Un document Wikileaks révèle les stratégies de l'ambassade américaine pour déstabiliser Chavez

Dans un câble secret américain publié en ligne par Wikileaks, l'ancien ambassadeur au Vénézuela, William Brownfield, décrit un plan global visant à infiltrer et déstabiliser le gouvernement de l'ancien président Hugo Chavez.

Distribué en Novembre 2006 par Brownfield - maintenant un secrétaire d'Etat adjoint - le document définit quatre objectifs essentiels de l'ambassade américaine au Vénézuela depuis 2004. Le document énumère ainsi les objectifs: «pénétrer la base politique de Chavez», «diviser le chavisme», «Protéger les intérêts vitaux des entreprises américaines" et " isoler Chavez à l'international ".

Le mémo  décrit clairement la fonction de l'ambassade américaine à Caracas, l'agence américaine pour le développement international (USAID) et le Bureau des Initiatives de Transition (OTI), deux des plus prestigieuses agences travaillant à l'étranger pour le compte des Etats-Unis.

Selon Brownfield, qui a préparé le câble spécifiquement pour le US Southern Command (SOUTHCOM), la «majorité» des activités de l'USAID et de l'OTI au Vénézuela consistait à vouloir infiltrer et compromettre le parti politique de Hugo Chavez. "La société civile organisée est considérée par la politique américaine comme un pilier de la démocratie, société civile que le président Chavez n'a pas encore été en mesure de contôler totalement " poursuivait il.

Au total, l'USAID a dépensé environ un million de dollars dans l'organisation de 3.000 forums qui cherchaient à réconcilier les partisans de Chavez avec l'opposition, dans l'espoir de les extraire du mouvement bolivarien.

Brownflied se vantait d'un programme d'éducation civique OTI nommé «démocratie aux Etats-Unis", qui était destiné à atteindre les régions pauvres du Vénézuéla, et selon Brownfield ce programme aurait atteint environ 600 000 personnes.

Au total, entre 2004 et 2006, l'USAID a fait don d'environ 15 millions de dollars à plus de 300 associations, et a offert un soutien technique à d'autres via le programme OTI, dont le but affiché était le renforcement des institutions démocratiques au Vénézuéla.

Une grande partie de la note détaille les efforts américains pour utiliser, sinon monter de toutes pièces des cas de violations des droits de l'homme, en parrainant des militants et des membres de l'opposition politique afin qu'ils assistent à des réunions à l'étranger et expriment leurs préoccupations contre l'administration Chavez:

"L'OTI a déja envoyé des dirigeants d'ONG vénézuéliennes à la Turquie, en Écosse, Mexique, République Dominicaine, Chili, Uruguay, Washington et l'Argentine (deux fois) pour parler de la loi. Les prochaines réunions sont prévues au Brésil, le Mexique et la Colombie ".

En conclusion, Brownfield fait remarquer que que si Chavez remportait les élections de 2006, cela compliquerait la tâche des missions allouées aux différents intervenants anti Chavez.

En fin de compte, Le rapport prédisait une détérioration des conditions dans lequelles le régime américain pourrait intervenir et manipulerr l'opinion publique vénézuélienne, détérioration qui s'est bien réalisée, car Chavez obtin un succès et une popularité grandissante. En 2007, le président Chavez avait d'ailleurs menacé d'expulser l'ambassadeur américain, l'accusant d'interférence dans les affaires intérieures du Vénézuéla.