Wesh la France

Le grand philosophe BHL avait dit un jour que les mots pouvaient tuer. C’est vrai, les mots sont importants : mal utilisés, il peuvent tuer, non pas des gens, ou pas directement, mais l’entendement.
Pourquoi l’anglais a-t-il remplacé le français à l’international ? Parce que l’anglais est plus simple, les mots sont plus évasifs, leur sens moins strict, c’est une langue de l’oral, pas vraiment de l’écrit, comme le français. Les mots anglais sont comme des cellules-souches : ils peuvent servir à plein de choses, pas à une seule. C’est la phrase, ou le contexte, qui leur donne leur sens.
ÉCOUTEZ-MOI BIEN WESH pic.twitter.com/jpRf41Q6v0
— La Cartouche (@cartoucheralph) March 16, 2025
On dira que les mots wesh, ou la famille de mots wesh, sont un peu notre anglais à nous. Ils ont un sens variable, ou multiple, et tuent lentement le sens, pour une approximation globale. C’est le sens de la méthode de lecture dite globale, avec ce qui en découle, le globish.
Ce bon vieux Brighelli racontait que la méthode globale, qui limite l’entendement, avait été mise au point et appliquée pour les petits élèves algériens, considérés comme des sous-Français, avant l’indépendance en Algérie. Les petits Français apprenaient à écrire avec la méthode dite syllabique, les autres avec la globale.
L’entendement n’est pas le même à l’arrivée, et cela a des conséquences politiques. Aujourd’hui, malgré cette prise de conscience, trop d’enfants français apprennent encore avec cette méthodologie tiers-mondiste. Après, étonnez-vous qu’ils parlent comme des racailles.
Les jeunes qui commencent à écrire du rap se retrouvent devant un mur : ils manquent de vocabulaire. Ils ne peuvent pas se retourner contre les cours et les profs de français puisqu’ils les ont boudés, pour parler poliment. Ils doivent alors réapprendre le français, redécouvrir des mots nouveaux comme « travail », « famille » ou « patrie ».
Hélas, l’IA est passée par là : on a vu en direct dans notre cuisine un jeune de 15 ans créer un rap avec des rimes parfaites en quelques secondes. Les jeunes étaient en train de réapprendre le vocabulaire et la rime grâce au rap et plaf, l’IA met tout par terre. Du coup, wesh ma gueule, on se demande si la nouvelle génération de rappeurs apprendra un jour le français...
Ce qui est marrant, c’est que les rappeurs issus des quartiers vendent surtout à un public blanc, l’autre public ne payant pas, ou peu. Dans ce cas, le grand public aura quand même accès à des rimes riches. Finalement, malgré l’invisible arnaque intermédiaire, tout finit bien.
Notre question : l’IA tire-t-elle l’intelligence des jeunes vers le haut ou le bas ? Est-ce un bon exemple ? Un bon prof ? Franchement, avec l’IA, le distanciel et la casse programmée du service public de l’Éducation, on voit pointer à l’horizon des profs IA pour pauvres petits cons qui ne coûteraient pas un kopeck à la nation. Moins de profs (sauf pour les gosses de riches), moins d’établissements, moins de budget, voilà cinquante milliards d’économisés... pour la future guerre.
On est sûrs que nos oligarques y ont déjà réfléchi, c’est mécanique. Wesh, du coup, l’école à la maison, c’est l’avenir !
- Source : E&R