Plus de 100 000 habitants de Gaza fuient Rafah « sans aucune aide en vue » selon l’ONU
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, prévoit de demander la suppression de toute aide humanitaire à Gaza lors d’une prochaine session du Cabinet de sécurité.
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L’UNRWA a annoncé dans un communiqué le 10 mai que plus de 100 000 Palestiniens ont été déplacés de force de Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, en raison des intenses bombardements israéliens.
As Israeli Forces bombardment intensifies in #Rafah, forced displacement continues.@UNRWA estimates around 110,000 people have now fled Rafah looking for safety. But nowhere is safe in the #GazaStrip & living conditions are atrocious.
— UNRWA (@UNRWA) May 10, 2024
The only hope is an immediate #Ceasefire pic.twitter.com/gZ4QwetlBF
“Alors que les bombardements des forces israéliennes s’intensifient à Rafah, les déplacements forcés se poursuivent. L’UNRWA estime qu’environ 110 000 personnes ont fui Rafah en quête de sécurité. Mais aucun endroit n’est sûr dans la bande de Gaza et les conditions de vie sont atroces. Le seul espoir est un cessez-le-feu immédiat”, indique le communiqué de l’UNRWA.
Les forces israéliennes se sont emparées du poste frontière de Rafah le matin du 7 mai. Depuis lors, Rafah, surpeuplée et bombardée depuis des semaines, a été le théâtre d’une intensification significative des frappes aériennes israéliennes.
“Des hélicoptères et des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu sur les zones centrales et orientales de Rafah, parallèlement à des tirs d’artillerie”, a rapporté vendredi l’agence de presse palestinienne WAFA. Jeudi soir, plusieurs corps ont été retirés des décombres d’une maison bombardée par l’artillerie israélienne ce jour-là.
Des dizaines de personnes ont tenté de fuir la ville depuis le début de l’opération israélienne. Le département d’État américain a récemment confirmé qu’il n’avait reçu aucun plan israélien détaillé d’évacuation en toute sécurité de la population de Rafah.
Le président américain Joe Biden a averti cette semaine que le flux d’armes américaines vers Israël pourrait être interrompu si Tel-Aviv choisissait d’étendre l’opération de Rafah à un assaut de grande envergure, doublant ainsi les avertissements répétés des États-Unis au cours des derniers mois.
Bien qu’une opération de grande envergure n’ait pas encore été lancée, des dizaines de civils, dont des enfants, ont été tués à Rafah à la suite de l’intensification des bombardements. Israël s’est engagé à y poursuivre ses opérations, entravant ainsi les efforts en vue d’une trêve et d’un accord d’échange de prisonniers avec le Hamas.
Le groupe de résistance a récemment accepté une proposition égyptienne actualisée, qu’Israël juge inacceptable compte tenu de ses appels à la cessation des hostilités et au retrait des troupes de la bande de Gaza, principales conditions sur lesquelles le Hamas a refusé de revenir.
Les Nations unies ont mis en garde contre une grave pénurie d’aide humanitaire à Gaza mercredi, en raison des opérations en cours au point de passage de Rafah.
“Nous ne recevons aucune aide, le point de passage [de Rafah] fait l’objet d’opérations militaires permanentes et constitue une zone de guerre active”, a déclaré Scott Anderson, de l’UNRWA.
La déclaration de M. Anderson a été faite malgré l’annonce par Israël de la réouverture du point de passage de Kerem Shalom vers Gaza. Selon l’ONU, il était trop dangereux pour les travailleurs humanitaires de passer de l’autre côté du checkpoint de Kerem Shalom pour gérer les livraisons.
Les colons israéliens ont également bloqué les routes près de Kerem Shalom afin de bloquer l’aide, une pratique en cours depuis le début de la guerre.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a été cité par les médias hébreux vendredi comme ayant déclaré qu’il demanderait un vote lors d’une prochaine réunion du Cabinet de sécurité pour annuler définitivement l’entrée de l’aide humanitaire destinée aux Palestiniens par tous les points de passage de la frontière de Gaza.
As Israeli Forces bombardment intensifies in #Rafah, forced displacement continues.@UNRWA estimates around 110,000 people have now fled Rafah looking for safety. But nowhere is safe in the #GazaStrip & living conditions are atrocious.
— UNRWA (@UNRWA) May 10, 2024
The only hope is an immediate #Ceasefire pic.twitter.com/gZ4QwetlBF
Traduction : Spirit of Free Speech
- Source : The Cradle (Liban)