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Vendredi, 30 Mai 2025

La Commission européenne accusée d’avoir orchestré une campagne de contrôle de la parole de 735 millions de dollars

Auteur : Cindy Harper | Editeur : Walt | Jeudi, 29 Mai 2025 - 12h35

Un nouveau rapport a mis au jour une vaste campagne discrètement orchestrée par la Commission européenne pour façonner le discours public au moyen de projets financés par le contribuable à hauteur de près de 649 millions d’euros (735 millions de dollars) visant à réglementer le discours en ligne.

Intitulé Manufacturing Misinformation: The EU-Funded Propaganda War Against Free Speech, le document a été publié par le groupe de réflexion MCC Brussels et rédigé par Norman Lewis, un analyste chevronné de la communication numérique et de la politique de réglementation.

Derrière les appels fréquents de l’UE à combattre les « discours de haine » et la « désinformation » se cache ce que le rapport décrit comme une vaste infrastructure idéologique conçue pour éroder la liberté d’expression sous le couvert de la sécurité et de l’autonomisation des citoyens.

Selon le rapport, la Commission « a financé des centaines d’organisations non gouvernementales et d’universités qui n’ont pas de comptes à rendre pour mener à bien 349 projets liés à la lutte contre le ‘discours de haine’ et la ‘désinformation’, pour un montant de près de 650 millions d’euros ».

Ce chiffre stupéfiant dépasse de plus de 30 % les dépenses de Bruxelles pour la recherche transnationale sur le cancer, un écart que le rapport qualifie de délibéré : « La Commission européenne considère que la lutte contre le cancer de la liberté d’expression est plus prioritaire que les 4,5 millions de nouveaux cas de cancer et les presque deux millions de décès dus au cancer estimés en Europe en 2022, par exemple ».

Alors que les fonctionnaires de l’UE présentent ces programmes comme des recherches d’intérêt public, le rapport affirme qu’ils constituent une forme d’« autoritarisme doux », consacrant des codes d’expression et réduisant les opinions acceptables par le biais de manipulations bureaucratiques. « Il s’agit d’un consensus hiérarchisé, autoritaire, où l’expression n’est libre que lorsqu’elle parle le langage de conformité établi par la Commission ».

Nombre de ces initiatives se caractérisent par l’utilisation d’une terminologie vague et euphémique, qui fait partie de ce que le rapport appelle le « NEUspeak », une stratégie linguistique délibérée destinée à obscurcir les intentions et à éviter tout examen minutieux. Les acronymes des projets, tels que FAST LISA et VIGILANT, sont décrits comme une forme de tromperie sur l’image de marque.

Comme l’écrit le Dr. Lewis : « Ces acronymes chantants ne ressemblent pas seulement à des assistants vocaux numériques ou à des applications de bien-être… ce sont des termes stratégiques délibérés et malhonnêtes choisis pour dissimuler un véritable objectif autoritaire ».

Certains projets ne visent pas seulement à influencer le débat, mais aussi à l’automatiser. Les initiatives basées sur l’IA sont formées pour identifier et supprimer en temps réel les discours politiquement indésirables.

L’un de ces projets, VIGILANT, est décrit par ses concepteurs comme étant éthique et centré sur l’utilisateur, mais le MCC Brussels remet en question cette description. « VIGILANT est une suite de surveillance IA visant à surveiller, classer et profiler les discours, les utilisateurs et les réseaux, ce qui rend le contrôle de la liberté d’expression moins complexe ».

Le rapport souligne que le cadre de censure de l’UE n’est pas seulement technique, il est aussi pédagogique.

Les programmes destinés aux jeunes sont présentés comme de l’éducation civique, mais fonctionnent davantage comme un toilettage comportemental. Le « renforcement des capacités » consiste en fait à endoctriner les jeunes pour qu’ils se comportent et agissent comme des policiers de la parole », explique le rapport. « Ce qui semble être une réforme ascendante est en fait un système préétabli de conformité narrative.

Une autre pierre angulaire du rapport est sa critique de la façon dont l’argent des contribuables est canalisé dans ce qu’il appelle la « recherche » pré-validée destinée à confirmer l’orthodoxie politique plutôt qu’à la remettre en question.

« La recherche qui ‘prouve’ systématiquement cette hypothèse n’est pas de la recherche ; c’est la fabrication d’une propagande utilisée pour légitimer le récit, anticiper la critique et ainsi délégitimer toute idée ou récit qui n’est pas conforme ».

Loin de défendre la démocratie, le MCC Brussels affirme que la Commission européenne la subvertit.

« Le langage est l’infrastructure logicielle de contrôle du ministère européen du contrôle narratif », prévient le rapport. « Lorsque la Commission européenne définit le discours de haine, la désinformation ou l’extrémisme, elle n’identifie pas les problèmes, elle trace les limites de ce qui peut être dit, par qui et avec quelles conséquences ».

Pour M. Lewis et MCC Brussels, la conclusion est claire : il ne s’agit pas de protéger la société contre des idées dangereuses, mais d’isoler une idéologie dominante de toute contestation démocratique.

« La Commission redéfinit l’enquête comme un rituel de confirmation plutôt que comme une recherche honnête de la vérité », conclut le rapport. « Une société qui redéfinit la surveillance comme une ‘sécurité’ ou la censure comme une ‘modération de contenu’ n’a pas besoin de réduire les citoyens au silence ; elle change simplement la signification de leur silence ».

Traduit par Anguille sous roche


- Source : Reclaim The Net

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