Qui a peur du vaccin sans aluminium ?
La pétition du professeur Henri Joyeux demandant la mise à disposition d’un vaccin DTP sans aluminium et autres adjuvants sujets à caution a provoqué une levée de boucliers, sa critique se propageant avec l’unanimisme et le zèle qui caractérisent souvent la pensée «politiquement correcte », celle qui discrédite d’emblée toute vue un peu divergente.
Les arguments anti-Joyeux professés avec autorité paraissent, cependant, pour le moins superficiels. D’emblée, on le discrédite parce qu’il n’est ni immunologiste ni hématologue mais chirurgien et cancérologue. Nous n’avons pas souvenance que les élites scientifiques se soient plaintes lorsque Claude Allègre assimilait le risque de contamination entre maïs naturel et maïs transgénique à l’improbable interfécondité « entre une poule et un lapin », nul ne soulignant alors qu’il n’était nullement compétent en matière de génétique ou de botanique, étant un géochimiste spécialiste de l’activité magmatique du globe – dont la compétence pour ce qui est de la glaciologie liée au réchauffement climatique qu’il conteste serait, selon ce principe, elle-même discutable… Et à l’inverse, l’expertise en biologie moléculaire du professeur Séralini n’a pas empêché qu’on s’attache à le discréditer parce qu’il arguait, au vu de ses expériences, de la dangerosité d’OGM, ses opposants contestant sa rigueur quand eux-mêmes refusaient de divulguer le détail des leurs censées, à l’inverse, assurer de leur innocuité…
Encore plus flagrant : les détracteurs du professeur Joyeux ne contestent pas les problèmes rencontrées par certaines personnes qui ne supportent pas les adjuvants à l’aluminium, subissant des réactions physiologiques violentes, mais estiment qu’on ne peut pas en l’état actuel en tenir compte, faute de données statistiques suffisantes. Dire que certains polémistes nous servent le discours convenu selon lequel le « principe de précaution » paralyserait toute activité, alors même que les scandales liés à la « vache folle » n’ont eu pratiquement aucune suite judiciaire..
On peut se demander si un vaccin contestable obligatoire pour tous atteste réellement du fonctionnement exemplaire d’une démocratie achevée. Le comble de la mauvaise foi est atteint par les détracteurs du professeur Joyeux lorsqu’ils l’accusent de contribuer à faire reculer la vaccination en faisant peur, alors que c’est justement parce que ce vaccin sujet à caution est seul proposé qu’une part croissante de la population devient réticente à se faire vacciner, comme aux États-Unis, où un recul notable de la vaccination dans certaines localités a ainsi probablement favorisé la reprise de l’épidémie de rougeole en Californie.
- Source : Jean-François Berreville