Ivermectine et hydroxychloroquine: explosion des prescriptions malgré le torpillage face au Covid
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En mars 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fermement recommandé de ne pas utiliser ni l’hydroxychloroquine ni l’ivermectine pour traiter les patients atteints du Covid-19, évoquant un manque de preuves scientifiques quant à leur efficacité. Pourtant, selon une étude menée par l’UCLA, publiée dans la revue Health Affairs, le nombre de prescriptions ambulatoires d’hydroxychloroquine et d’ivermectine a fortement augmenté pendant la crise du Covid-19. Les chercheurs estiment que les résultats de cette étude devraient éclairer les autorités sur les mesures à prendre afin de prévenir les dommages liés au suivi d’un traitement médical non fondé. Par ailleurs plusieurs pays, notamment l’Inde et l’Afrique du Sud, ont intégré ces traitements dans leurs protocoles médicaux, avec des résultats qui, selon certaines analyses, se seraient révélés encourageants.
L’hydroxychloroquine et l’ivermectine ont été parmi les traitements les plus débattus dès les premiers mois de la pandémie de Covid-19. Portées par des figures médicales influentes comme le professeur Didier Raoult, ces molécules ont suscité un immense espoir parmi une partie de la population, tout en étant vivement critiquées par les institutions sanitaires internationales. La controverse s’est exacerbée avec l’opposition entre les partisans de ces traitements et ceux qui prônaient l’approche vaccinale basée sur la technologie ARN messager.
Une explosion des prescriptions malgré les recommandations
Aux États-Unis, les prescriptions d’hydroxychloroquine et d’ivermectine ont connu une augmentation massive durant la pandémie. Une étude récente menée par l’UCLA et publiée dans la revue Health Affairs révèle que près de trois millions de prescriptions liées à la Covid-19 ont été délivrées entre janvier 2020 et juin 2023, représentant un coût total estimé à 272 millions de dollars.
Parmi les observations clés de l’étude :
- L’utilisation de l’hydroxychloroquine a atteint un pic en mars 2020, dépassant de 133 % les niveaux pré-pandémiques.
- L’ivermectine a connu une hausse continue en 2020 et 2021, atteignant en août 2021 un taux d’utilisation plus de dix fois supérieur aux niveaux pré-pandémiques.
- Avec l’arrivée des traitements autorisés par la FDA, comme le Paxlovid, les prescriptions ont chuté de 93 % entre mars 2022 et juin 2023.
- Les dépenses liées à ces traitements ont continué à s’élever à environ 18 millions de dollars après mars 2022, alors que des alternatives validées étaient disponibles.
Les prescriptions d’hydroxychloroquine ont doublé et celles de l’ivermectine ont augmenté dix fois plus, par rapport à la période d’avant pandémie. Le montant des dépenses liées à l’achat de ces médicaments a atteint les 272 millions de dollars. Selon les chercheurs, le recours à ces traitements était trois plus élevés chez les adultes âgés de 65 ans que chez les personnes âgées de 18 à 64 ans.
Notons que pour mener cette étude, les chercheurs de l’UCLA ont utilisé les demandes d’assurance conservées dans la base de données Milliman Medlnsight Emerging Experience Research Database pour 8,1 millions de patients. Ces derniers sont originaires des 50 Etats d’Amérique.
Cette étude a aussi révélé que depuis le lancement des médicaments contre le Covid-19 autorisés par la FDA (Food and Drug Administration) comme le Paxlovid, l’achat ambulatoire l’ivermectine et à l’hydroxychloroquine a diminué de 93% entre le 1er mars 2022 et le 30 juin 2023.
Il faut toutefois souligner que cette étude comporte des limites. A titre d’exemple, les chercheurs n’ont pas pris en compte le nombre de patients sans assurance ni ordonnance qui ont utilisé ces deux traitements et les prix de l’ivermectine et de l’hydroxychloroquine lors de l’évaluation. Pour couronner le tout, les chercheurs ont uniquement basé leur recherche à partir d’un « échantillon de commodité ». Autrement dit, ils ont réalisé l’analyse à partir des données provenant d’un groupe facile à échantillonner. Quoi qu’il en soit, les résultats restent fiables.
L’analyse des données met en lumière une disparité frappante dans l’adoption de ces traitements. L’ivermectine a été davantage prescrite dans le sud des États-Unis et dans les zones socialement vulnérables, ce qui interroge sur l’influence des facteurs socio-économiques et politiques dans les décisions médicales.
La mise en place de réformes politiques nécessaire
Selon le professeur associé en résidence à la Division de médecine interne générale et de recherche sur les services de santé de l’UCLA et auteur principal de l’étude, le Dr John Mafi, les résultats de cette étude mettent en évidence « le besoin urgent de réformes politiques pour lutter contre la désinformation et la méfiance envers les institutions scientifiques ». Les autorités devraient prendre les mesures adéquates pour prévenir le recours aux traitements non fondés pouvant causer des dommages sur la santé des patients.
L’autre auteur principale de l’étude et professeure adjointe de médecine familiale et communautaire à la Virginia Tech Carilion School of Medicine, le Dr Michelle Rockwell, a également déclaré que ces résultats révèlent « les facteurs complexes des soins non fondés sur les données probantes, en particulier en période d’incertitude et de détresse ». Elle a ajouté qu’il est primordial d’améliorer les soins équitables et de grande valeur afin d’éviter les dépenses inutiles et les dommages potentiels liés à l’usage de traitements inappropriés.
Malgré les résultats scientifiques probants des ces traitements,le lobbying intensif des laboratoires, les médias mainstream ont alimenté la confusion et la désinformation autour de ces thérapies. En parallèle, la caste et le gratin médical ont toujours bloqué l’utilisation de ces traitements les patients covid. En effet, le marché des vaccins est beaucoup plus profitable financièrement que celui des traitements, puisqu’il concerne toute la population et pas seulement les malades.
- Source : Le Courrier des Stratèges