Le top 10 des journaux subventionnés par Google
Le Figaro devrait toucher plus de 4 millions du fonds Google. Le géant de la Silicon Valley arrose surtout les journaux les plus installés.
En 2013, suite à un conflit entre la presse française et Google, le géant américain acceptait de lâcher 60 millions d’euros pour financer le journalisme en ligne.
Le Fonds pour l’innovation numérique de la presse (FINP) vient de publier le détail de sa deuxième levée de fonds, 16,1 millions distribués à des projets numériques en 2014. Chaque projet est co-financé à 60% par Google et à 40% par les éditeurs.
En cumulant les sommes allouées en 2014 à celles allouées en 2013, on peut établir un premier classement des journaux qui profitent le plus de cette manne financière. Je vous laisse apprécier la pertinence des différents projets.
1. Le Figaro : 4,052 millions d’euros
- Figaro.tv : «plus de 100 vidéos par jour pour faire entrer le groupe dans l’ère de l’image» (1.820.000€)
- Data 2014 : «récolter, stocker, traiter et activer les données utilisateurs» (1.735.000€)
- Si Xiang Bal : «une offre de contenu lifestyle en Mandarin» (497.000€)
2. Les Echos : 3,046 millions d’euros
- Solutions : «une plateforme nationale de service pour les entreprises permettant de consulter ou déposer des annonces légales, d’accéder aux informations sur les cessions ou reprises d’entreprises et aux offres de marchés publics» (2.000.000€)
- Grid : «l’application mobile multi-flux dédiée aux entreprises et à la veille économique» (588.000€)
- Start : «la plateforme dédiée aux étudiants et jeunes diplômés» (458.000€)
3. Le Monde : 2,242 millions d’euros
- 2014 Mobilité first : «une offre exclusive et expérimentale dédiée aux usages mobiles» (1.840.000€)
- Le Monde Afrique : «un produit 100% numérique pour s’adresser aux audiences africaines» (402.000€)
4. Le Nouvel Observateur : 1,990 million d’euros
- QuotidienObs : «premier quotidien digital pour un News magazine» (1.990.000€)
5. Express-Roularta : 1,970 million d’euros
- «Une plateforme big data pour passer d’une approche de marque («brand centric») à une vision «user centric»» (1.970.000€)
6. Le Parisien : 1,742 million d’euros
- Mon quartier numérique : «une offre payante dédiée à Paris et sa région» (1.042.000€)
- La «Digital TV» du Parisien.fr (556.000€)
- Devenir le média d’information leader sur le data journalisme (144.000€)
7. Ouest France : 1,384 million d’euros
- Ednum : «deux éditions en ligne par jour pour se «différencier du marché numérique français» (1.384.000€)
8. Le Point : 1.369 million d’euros
- Digital newsmag 360 : «un hebdomadaire augmenté très haut de gamme pour défricher des nouveaux formats» (1.369.000€)
9. Contexte : 1,207 million d’euros
- Le hub politique : «un nouvel usage de l’information politique» (766.000€)
- «Un modèle payant «multiface» adapté à une presse de niche» (441.000€)
10. 20 Minutes : 1,120 million d’euros
- «Individualiser l’offre éditoriale et l’expérience utilisateur» (853.000€)
- «Création d’une gamme d’offres publicitaires «Natives» avec un Back office dédié pour l’annonceur» (267.000€)
Le Figaro, qui arrive largement en tête de ce classement, est décidément le roi des subventions. C’est aussi le journal qui touche le plus d'aides de l’Etat avec 16,179 millions d’euros en 2014.
Le fonds Google est co-administré par l’Association de la Presse d’Information Politique et Générale (AIPG), qui regroupe les grands médias de la presse généraliste, qui — surprise — se retrouvent en tête de ce classement. Un seul «intrus» dans cette liste : Contexte, un pure-player consacré aux politiques françaises et européennes.
Libération arrive plus loin dans le classement avec 649.000 euros prévus pour un projet en 2013, projet en partie avorté. À noter que le fonds Google est piloté par Ludovic Blecher, ancien directeur des éditions numériques de Liberation.fr.
Edit : Le calcul est effectué sur les allocations de fonds annoncées publiquement par Google et ne prend pas en compte les éventuels ajustements ultérieurs sur ces sommes. Le fonds Google refuse de publier les sommes effectivement versées.
- Source : Vincent Glad