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Mercredi, 08 Janv. 2025

L'appétit du pouvoir étouffe l'âme de la France

Auteur : Paul Bernard | Editeur : Walt | Dimanche, 21 Juin 2015 - 21h26

La démocratie française est atteinte d’une pathologie obsessionnelle de la part des élus du peuple, qui n’ont de cesse que de conquérir le pouvoir au détriment de l’autre, sans se préoccuper du profit pour la France, surtout lorsqu’ils affirment le contraire en paroles. Malgré la rigueur des épreuves que traverse actuellement notre pays, l’attitude des formations politiques ne connaît aucune modification. Le seul objectif est de recommencer le match de la précédente élection présidentielle, nationale ou locale.

Cet appétit sans limite conduit à l’obésité politique. Tout est bon à prendre ! Ainsi, après les dernières élections locales, le travail essentiel a été de répartir les places, sans vergogne, selon les courants partisans. Le partage du gâteau démocratique a entraîné des situations scandaleuses. Par exemple, dans le département de l’Hérault, le nouveau conseil départemental, qui comprend cinquante sièges, s’est empressé dès sa première séance de désigner vingt-cinq vice-présidents, questeurs, présidents de commission. C’est dommage qu’ils n’aient pas pu servir tous les membres de l’assemblée ! De même, à peine installés, quelques nouveaux conseils départementaux ou municipaux ont choisi d’augmenter les indemnités de leurs membres et, par suite, d’augmenter les impôts.

La réforme régionale a réveillé les mêmes appétits, consistant à préserver les fonds de commerces féodaux selon la règle du jeu des anciennes régions. Il faut reconnaître que le prétexte de cette réforme, visant à obtenir des économies, va rapidement se traduire par une augmentation du coût de fonctionnement, en raison du maintien du nombre d’élus et de la complexité qui résultera du souci de répartir les instances de décision entre les anciennes régions. Le bilan sera un exemple de plus de l’imposture politique fondée sur le mensonge et l’illusion. En effet, le débat actuel ne concerne pas l’objectif du développement régional associé à la nécessaire convergence nationale, dans l’esprit de l’ardente obligation du plan. Ce qui importe, c’est la préoccupation de la localisation du chef-lieu et des instances institutionnelles. De plus, il est décevant de constater que la réforme de l’État, notamment de ses services et de la réduction de l’administration centrale des ministères, n’a même pas été esquissée dans cette incomplète approche régionale.

En définitive, le mal français trouve ses racines dans deux maladies dangereuses. D’une part, l’immoralité individuelle et collective compromet tous les grands principes républicains qui restent des thèmes de discours sans consistance. D’autre part, la disparition de l’intérêt primordial de la nation française, c’est-à-dire l’intérêt du peuple attaché à son État. Ceux qui se prétendent plus républicains que d’autres feraient bien de se rappeler les exigences qui découlent de leurs prétentions, sous l’angle de la moralité personnelle et de l’éthique collective.

La France est en train de perdre son âme par suite de la trahison de sa classe politique affamée de profit à court terme.


- Source : Paul Bernard

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