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Dimanche, 19 Mai 2024

Interview de Macron dimanche : quand la presse subventionnée assume de mésinformer

Auteur : Éric Verhaeghe | Editeur : Walt | Mardi, 07 Mai 2024 - 13h29

Alors qu’avait lieu un débat (peu suivi) entre sept têtes de liste, Emmanuel Macron a publié une interview réalisée par des journalistes du milliardaire Saadé (La Tribune et la Provence), en plein conflit d’intérêt avec le Président. Et l’interview fut d’une complaisance impressionnante : non seulement, les questions posées au Président étaient “téléphonées”, mais aucun journaliste n’a osé relever les fake news du Président. Décidément, il y a quelque chose de totalitaire dans la presse française.

Donc, Rodolphe Saadé, milliardaire (grand bien lui fasse !) et directeur général de la Compagnie Maritime d’Affrètement (CGM-CMA), a racheté la Provence et la Tribune, qu’il a transformés en machine de guerre médiatique au service de Macron. Et des journalistes de ces deux titres ont interviewé le Président sur les européennes. Comment s’en offusquer ? Entre amis, tous les services sont permis.

Donc, la Tribune et la Provence ont publié une interview complaisante, sans véritable contradiction, destinée à servir la soupe du Président.

Nous la commentons dans notre Chaos Global hebdomadaire.

Reste que l’évolution de la presse, volontiers donneuse de leçons, inquisitrice, avide de désigner les infréquentables (les extrémistes, les complotistes, les populistes, et autres animalistes), pose une vraie question. Quand un milliardaire achète un titre, c’est, d’ordinaire, pour l’apprivoiser, le soumettre, le transformer en feuille de chou propagandiste. Ni La Tribune ni La Provence n’échappent à ce sort.

On relèvera donc que les journalistes de ces organes au service du pouvoir se contentent complaisamment de mésinformer pour remplir leur mission, moyennant un chèque régler en partie grâce des subventions. Moyennant quoi, Macron peut impunément propager des fake news : il aurait baissé les impôts de 60 milliards, par exemple, il aurait mené des plans mirifiques pour l’école publique, il se battrait pour la cohésion nationale (personne ne lui demande si “emmerder les vaccinés” comme il le prétendait fait partie de ce programme).

Bref, paie des milliards à la presse, et des journalistes arrogants et prétentieux se transformeront en publi-reporters avec une bonne conscience de toutou.

***

Macron prépare une dissolution et l’arrivée de Bardella à Matignon

De l’interview de Macron dans la Tribune, on retiendra surtout ce qui est dit entre les lignes. Et, concernant les mois à venir, une clé de lecture d’un texte volontairement ambigu sur les sujets qui fâchent tient la route : pour éviter une déroute en 2027, Macron entend bien décrédibiliser le Rassemblement National en le portant au pouvoir à la faveur d’une dissolution qu’il déciderait après une motion de censure. Que cela soit bien clair pour tout le monde !

Comment faire obéir Eric Ciotti, Olivier Marleix et les Républicains ? En les menaçant de dissolution anticipée, pardi ! surtout à la faveur d’une motion de censure qui pourrait être adoptée cet été sur les questions budgétaires. Dans sa très complaisante interview donnée à la presse subventionnée, et tout particulièrement à son ami Rodolphe Saadé, Emmanuel Macron n’a pas dit autre chose…

Reste que plusieurs points émergent de ce long entretien, plutôt destiné aux catégories socio-professionnelles supérieures :

  • Macron reste indécrottablement attaché à l’idée que la dette pourra être gérée sans réforme de structure douloureuse
  • fondamentalement, Macron est un centriste réformiste, là où il faudrait porter un projet radical (celui que nous proposons avec la liste que nous propulsons “Rester libre !”)
  • les contradictions entre les valeurs ou les intentions affichées par Macron et la réalité de ces propositions affleurent à chaque ligne
  • en particulier, Macron prétend avoir baisser les impôts de 60 milliards depuis 2017, alors que ceux-ci n’ont cessé d’augmenter
  • la confrontation entre les résultats qu’il prend avoir obtenu (école, santé, sécurité) et la réalité est vertigineuse

Surtout, on retiendra que Macron fait le reproche au Rassemblement National de n’avoir jamais gouverné (ce qui est vrai…) et donc de jouer sur du velours dans une situation difficile. Il annonce qu’il prendra ses responsabilités en cas de motion de censure.

Traduction : si LR vote une motion de censure, Macron envoie ce parti aux oubliettes en dissolvant l’Assemblée Nationale.

A bon entendeur…


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