La France en dérive : le renforcement de la lutte contre l’antisémitisme pousse à la délation, même dans la sphère privée
Dans un futur proche, la loi française pourrait subir une modification majeure dans sa lutte contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire. Adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale le 6 mars 2024, la proposition de loi n° 251 prévoit un renforcement significatif de la réponse pénale face à ces délits, y compris dans le cadre privé. Une évolution législative qui soulève des questions quant à la préservation de la vie privée et aux risques de délation et de fausses accusations.
La loi actuelle sanctionne déjà sévèrement les propos racistes, antisémites ou discriminatoires tenus en public. Toutefois, la proposition de loi n° 251 étend ces sanctions aux propos tenus en privé. Ainsi, les provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire seront désormais passibles d’amendes et de peines de prison. Cette mesure laisse craindre une augmentation des délations et des fausses accusations.
Gravissime: un texte liberticide surréaliste est passé à l'Assemblée Nationale. Passage au Sénat très bientôt.
— Philippe Murer ???????? (@PhilippeMurer) March 10, 2024
?Pourra être dénoncé et être traduit en correctionnelle toute personne ayant fait une blague en privé pouvant être interprétée comme souverainiste (anti UE), raciste,… pic.twitter.com/piHsW3I28X
En effet, en élargissant le champ d’application de la loi aux sphères privées, la proposition de loi ouvre la porte à des dérives potentielles. Les détracteurs de cette loi craignent que cela ne conduise à une société de la délation, où chacun serait incité à surveiller et à dénoncer les propos de son voisin, de son collègue ou de son ami. De plus, cette loi pourrait être instrumentalisée à des fins malveillantes, avec une multiplication des fausses accusations pour nuire à autrui.
Par ailleurs, cette loi soulève des questions quant à la protection de la vie privée. Jusqu’où l’État peut-il s’immiscer dans les conversations privées des citoyens pour sanctionner des propos jugés répréhensibles ? Où tracer la limite entre la lutte légitime contre les discriminations et le respect de la vie privée ? Autant de questions qui méritent d’être débattues.
La macronie a profité d’un fait divers pour pousser cette loi
Marco était assis avec sa kippa sur la tête, à la sortie de la synagogue. Son agression et son témoignage ont été médiatisées en boucle sur toutes les chaines TV. Il est intéressant de noter que jamais les agressions multiples et quotidiennes de simples français de confession chrétienne ne sont jamais médiatisées...
Cette instrumentalisation était extrêmement prévisible et l’a été, notamment par Gérald Darmanin.
????"Je me sens humilié"
— BFMTV (@BFMTV) March 3, 2024
Marco, victime d'une agression antisémite dans le 20e arrondissement de Paris, témoigne pic.twitter.com/fHEyeqEpwM
Marco l’agressé : « Je suis triste pour la France, que les Français ne prennent pas conscience de ce qu’il se passe. Il y a beaucoup de Français de souche aussi qui sont victimes d’agressions, ils baissent la tête, ils ont peur ».
« J’ai vu une personne passer, puis repasser trois minutes plus tard en me disant : « C’est toi qui tues les gens à Gaza ? » Moi, je ne tue personne, je n’ai jamais tué personne ». Mais Marco retient surtout les blessures psychologiques. Il se dit « humilié » et « frustré » de ne pas avoir su se défendre. « J’en ai marre, je ne me sens pas en France. Ça me fait penser à la Seconde Guerre mondiale, un retour du nazisme. Un nouveau nazisme », tranche-t-il. Et nous y voilà … l’éternel retour des HLPDDNH (des heures les plus sombres de notre histoire)…
Et c’est là que commence la manipulation totale. La Macronie a sauté sur cette ignoble occasion, bien surmédiatisée par une presse et des TV aux ordres, pour mettre en place une loi de censure ignoble, et la faire passer à toute allure à l’Assemblée nationale.
La proposition de loi a longtemps été murie par la Macronie , et spécialement par le député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre, qui est également président du groupe d’amitié parlementaire France Israël. C’est est un habitué des opérations de guerre psychologique : « Ceux qui ne sont pas amis avec Israël en ce moment commettent une lourde faute morale« déclarait-il vendredi 13 octobre sur le plateau d’Extralocal.
« Le 7 octobre dernier, ton peuple a été massacré, mutilé, blessé, violé, pris en otage par des terroristes dont la considération pour la vie humaine est inversement proportionnelle à sa fascination pour la mort. Depuis ce jour, les Juifs du monde entier ont connu un regain de haine antisémite, cette haine pluriséculaire qui dévore les cœurs et les consciences des défenseurs de l’universalité et qui fait du Juif l’origine de tous les maux. Elle n’avait pas disparu, loin de là, mais elle a ressurgi avec une force qui rappelle le pire ».
Mathieu Lefèvre dans sa « Lettre à un ami israélien »
Depuis le 23 octobre, Mathieu Lefèvre, qui a mené une délégation parlementaire de soutien total à Israël (ce qui, entendons- nous bien, était totalement compréhensible dans la semaine qui a suivi les attentats du 7 octobre 2023 commis contre des habitants d’Israël par le Hamas… très peu de choses étaient encore connues, les populations du monde occidental en entier étaient sous le coup de l’émotion) n’a eu de cesse de continuer de mener le combat pour la loi liberticide totale, qu’il défendait depuis longtemps.
En effet, dès mardi 12 septembre 2023, deux députés de la « majorité présidentielle » ont déposé une proposition de loi qui pourrait appliquer plus fermement les peines d’emprisonnement à l’encontre des auteurs de propos jugés racistes ou antisémites. Et ces députés sont …. Mathieu Lefèvre et Caroline Yadan… Comme par hasard…
Cette proposition de loi donnerait la possibilité aux tribunaux d’émettre un mandat d’arrêt en cas d’infractions graves à caractère raciste ou antisémite.
Elle s’inscrivait déjà dans un large plan gouvernemental contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations, dont les grands axes ont été annoncés par Élisabeth Borne en janvier 2023.
Pour la Macronie, il fallait combler un « vide juridique dans lequel s’engouffraient de nombreux auteurs d’infractions graves à caractère raciste et antisémite », expliquait Caroline Yadan : « Aujourd’hui, il suffit d’être hors de portée pour échapper à sa condamnation, car cette loi de 1881 ne prévoit pas la possibilité d’assortir les peines de détention graves (minimum un an) d’un mandat d’arrêt ».
C’est le cas de l’essayiste Alain Soral, condamné le 15 avril 2019 par le tribunal correctionnel de Paris à un an de prison, pour contestation de crime contre l’humanité. En raison de son absence au procès, le tribunal avait assorti sa décision d’un mandat d’arrêt. Pourtant, le parquet a fait appel de la décision, estimant que ce mandat d’arrêt était dépourvu de fondement juridique. En effet, dans le droit français, l’émission d’un mandat d’arrêt peut être prononcée uniquement s’il s’agit d’un délit de droit commun ou d’ordre militaire. Or Alain Soral a été condamné pour un délit de presse, sur la base de l’article 24 bis de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Il a donc échappé à une peine de prison ferme. De même pour les cas de Hervé Ryssen, de Vincent Reynouard, ou encore de Boris Le Lay, qui agit depuis le Japon.
Faire de l’injure non publique un délit :
Le 23 septembre 2023, l’injure non publique à caractère raciste, sexiste ou homophobe constitue une contravention de 5ème classe qui expose son auteur à une peine maximale de 1500 euros d’amende. À l’inverse, la même injure lorsqu’elle est publique devient un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.
« Il y a une vraie différence de traitement juridique entre l’injure publique et l’injure non publique, alors même que lorsque l’on reçoit des messages à caractère antisémite ou raciste, ça reste extrêmement grave », souligne Caroline Yadan.
L’injure est punie d’une « simple contravention », « pourtant le mal fait à la victime est aussi important » ajoute-t-elle. C’est pourquoi, avec Mathieu Lefèvre, la députée propose « de transformer l’injure non publique à caractère discriminatoire en délit, et de prévoir une circonstance aggravante en cas d’infractions à caractère raciste ou antisémite non publiques commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique ».
Alors, dès la survenance de l’agression de « Marco » survenue le 3 mars 2024, nos deux députés se sont dépêchés de faire accélérer le débat parlementaire sur le projet de loi absolument liberticide qu’ils portaient …
"Demain la ville de Lyon s'apprêtait à accueillir le sinistre personnage de #SalahHamouri", déplore @MathieuMlefevre. "Cette banalisation de la haine n'est hélas que le dernier épisode d'une tentative de réhabilitation de cet individu par une partie de cet hémicycle". #DirectAN pic.twitter.com/LtSGJY4iFr
— LCP (@LCP) January 31, 2023
La pression médiatique recommence … Tribune dans Le JDD Mathieu Lefèvre :
« Impunité zéro pour les prédicateurs de haine ! Une proposition de loi visant à renforcer les sanctions pénales pour les délits racistes ou antisémites sera présentée à l’Assemblée Nationale. L’initiative émane de Mathieu Lefèvre, député Renaissance et président du groupe d’amitié parlementaire France-Israël, qui s’est confié en exclusivité au JDD. » Il dénonce « une augmentation notable des infractions à caractère discriminatoire au fil des années, en particulier depuis le 7 octobre dernier ». Et surtout … « un climat de complotisme et de désinformation offre un terrain propice aux prédicateurs de haine qui en font leur fonds de commerce ».
Nous y voilà, complotisme et désinformation …. Et voilà la censure totale qui arrive…
Mathieu Lefèvre en remet une couche :
« Le deuxième objet de la proposition de loi est d’ériger en délit les infractions non publiques pour provocation, diffamation ou injures à caractère discriminatoire. Ces infractions explosent, d’une part en raison de la jurisprudence restrictive de ce qui est considéré comme « public », et d’autre part parce que de nombreux prédicateurs contournent la jurisprudence et les réseaux sociaux. Ils créent ainsi leur propre chaîne privée, ou bien des groupes Facebook fermés, afin d’éviter que leurs propos apparaissent comme « publics ».
Il m’est insupportable de savoir qu’une personne condamnée pour avoir tenu des discours de haine circule librement.
Il m’a semblé crucial de renforcer la réponse pénale à ce type d’infraction et d’ajouter une circonstance aggravante lorsque l’auteur est dépositaire de l’autorité publique (qu’il s’agisse d’un fonctionnaire, d’un élu, d’un professeur, d’un policier, par exemple), en raison de son devoir d’exemplarité. Cela donne la possibilité d’intervenir à la fois au sein des entreprises »
D’où la monstruosité que constitue le projet de loi déposée et finalement adoptée en première séance à l’Assemblée Nationale. Regardez surtout la présentation qu’en fait Mathieu Lefèvre, rapporteur du projet de loi auprès de la commission des lois de l’Assemblée nationale.
Et le 6 mars 2024, la proposition de loi renforçant la réponse pénale contre le racisme et l’antisémitisme a été adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale, avec l’aide des LR : 148 votants, 107 voix pour, 0 voix contre, et abstention des autres.
Question : où étaient le RN, LFI et le groupe LIOT ?
???????? Merci à toutes les formations républicaines qui ont voté en faveur de la proposition de loi renforçant la réponse pénale contre le racisme et l’antisémitisme portée avec @CarolineYADAN et @SylvainMaillard.
— Mathieu Lefèvre (@MathieuMlefevre) March 6, 2024
Les extrêmes ne l’ont pas votée, ils sont des républicains de papier! pic.twitter.com/vY1etGJDfH
Ce que le vote de cette loi liberticide et totalitaire réprimant les propos privés implique :
« Proposition de loi visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire ». Voilà l’intitulé d’une loi, votée en première lecture par l’Assemblée nationale et dont tous les médias et tous les politiciens devraient parler. Il s’agit d’une nouvelle loi scélérate, destinée à museler toujours plus la liberté d’expression, dont les implications sont cauchemardesques.
Nous reproduisons ici le fil Twitter de Xavier Van Lierde, journaliste à Radio Courtoisie, qui décrypte l’incroyable mécanisme liberticide derrière cette loi :
"Je me suis infligé de regarder la séance de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen de la loi proposant de faire des propos privés jugés discriminatoires, un délit. C’est un spectacle éprouvant tant il révèle la dérive liberticide et totalitaire de notre société".
Totalitarisme
Pas un député pour s’inquiéter de l’extension du délit d’opinion à la sphère privée, alors que l’abolition de la frontière entre public et privé caractérise le totalitarisme. Preuve de cette dimension totalitaire, ces délits seront instruits sur… “délation” !
Vers le tout discriminatoire
Pour faire passer en douce ce projet totalitaire, les députés mettent en avant la hausse de l’antisémitisme. Mais la loi vise en fait tous les propos prétendument discriminatoires : par exemple, les propos relatifs à l’orientation sexuelle.
Exemple concret
Un parent qui argumente en famille contre la “transition de genre” de son enfant au motif qu’un être humain ne peut changer de sexe pourra-t-il demain être poursuivi pour “propos discriminatoire” par l’association LGBT qui tient son enfant sous son emprise ?
Police de la pensée
Comme les précédentes lois anti-discriminations, celle-ci ne vise pas seulement les “actes” mais les “propos”.
La conséquence inévitable est l’instauration d’une “police de le pensée” chargée de traquer les propos divergents jusque dans la sphère privée.
Vers une extension à tous les sujets de controverse ?
Dès lors que cette intrusion dans la sphère privée sera validée, pourquoi ne s’étendrait-elle pas à d’autres sujets de controverses. Au hasard : les politiques sanitaires, les questions climatiques, géopolitiques…
Conclusion
Quelles que soient ses intentions (chaque député y mettra les siennes), cette loi enclenche une effroyable mécanique liberticide et totalitaire que tous les amoureux de la pensée libre devraient combattre de toutes leurs forces. On peut (encore) rêver…
Au vu de cette loi délirante de censure et de répression totale de la liberté d’expression même privée, prônant l’institutionnalisation de la délation, comme dans les plus terribles moment du stalinisme (souvenons-nous de Pavel Morozov, qui dénonça ses parents comme « saboteurs » et « ennemis de classe »), du maoïsme (et des délires criminels de la révolution culturelle), du communisme à la Pol Pot…
Et je suppose que dorénavant, dénoncer les crimes de génocide commis par les forces armées d’Israël fera de moi un antisémite, passible d’emprisonnement ..
Je constate que c’est maintenant, lorsque Israël est unanimement dénoncé dans le monde entier en raison des crimes de guerre et de génocide commis à Gaza et en Cisjordanie, .. que cette loi funeste est adoptée en1ère lecture à l’AN.
Enfin, comme par hasard, le vote de cette loi est accélérée juste au moment où Macron nous sort une vidéo dans laquelle il se plaint des rumeurs transphobes, et s’en prend aux RS, dont il veut réglementer l’ordre public numérique…
Messieurs les Sénateurs, vous avez maintenant la responsabilité de retoquer cette loi abominable.
Ne faiblissez pas, le peuple de France a besoin de vous.
Xavier Van Lierde
Voici ici le texte intégral de la proposition de loi adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale.
Article rédigé d’après les posts de John Galt sur son compte X.
- Source : Le Média en 4-4-2