www.zejournal.mobi
Jeudi, 16 Janv. 2025

Le pass sanitaire impose la surveillance généralisée des corps

Auteur : Remi Tell | Editeur : Walt | Mercredi, 12 Mai 2021 - 07h10

Le pass sanitaire, adopté hier à l’Assemblée, permettra de réserver l’accès à certains lieux aux personnes présentant un résultat négatif d’un dépistage, un justificatif de vaccination ou une attestation de rétablissement après une infection au Covid-19. Une mesure dangereuse pour notre démocratie, alerte Rémi Tell.

Rémi Tell a cofondé Peuple Libre, un collectif de citoyens engagés dans la reconquête des libertés perdues depuis le début de la crise sanitaire. Parmi leurs revendications figurent la réouverture immédiate de tous les lieux fermés administrativement, l’abandon du passeport vaccinal et le retrait du projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 31 octobre 2021.

Ainsi dès le mois prochain, les droits d’aller et venir, d’entretenir une vie sociale, économique, culturelle et spirituelle seront subordonnés au statut sérologique de tout un chacun. C’est en effet bien ce que prévoit l’article 1er du projet de loi de gestion de la sortie de crise sanitaire. Transposant en droit français le « passeport vert » de la Commission européenne, il en étend le champ d’application à la fréquentation de certains lieux accueillant du public, dont ni la liste ni jauge d’accueil ne sont précisées. En clair le gouvernement pourra, de façon discrétionnaire, exiger des Français qu’ils présentent un test antigénique négatif, un certificat d’immunité ou de vaccination pour vivre normalement et exercer leurs activités quotidiennes – trahissant la promesse de réserver le pass sanitaire aux seuls grands événements.

Le pass sanitaire anéantit pourtant la liberté lorsqu’il impose la surveillance généralisée des corps, au prétexte de la lutte contre une maladie à laquelle a survécu 99,97 % de l’Humanité. Il sape l’égalité quand il crée des citoyens de seconde zone, condamnés à la réclusion et à l’avilissement pour avoir refusé de s’engager sur le chemin damé par le bio-pouvoir. Et que dire de la fraternité, avec une telle invitation à regarder l’autre en chien de faïence ?

"L’Histoire pourrait retenir du XXIe qu’il débuta en 2020-2021, années inaugurant une société durablement distanciée, rattachée à la vie par la seule existence biologique"

Notre civilisation change dans l’indifférence générale : hier, les trois quarts des députés n’avaient pas jugé bon de se présenter en séance. Témoignage saisissant de l’effondrement intellectuel et moral de notre classe politique. Même l’opinion publique semble s’être faite à la dystopie du « Nouveau monde », étant sans doute depuis trop longtemps habituée à son exclusion de l’équation démocratique.

Comme le XXe siècle a commencé en 1914, l’Histoire pourrait retenir du XXIe qu’il débuta en 2020-2021, années inaugurant une société durablement distanciée, rattachée à la vie par la seule existence biologique, et sous contrôle total des États acoquinés avec les géants du numérique.

Car contrairement à ce que prétendent les plus naïfs, nombreux sont ceux à qui profite le crime : au premier trimestre, les chiffres d’affaires d’Amazon, Facebook, Apple et Alphabet (maison mère de Google) ont bondi respectivement de 44 %, 48 %, 54 % et 34 %. Quant à l’agenda progressiste, le coronavirus et son effet de diversion lui auront offert des victoires inespérées : élargissement des fichiers de police aux convictions politiques ou syndicales, projet de loi bioéthique autorisant l’avortement jusqu’au terme de la grossesse et la création d’individus chimères Homme-animal, premiers pas vers l’euthanasie…

Charles Péguy nous y invite : « Il faut dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est le plus difficile, voir ce que l’on voit ». Dans une époque qui n’a que le mot de « discrimination » à la bouche, il serait étonnant de ne pas observer celle, bien réelle pour une fois, que l’on introduit comme principe premier du « monde d’après ». Et de ne pas, surtout, nous mobiliser contre elle.

***

Au milieu de la nuit, l'Assemblée se rendort : le pass sanitaire est adopté

Au milieu de la nuit, vers une heure du matin, l'Assemblée nationale a finalement procédé à un second vote sur l'article 1er du projet de loi sur la sortie de crise. Entre temps, près de 80 députés se sont joints à l'hémicycle, la moitié d'entre eux étant des membres de LREM. Par ailleurs, après avoir voté contre la première version du texte, le MoDem s'est finalement réaligné avec la majorité au second vote, donnant un résultat de 205 votes pour et 85 votes contre. Pour les convaincre, le gouvernement a simplement changé son texte sur une ligne, accordant les manettes au Premier ministre jusqu'au 30 septembre seulement, au lieu du 31 octobre.

Philippe Gosselin, député LR, s'attristait au bout du combat : "les problèmes demeurent. Toutes les réponses n'ont pas été données, très loin s'en faut." Il déplore par ailleurs un "sentiment de manque d'écoute, de mépris". Il n'est pas le seul à faire ce triste constat sur les manquements démocratiques. Certains dénoncent les manoeuvres de la majorité, d'autres l'absentéisme de l'opposition :

Après avoir expédié les autres articles du projet de loi, l'Assemblée nationale envoie donc le texte au Sénat, qui votera à son tour le 18 mai.

FranceSoir


- Source : Le Figaro

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...