Persistance de divergences dans les relations Russie-USA
La seconde administration de Barack Obama s’efforcera de jouer un rôle constructif dans le règlement des problèmes internationaux, a estimé le ministre russe des AE Sergueï Lavrov à l’issue de ses pourparlers avec le nouveau secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Leur premier entretien personnel a eu lieu dans le cadre de la tournée européenne du chef de la diplomatie américaine. Sergueï Lavrov a pris l’avion pour Berlin pour quelques heures spécialement pour s’entretenir avec John Kerry.
Les médias russes attendaient de cet entretien une percée dans les pourparlers entre la Russie et les Etats-Unis sur l’ABM. Or, cela ne s’est pas produit. Selon le chef de la diplomatie russe, il y a assez de déclarations et maintenant il faut fournir des garanties attestant que le système antimissile n’est pas dirigé contre le potentiel nucléaire de la Russie.
John Kerry a pris ses fonctions de secrétaire d’Etat le 1er février dernier. Il a eu depuis deux entretiens téléphoniques avec son homologue russe. MM. Lavrov et Kerry ont évoqué à Berlin les rapports bilatéraux et l’agenda international. La configuration du système de défense ABM en Europe a focalisé jusqu’à récemment l’attention des parties. Aujourd’hui ce sujet donne lieu à la mort d’enfants adoptés en Russie et vivant aux Etats-Unis et, par conséquent, l’interdiction de les adopter pour les citoyens américains. Moscou n’est pas souvent entièrement informée sur les conditions de vie des enfants russes dans leurs nouvelles familles. Le chef de la diplomatie russe a déclaré lors d’une conférence de presse que la position du nouveau secrétaire d’Etat américain portait à l’optimisme :
« John Kerry a avoué que c’étaient les problèmes réels et a assuré qu’il appliquerait les mesures nécessaires pour garantir la transparence dans ce domaine. Nous essayerons de faire en sorte que ces déclarations débouchent sur les démarches concrètes ».
Les employés du consulat pourront accéder aux enfants adoptés. Ceux qui violent les droits des enfants seront punis.
Les diplomates russes ont confié aux journalistes en prévision des pourparlers que l’accent serait mis sur la Syrie. Les pourparlers de Berlin ont duré deux ans dont près de 12 mois consacrés à l’examen de la crise dans ce pays arabe.
« L’essentiel, c’est ce que nous avons réaffirmé que la poursuite de la violence était inadmissible. Nous sommes disposés à faire tout ce qui dépend de la Russie et des Etats-Unis pour réunir les conditions propices au dialogue entre le gouvernement et l’opposition ».
Le ministre syrien des AE Walid Muallem s’est rendu à Moscou un jour avant l’entretien Lavrov-Kerry. Il a assuré que les négociateurs de Damas étaient disposés à dialoguer avec l’opposition armée. Cependant, les adversaires du régime ne s’y sont pas montrés prêts. Une réunion du Groupe des amis de la Syrie aura lieu le 28 février à Rome. Maintenant Moscou et Washington espèrent que l’opposition fera des concessions, a souligné Sergueï Lavrov.
MM. Lavrov et Kerry ont échangé leurs opinions sur le programme nucléaire iranien, la situation dans la péninsule coréenne, la coopération en ’Afghanistan. Les parties ont des divergences sur certaines de ces clauses et au sujet des liens bilatéraux sur lesquelles il est sans doute impossible de fermer les yeux, ont reconnu MM. Lavrov et Kerry. Or, Moscou et Washington entendent poursuivre le dialogue en tant que partenaires
- Source : Olga Denissova