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Cahuzac aurait tenté de placer 15 millions d'euros en Suisse

Auteur : Le Point | Editeur : Stan | Dimanche, 07 Avr. 2013 - 21h08

Une source confirme le chiffre donné par Mediapart. L'établissement bancaire aurait refusé de placer plus de 600 000 euros.

Ce ne serait pas 600 000, mais 15 millions d'euros que Jérôme Cahuzac aurait tenté de placer en Suisse en 2009, selon des informations de la Radio Télévision Suisse (RTS) obtenues auprès de sources bancaires. Selon les informations de la RTS, l'établissement aurait refusé, par crainte de complications ultérieures.

Concernant les montants actuels connus de la justice, le procureur genevois Yves Bertossa estime que "la documentation saisie tend à confirmer les explications de Jérôme Cahuzac", qui faisait état, dans ses aveux publics, d'une somme de 600 000 euros. Mais si elle se confirmait, la somme de 15 millions indiquerait que des sommes plus importantes auraient été déposées ou transférées par Genève dans les années précédentes. Le montant de 15 millions correspond au chiffre donné par Edwy Plenel, le cofondateur de Mediapart, selon des sources du site d'information qui avait révélé l'affaire.

Un certificat fiscal falsifié

L'ancien ministre français du Budget Jérome Cahuzac aurait par ailleurs "menti" à une banque suisse, la banque Julius Bär, en fournissant un "certificat fiscal falsifié", écrit samedi le quotidien zurichois Tages Anzeiger, citant ses propres sources. L'homme politique a présenté à la banque suisse "un certificat fiscal falsifié", écrit le journal.

Le journal français Le Monde avait décrit mercredi dernier l'odyssée des 600 000 euros non déclarés de Jérome Cahuzac, qui sont restés longtemps en Suisse. En 1992, Philippe Péninque, un ami de longue date de Jérôme Cahuzac, a ouvert pour lui, sous son nom, ce compte à UBS Genève. Quelques mois plus tard, Jérôme Cahuzac s'est rendu lui-même à Genève et le compte a été transféré à son nom.

En l'an 2000, la petite société financière Reyl & Cie, établie à Genève, est entrée en piste. À l'époque, elle n'avait pas de licence bancaire, mais travaillait comme une société de bourse. À ce titre, elle relevait de la surveillance de la FINMA, l'autorité suisse de surveillance des marchés financiers. En tant qu'intermédiaire financier, Reyl & Cie n'était pas soumise aux mêmes règles que les banques et ne devait pas fournir de renseignement sur les détenteurs de ses comptes. Reyl & Cie a ouvert auprès d'UBS un compte "omnibus", soit un compte comprenant les fonds de plusieurs clients, seulement connus par la banque et parmi lesquels figurait Jérôme Cahuzac, dont l'argent est resté de facto à l'UBS.

Singapour...

En 2009, après que la Suisse s'est déclarée prête à accorder l'aide judiciaire en cas d'évasion fiscale, Jérôme Cahuzac a estimé que la situation devenait trop dangereuse à Genève et a demandé à Reyl & Cie de transférer les fonds sur un compte omnibus à Singapour, auprès de la filiale de la banque Julius Bär. La banque Julius Bär a réagi avec prudence, écrit le journal. Elle a réclamé à Reyl & Cie, bien que rien ne l'y obligeât, un formulaire appelé "formulaire A", qui fait apparaître le nom du détenteur des fonds.

Lorsque les banquiers de Julius Bär ont vu qu'il s'agissait d'un homme politique, ils ont demandé un document certifiant que les fonds avaient bien été déclarés au fisc compétent. Selon des recherches effectuées par le Tages Anzeiger, Jérôme Cahuzac "a présenté un certificat fiscal falsifié". Il a également assuré que ces 600 000 euros provenaient de son activité de chirurgien esthétique, ajoute le journal. En conséquence, Julius Bär a autorisé l'opération de transfert de fonds.


- Source : Le Point

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