La disparition programmée du cash : Un contrôle liberticide sous prétexte de sécurité

Présentée comme une arme contre la criminalité, la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) promet davantage de sécurité. Mais derrière ce discours se cache une menace insidieuse : la fin de l’anonymat et des libertés fondamentales qu’offre l’argent liquide. Derrière la promesse d’un monde sans fraude se profile une société sans anonymat.
Un argument sécuritaire en trompe-l’œil
L’euro numérique, défendu par Gérald Darmanin au nom de la lutte contre le trafic de stupéfiants, repose sur un postulat fragile. Comme l’illustre avec brio François Dubois dans Captionem, les organisations criminelles ne sont nullement paralysées par la dématérialisation. Bien au contraire : sociétés offshore, cryptomonnaies anonymes et plateformes opaques leur permettent de blanchir de l’argent numérique sans entrave. Loin d’être un rempart, la technologie offre aux malfaiteurs des moyens toujours plus sophistiqués d’échapper à la surveillance. La sécurité invoquée n’est donc qu’un leurre, masquant un objectif bien plus inquiétant : l’élimination progressive du cash au profit d’un contrôle intégral des transactions.
La MNBC, ou la fin de toute vie privée financière
Cette monnaie numérique ne se contente pas de lutter contre la fraude : elle instaure une traçabilité totale. Chaque paiement, enregistré et analysé, devient une brèche ouverte dans l’intimité des citoyens. François Dubois le souligne avec justesse : dans un système entièrement dématérialisé, l’argent se mue en outil de surveillance. Le moindre achat, même anodin, est disséqué par des algorithmes, réduisant les individus à de simples profils économiques. Privés de l’anonymat du cash, ils se retrouvent à la merci d’un État ou d’entreprises toujours plus intrusifs. Une déshumanisation sournoise, camouflée derrière le progrès technologique.
Vers une servitude numérique consentie ?
L’éradication du liquide, vendue comme une modernité inéluctable, ressemble à une forme de soumission volontaire – pour reprendre La Boétie, cité par François Dubois. En adoptant la MNBC, les citoyens troquent leur autonomie contre un système qui, sous couvert de commodité, impose une transparence absolue. Captionem décrit un monde où les résistances, comme celles des « racaille des quartiers » contournant les contrôles, révèlent les failles de ce dispositif. Mais ces faiblesses ne sont qu’apparentes tant que persiste la confiance aveugle dans la technologie. L’euro numérique, loin d’être un bouclier, pourrait bien devenir l’instrument d’une oppression douce, où chaque transaction renforce l’emprise des autorités. La seule parade, suggère François Dubois, réside dans une prise de conscience collective – et le refus de se soumettre à ce mirage sécuritaire.
Notre interview de François Dubois : « IA, Technologie ou totalitarisme ? »
- Source : Le Média en 4-4-2