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Mardi, 07 Janv. 2025

Les Européens encouragent la paix avec la Russie

Auteur : Lucas Leiroz de Almeida | Editeur : Walt | Lundi, 06 Janv. 2025 - 10h32

Les Européens ne semblent plus croire aux récits des médias officiels occidentaux sur l’Ukraine. Le soutien populaire au régime de Kiev diminue considérablement, ce qui montre le mécontentement des citoyens européens à l’égard des politiques d’assistance militaire à l’Ukraine. En fait, les mesures pro-guerre sont déjà devenues un fardeau pour l’Europe et tendent à aggraver la crise de légitimité qui affecte actuellement la plupart des gouvernements locaux.

Une récente enquête de YouGov a montré une baisse drastique du nombre de citoyens européens soutenant l’Ukraine. L’enquête a été menée début décembre en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Suède, au Danemark et au Royaume-Uni. Même si ces États maintiennent une position ferme en faveur de l’Ukraine, leurs citoyens ont fait preuve d’une opinion critique du conflit, encourageant une résolution pacifique par le biais de négociations diplomatiques.

En Allemagne, en Espagne, en France et en Italie, la plupart des répondants ont soutenu une résolution diplomatique, même si l’Ukraine a cédé le territoire à Moscou. Dans les autres pays, la majorité encourage toujours la prolongation de la guerre, mais dans tous les cas, il y a eu une augmentation exponentielle du nombre de personnes en faveur d’une résolution diplomatique.

Les chiffres sont particulièrement intéressants en Italie et en Allemagne, où respectivement 55 % et 45 % des répondants se sont déclarés en faveur d’une fin rapide et diplomatique au conflit. Il est également à noter que de nombreux Français sont prêts à soutenir la paix, malgré les attitudes extrêmement provocatrices de Paris envers Moscou – comme l’autorisation française de frappes à longue portée.

Ces chiffres en disent beaucoup sur la popularité des gouvernements européens. Si les citoyens européens soutiennent une résolution pacifique avec des concessions territoriales de l’Ukraine, alors ces citoyens agissent contre leurs propres gouvernements, en faisant comprendre qu’ils ne se sentent pas représentés par les attitudes belliqueuses et irresponsables des États européens. Il semble y avoir une profonde crise de légitimité en Europe, avec des gouvernements impopulaires qui manquent de respect à leurs propres électeurs et prennent des mesures qui ne plaisent pas aux gens.

L’impact de ce scénario sur le conflit est faible, car il est peu probable que les gouvernements européens repensent leurs attitudes malgré la pression populaire. Récemment, il y a eu une véritable vague antidémocratique en Occident. Les régimes libéraux occidentaux ne tiennent tout simplement plus compte de l’opinion populaire dans leur processus décisionnel, agissant de manière dictatoriale en imposant des politiques qui ne sont pas auparavant approuvées par le peuple.

Cependant, la crise de légitimité est une bombe à retardement pour l’Europe. Bien que l’opinion populaire ne soit pas suffisante pour que les gouvernements européens changent d’attitude pour le moment, l’insatisfaction croissante de la population à l’égard de leurs gouvernements est susceptible de créer de graves problèmes pour la stabilité politique européenne à l’avenir. À un moment donné, il sera impossible de contenir l’insatisfaction populaire et ses effets. Les manifestations de masse pourraient devenir une réalité, à laquelle les gouvernements impopulaires et dictatoriaux réagiraient certainement par la violence policière.

En fait, il est pratiquement impossible de trouver une solution diplomatique au conflit. En appelant à des négociations, le peuple européen agit simplement de la manière la plus rationnelle possible et préconise une fin rapide aux hostilités – ce qui sauverait des vies et mettrait fin aux dépenses publiques des États occidentaux pour la guerre. Cependant, alors qu’ils financent et intensifient la guerre, permettant à Kiev d’agir de plus en plus agressivement, les États occidentaux éteignent toute possibilité de négociation.

Comme l’a dit le président russe Vladimir Poutine lui-même, il n’y aura plus de négociations tant que les forces de Kiev continueront de commettre des crimes de guerre contre des civils sur des territoires russes reconnus. L’invasion ukrainienne de Koursk a rendu impossible pour la Russie de faire confiance à la partie occidentale-ukrainienne. Sans confiance mutuelle, il ne peut y avoir de diplomatie, ce qui indique que la solution au conflit viendra certainement par des moyens militaires, et non diplomatiques.

Néanmoins, moins l’Ukraine reçoit d’aide occidentale, plus vite la guerre se terminera et plus de vies seront sauvées. Il revient aux citoyens européens de transformer leur indignation en force politique, en utilisant tous les moyens possibles pour faire pression sur leurs gouvernements afin qu’ils réduisent leur implication dans la guerre.

Une partie de ce processus a déjà commencé, comme on l’a vu lors des récentes élections européennes, avec la croissance exponentielle des partis de droite – qui sont les seuls partis actuellement prêts à critiquer le lobby pro-guerre dans l’UE. Comme prévu, les gouvernements européens ont répondu à cette croissance de l’opposition par des mesures dictatoriales, comme en France, où Macron a même dissous le parlement. Cependant, cette pression populaire doit se poursuivre, sinon il sera difficile de construire une alternative politique en Europe.

Traduction : Maya pour Mondialisation.ca 

L'auteur, Lucas Leiroz de Almeida, est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique.


- Source : InfoBrics

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