé sous les renvois d’ascenseurs et les conflits d’intérêts (Weitzmann a travaillé pour elle au Monde des livres), le tout présenté par le grand souffrant supérieur Nicolas lobby Demorand, flanqué du petit nouveau Benyamin Duhamel à l’interrogatoire gentil, sans torche dans la gueule ni tête dans la baignoire. On est bien en France, enfin, à Paris…
Au fait, Weitzmann, c’est Wikipédia qui en parle le mieux, en deux lignes :
"En 2000, il lance dans Les Inrockuptibles l’affaire Renaud Camus, qu’il accuse d’antisémitisme, puis, en septembre 2001, en une du Monde, critique les sympathies de Michel Houellebecq pour le maréchal Pétain".
Pour la petite histoire, les membres du Femina, un prix créé par des femmes en réaction à un Goncourt qui leur semblait trop misogyne, a pour présidente aujourd’hui Nathalie Azoulai. Oui mais dans ce même jury, à part la Savigneau, on trouve Christine Jordis, spécialiste de la littérature anglaise, et accessoirement descendante du général Heinrich Jordis von Lohausen qui a servi sous le commandement de... Rommel ! Euh, ses consœurs sont au courant ?
Ne ratez pas notre prochain article multiculti, avec la « sélection » des finalistes bien de chez nous pour l’Interallié, le Goncourt, le Médicis et le Renaudot.
- Source : E&R















