La Commission européenne, mécène des écolobobbyistes : Quand Bruxelles finance (sans rougir) ses propres influenceurs

À en croire la Commission européenne, le 1er avril n’est pas qu’une date symbolique. C’est aussi le moment idéal pour concéder, avec une candeur désarmante, ce que les contempteurs de l’UE soupçonnent depuis longtemps : les institutions bruxelloises, sous couvert de générosité verte, financent allègrement le lobbying de certaines ONG environnementales. Une révélation qui jette une lumière crue sur les conflits d’intérêts systémiques d’une administration prompte à se draper dans les oripeaux de l’impartialité.
LIFE, un programme (trop) généreux avec ses protégés
Le programme LIFE, présenté comme le fer de lance de la transition écologique européenne, aurait dû se contenter de financer des projets concrets. Mais non. Dans un élan de largesse bien peu contrôlée, la Commission a préféré y glisser des enveloppes pour des ONG dont l’activité principale consiste… à faire du advocacy auprès des mêmes institutions qui les financent. Une circularité vertueuse ? Plutôt un conflit d’intérêts à grande échelle, soigneusement ignoré jusqu’à ce que la réalité ne vienne rappeler, une fois de plus, que Bruxelles aime cultiver son jardin militant.
Le règlement LIFE autorise explicitement le financement d’ONG, certes, mais avec une noble ambition : « améliorer la gouvernance environnementale ». Traduction : sous-traiter l’influence politique à des associations dont les positions épousent si bien la ligne officielle qu’on se demande parfois qui, de la Commission ou de ses partenaires associatifs, inspire l’autre.
« Oups, on a financé du lobbying » : la Commission découvre l’eau chaude
L’aveu est savoureux : certaines ONG, grassement subventionnées, ont osé inclure dans leurs activités des actions de plaidoyer ciblé – comprenez : du lobbying pur et simple – visant directement les députés européens et les politiques publiques. Scandale ? Non, simple « erreur de parcours », assure la Commission, qui promet désormais de renforcer la « transparence ». On croirait entendre un élève pris la main dans le sac et promettant de ne plus tricher… jusqu’à la prochaine fois.
Parmi les mesures brandies comme autant de talismans contre les dérives :
- Des lignes directrices pour éviter que l’argent public ne serve à influencer les politiques. Trop tard, le mal est fait.
- Un contrôle renforcé des conflits d’intérêts dans les comités d’évaluation. Par ceux-là mêmes qui ont laissé faire jusqu’ici ?
- Une collaboration avec la Cour des comptes, laquelle, ironie suprême, planche déjà sur un rapport pour « améliorer la transparence ». Traduction : Bruxelles se fait gentiment rappeler à l’ordre.
L’hypocrisie en héritage : quand l’UE entretient son propre réseau d’influence
Le plus cocasse dans cette affaire, c’est que la Commission s’étonne elle-même des dérives qu’elle a nourries. Après avoir institutionnalisé le financement d’acteurs militants, elle feint de découvrir que l’argent public a servi… à faire exactement ce pour quoi ces organisations existent : peser sur le débat politique.
Et pendant ce temps, les mêmes institutions tonnent contre les lobbies industriels, ces méchants corrupteurs du débat démocratique. Mais quand il s’agit des ONG environnementales, soudain, le lobbying devient une « participation citoyenne ». Deux poids, deux mesures ? À Bruxelles, on appelle cela de la « bonne gouvernance ».
Conclusion : La Commission, sponsor officiel de son propre storytelling
Résumons : l’UE finance des organisations qui militent pour des causes qu’elle défend déjà, lesquelles utilisent cet argent pour convaincre l’UE d’aller plus loin dans les politiques… qu’elle souhaitait déjà mettre en œuvre. Un cercle vertueux ? Non, une mécanique bien huilée d’auto-légitimation, où l’argent des contribuables sert à alimenter une machine idéologique dont Bruxelles est à la fois le banquier et le premier bénéficiaire.
La prochaine fois que la Commission se plaindra des « lobbies », qu’elle commence donc par regarder du côté de ses subventions. Après tout, le plus grand influenceur de Bruxelles, c’est peut-être elle.
- Source : Le Média en 4-4-2