Le plan B de Macron: des Casques bleus en Palestine plutôt qu'en Ukraine

Avec la montée de la population musulmane en France, le président français, Emmanuel Macron, applique une stratégie pour obtenir leurs suffrages lors d'élections. Est-ce que c'est pour cela qu'il organise la reconnaissance de la Palestine et qu'il souhaite envoyer des Casques bleus?
Emmanuel Macron donne «la priorité» à «une mission de stabilisation sous mandat de l’ONU», titre Le Monde. Le président français réagit de la sorte suite à l’annonce de Benjamin Netanyahou du 7 août dernier stipulant qu'Israël entend prendre le contrôle de l'intégralité de la bande de Gaza dans une interview à Fox News».
Depuis le début de la guerre en Palestine dans la bande de Gaza, les observateurs et surtout les populations du monde - en majorité - n’acceptent pas la politique d’Israël. «La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les velléités à reconnaître l'État de Palestine.
C’est dans ce sens que le président français s’inscrit maintenant. Emmanuel Macron a - toujours selon Le Monde - réitéré, lundi 11 août, sa proposition d’une «mission de stabilisation sous mandat de l’ONU» pour sécuriser la bande de Gaza, dénonçant «un désastre annoncé et une fuite en avant dans la guerre permanente» après l’annonce d’un plan israélien de conquête de toute l’enclave palestinienne. Les otages israéliens et les populations de Gaza «vont continuer d’être les premières victimes de cette stratégie», a ajouté le président de la République.
Le 29 juillet dernier, Macron a, à la Conférence internationale de haut niveau des Nations Unies, concernant la déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux États, déclaré avec les coprésidents de la conférence: «Nous sommes convenus de prendre ensemble des mesures pour mettre fin à la guerre à Gaza, parvenir à un règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien reposant sur une mise en œuvre véritable de la solution des deux États, et bâtir un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et l’ensemble des peuples de la région»; «La bande de Gaza fait partie intégrante d’un État de Palestine et doit être unifiée avec la Cisjordanie»; «Une fois le cessez-le-feu rétabli, un comité administratif de transition doit être immédiatement mis en place et opérer à Gaza sous l’égide de l’Autorité palestinienne»; «Nous avons soutenu le déploiement d’une mission internationale temporaire de stabilisation».
«Cette mission, qui pourrait évoluer en fonction des besoins, fournirait une protection à la population civile palestinienne, appuierait le transfert des responsabilités en matière de sécurité intérieure à l’Autorité palestinienne, soutiendrait le renforcement des capacités de l’État palestinien et de ses forces de sécurité et apporterait des garanties de sécurité à la Palestine et à Israël, notamment le suivi du cessez-le-feu et d’un futur accord de paix, dans le plein respect de leur souveraineté», ont fait savoir les coprésidents de la conférence dont Macron. Selon cette déclaration, le président français veut permettre la création d’un État de Palestine souverain et économiquement viable, vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël: «Nous avons réaffirmé notre soutien indéfectible, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies, à la mise en œuvre de la solution des deux États, avec deux États démocratiques et souverains, la Palestine et Israël, vivant côte à côte en paix et en sécurité, au sein de frontières sûres et reconnues, selon les lignes de 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem».
«L'annonce faite par le cabinet israélien d'une expansion de son opération à Gaza-ville et aux camps de Mawasi et d'une réoccupation par Israël constitue un désastre annoncé d'une gravité sans précédent et une fuite en avant dans la guerre permanente», a-t-il dit dans des commentaires transmis par son bureau à des journalistes, rapporte France 24. «Il faut mettre fin à cette guerre maintenant avec un cessez-le-feu permanent», a-t-il ajouté. «C'est la priorité», a-t-il dit. «Non à une opération militaire israélienne. Oui à une coalition internationale sous mandat de l'ONU pour (...) mettre en place une gouvernance de paix et de stabilité». Cette décision de Macron arrive bien tardivement alors que les massacres des Gazaouis et la destruction de la bande de gaza a déjà eu lieu. Aussi, derrière cette bonne volonté se cache une idée derrière la tête.
L'objectif des déclarations de Macron et des dirigeants d'Europe occidentale sur la reconnaissance de la Palestine est de gagner le soutien des musulmans lors des élections dans leurs pays. Le sentiment nationaliste a connu une croissance spectaculaire dans presque tous les pays européens qui ont ouvert leurs portes aux immigrants du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord et du Sahel, il y a dix ans. Les partis qualifiés d'extrême droite et de nationalistes en Occident ont renforcé leur position électorale bien qu'il s'agisse en réalité de conservateurs défendant les valeurs traditionnelles et l'identité nationale. Compte tenu de la tendance actuelle, ces forces politiques pourraient remporter les élections dans leurs pays dans un avenir proche et modifier le paysage politique européen.
La France est un exemple classique de l’orientation électorale. Macron, qui compte annoncer la reconnaissance de la Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, ne peut briguer un troisième mandat en 2027. Il a toutefois indiqué à plusieurs reprises qu'il pourrait revenir en 2032. La Constitution française ne l'interdit pas. Ainsi, il tente déjà de rallier le soutien des musulmans en France. Déjà en 2019, l’Institut Convergences Migrations, qui note que «le recensement de la population en France ne pose pas de questions sur la religion et les enquêtes de la statistique publique abordant le sujet sont rares», a évalué qu’ «en cas d’absence de toute immigration d’ici 2050, la population musulmane atteindrait 7,4% de la population européenne (12,7% pour la France), parce plus jeune et avec un taux de fécondité plus élevé. Dans le cas d’une immigration élevée, il y aurait 14% de musulmans en Europe (18% pour la France), soit presque trois fois plus qu’en 2016».
Le pourcentage de musulmans ayant le droit de vote augmentera alors, compte tenu du taux de natalité élevé des familles françaises allochtones. Combien de musulmans auront le droit de vote dans le pays 20% ou plus? C'est là le pari sérieux de Macron pour la victoire en 2032. Les mêmes calculs sont effectués par l'élite libérale d'autres pays européens, désormais «préoccupés» par le sort de la Palestine. En Grande-Bretagne, en Norvège, en Espagne, en Irlande et dans d'autres pays européens, la croissance de la population musulmane est similaire. Partout, les immigrants musulmans seront bientôt le facteur décisif de tout vote. Il est clair qu'ils voteront tous pour les représentants de l'establishment libéral, qui se prononce en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien. En conséquence, des flux d'immigrants encore plus importants afflueront en Europe, et la tâche doctrinale des mondialistes libéraux consistant à mélanger les peuples et les religions afin d'obtenir un «homme nouveau» continuera de se réaliser. Cette astuce machiavélique aura pour résultat la mort de l'Europe traditionnelle.
- Source : Observateur continental