Les richesses inépuisables des créanciers de la planète
Dans les années soixante-dix, Richard Nixon a suspendu la couverture-or du dollar (Gold-exchange standard). Cela fut confirmé dans les accords de la Jamaïque. « Les accords de la Jamaïque font suite à la réunion de Kingston en Jamaïque les 7 et 8 janvier 1976, du Comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) qui met un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables. Ils confirment officiellement l’abandon du rôle légal international de l’or ». (Wikipédia)
Pourtant la Suisse a maintenu sa couverture-or partielle jusqu’à la signature de son adhésion au FMI en 1992. Là, il lui a fallu l’abandonner. Ce fut fait grâce à la nouvelle constitution et la nouvelle loi de 2003. Le seul pays qui donnait encore une consistance à sa monnaie par l’or et qui offrait à celle-ci la crédibilité suffisante pour être mondialement reconnue comme valeur refuge a dû jeter l’éponge et vendre une bonne partie de son or (Comment on aurait forcé la Suisse à abandonner la couverture-or). Nous assistons depuis à la liquidation du franc suisse pour les besoins du casino.
La particularité des accords de la Jamaïque, c’est que la levée de ces restrictions va transférer aux banques un privilège régalien injuste et injustifié de créer de la monnaie ex-nihilo (à partir de rien) mais en échange de dettes.
La star-or devait céder la place à la star-dettes.
Toute la croissance de l’économie financiarisée de la planète repose sur l’endettement. Grâce à l’endettement facile et bon marché pour une tranche de la population, une concentration impressionnante des richesses a vu le jour dans une dynamique qui s’auto-alimente, appelée « effet de levier », notion que tout un chacun devrait intégrer pour éviter les déconvenues… La toupie définit ainsi l’effet de levier:
« Dans le domaine de la finance, la locution « effet de levier » est utilisée pour désigner une technique quelconque ayant pour but d’amplifier les profits, mais aussi les pertes.
L’effet de levier par endettement
L’emprunt permet d’acquérir des actifs ou d’investir avec un minimum de fonds propres, pour une entreprise, ou d’apport personnel, pour un particulier.
Si le taux de rentabilité de l’actif est supérieur au taux du crédit, l’effet de levier est positif et amplificateur. L’endettement permet alors d’augmenter la rentabilité des capitaux propres.
Si le taux de rentabilité de l’actif est inférieur au taux du crédit, l’effet de levier est négatif. Le coût du financement (intérêts de l’emprunt) vient pénaliser la rentabilité des fonds propres. On parle alors d’effet de massue ou de boomerang.
L’effet de levier permet, en fonction de la rentabilité d’une activité ou d’un projet et des taux d’intérêt de mesurer l’utilité de recourir à des financements bancaires ou auprès de tiers. C’est un moyen puissant pour permettre aux détenteurs de capitaux d’obtenir des rendements financiers élevés. Cependant, plus le levier utilisé est important, plus l’effet boomerang peut être terrible ».
Les banques appelées too big to fail profitent au maximum de l’effet de levier, ne craignant aucunement l’effet boomerang. Leur botte secrète est la suivante: soit l’argent public garantit les pertes en tout temps et en tout lieu et on parle de bailout, soit l’argent des déposants, principalement les caisses de retraite les garantit et on parle de bail-in. Dans tous les cas, le casino too big to fail est gagnant.
Ce mécanisme a créé des richesses hallucinantes dont les détenteurs menacent directement les Etats et leurs peuples, c’est-à-dire l’humanité.
A l’opposé, plus vous êtes en situation de précarité, et plus votre créancier va vous « coller » des pénalités. Celles-ci peuvent devenir selon les cas aléatoires, voire arbitraires. Nous avions vu précédemment que les gains des créanciers de la Grèce pouvaient atteindre plus de 30% d’intérêts. De l’usure crasse.
Face à ce cumul de phénomènes aléatoires plus ou moins légalisés, l’or continue de représenter une potentielle valeur refuge pour les gens qui ont perdu confiance dans le système-casino.
Le visuel qui suit présente la conversion de différentes valeurs au travers d’un volume-or. Il est intéressant à plus d’un titre. (voir le visuel)
L’exemple de l’enrichissement de Microsoft et bien sûr de ses actionnaires, est impressionnant. Il montre la place de la technologie dans la société du 21ème siècle.
Mais pour nous le plus important est le top 3 depuis le bas avec:
1- La valeur totale de l’endettement 63,3 trillions
2- La valeur de la production totale et en tout temps de l’or 6,8 Trillions
3- La valeur or détenue par les banques centrales 1,3 trillions
Sans surprise, le champion de ce top 3 nous montre qui sont les grand gagnants des accords de la Jamaïque. Avoir réussi à introduire l’endettement comme moteur du système économico-financier a été un coup de « génie »! En avoir transmis les clés aux patrons du casino en est un autre. La modification des différentes législations pour accueillir cette double révolution révèle la puissance des tenants du système-dettes
La création monétaire bancaire privée, basée sur le crédit a mis des chaînes sur l’humanité entière tout en s’appropriant à la fois les richesses mondiales et en s’offrant les garanties publiques. Les banquiers centraux veillent sur le système en garnissant un coussin de monnaie garantie par le public, appelée monnaie centrale.
Les détenteurs du système pousse même le vice à l’occasion en allant grignoter les capitaux des retraites par des taux d’intérêts négatifs dont les effets sur l’économie sont au mieux nuls.
Plus grave encore, si cela est possible, est que pareil processus d’enrichissement est inépuisable aussi longtemps que les législateurs complaisants l’approuveront.
Remarque: ceci n’est pas une invitation à investir dans l’or. Et si vous souhaitiez le faire, optez pour l’or physique. L’or numérique n’est rien d’autre qu’un énième produit du casino.
- Source : Le blog de Liliane Held-Khawam