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Lundi, 30 Déc. 2024

Apologie du terrorisme et mise en cause personnelle

Auteur : Régis de Castelnau | Editeur : Walt | Mercredi, 27 Nov. 2024 - 13h05

C’est le respect de nos principes fondamentaux qui donne sa légitimité à notre combat contre le terrorisme. La proposition de LFI qui propose d’abroger la loi qui a intégré le délit d’apologie du terrorisme dans le droit pénal général est de ce fait parfaitement justifiée. D’abord bien sûr par le respect des principes qui protègent les libertés fondamentales, mais pas seulement.

Manuel Valls, premier ministre de François Hollande, piétinant tous les principes fondamentaux issus de l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme, a fait sortir l’apologie du terrorisme de la loi de 1881 qui organise la répression des abus de la liberté d’expression. Dans le but de la priver des garanties procédurales issues de la DDH, il l’a fait inclure dans le droit pénal général, ce qui est une monstruosité au plan des principes. Alors que le respect des libertés publiques fondamentales protégées par la Déclaration des Droits de l’Homme imposait de maintenir cette infraction dans la loi de 1881 qui est le support juridique de la poursuite des abus de la liberté d’expression. L’actuel texte qui réprime l’apologie du terrorisme a vu son application dévoyée et est devenu l’instrument d’une répression de masse destinée à empêcher la critique de l’État d’Israël et de sa politique. L’instrumentalisation de l’institution judiciaire au profit des intérêts d’un État étranger n’est pas acceptable.

On l’a bien vu après le 7 octobre 2023 avec le lancement de plusieurs centaines de procédures pénales contre des personnalités politiques et des citoyens qui ne reprenaient pas à leur compte le narratif du gouvernement israélien. On l’a également bien vu après les opérations terroristes lancées par le gouvernement Netanyahou que ce soit en Syrie ou avec l’opération des pagers. Malgré leur caractère indiscutablement terroriste et notamment l’opération des pagers interdites par le droit international dans une convention ratifiée par Israël. Qui avait abouti à des dizaines de morts civils, notamment des enfants, et des blessures gravissimes sans nombre. Des centaines de messages souvent ignobles glorifiant ce massacre, y compris lancés par des personnalités publiques, ont été publiés sur les réseaux en France sans qu’aucune procédure ne soit ouverte. Pas plus qu’il n’y a eu la moindre réaction de la justice alors que les médias et les réseaux regorgent d’apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Ceux-là même qui sont reprochés aujourd’hui par la CPI à Messieurs Netanyahou et Galant.

Alors la proposition de réintégration du délit d’apologie du terrorisme à la loi de 1881 est justement la réaffirmation de la lutte contre le terrorisme. Mais avec les armes qui sont précisément celles qui nous distinguent de ceux qui utilisent le terrorisme. C’est le respect des libertés fondamentales qui donne la légitimité à notre combat.

À ceux qui prétendent que cette proposition est une insulte aux victimes du terrorisme il faut répondre que ce qui est une insulte à ces victimes c’est la circulaire de Monsieur Dupont Moretti après le 7 octobre, c’est la répression unilatérale de masse lancée pour des raisons directement politiques. C’est l’application minutieuse d’un double standard, d’un deux poids deux mesures, avec le refus de poursuivre les infractions de ceux qui revendiquent et font l’apologie des actes terroristes du gouvernement israélien.

Ce qui est une insulte aux victimes du terrorisme, c’est la façon dont, on manipule la loi, et on instrumentalise la justice au soutien des intérêts d’un État étranger en présentant son narratif politique comme la seule légitime à s’exprimer.

J’ai toujours qualifié l’attaque du 7 octobre contre Israël de terroriste. Mais j’ai immédiatement considéré la réaction israélienne comme disproportionnée avant de constater par la suite que les méthodes utilisées relevaient d’une stratégie d’épuration ethnique méritant la qualification de «génocide» au sens de la définition de la Convention de 1948 signée par Israël. Mais mon engagement a été surtout celui de la critique du soutien de la France à cette politique condamnable.

Pour cela, pour avoir osé critiquer l’ambassade d’Israël qui venait de se déshonorer en exhibant ricanante, le cadavre déchiqueté du chef du Hamas tué au combat, je viens d’être accusé d’apologie du terrorisme. Je fais actuellement l’objet de plusieurs procédures pour avoir critiqué le comportement de l’ambassade d’Israël en France. Dont l’objectif est clairement celui de l’intimidation pour parvenir à bâillonner ceux qui s’opposent à ce que fait Israël à Gaza et en Cisjordanie.

Je m’en explique dans la vidéo ci-dessous, et j’invite à s’opposer à ces dérives et à aider ceux qui en ont fait leur combat.


- Source : Vu du Droit

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