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Aurore Bergé : la Macronie, tyrannie de la pleurniche

Auteur : Modeste Schwartz | Editeur : Walt | Jeudi, 09 Mars 2023 - 20h08

Au Palais Bourbon, pendant que le Garde des Sceaux gratifiait la compagnie de ses bras d’honneur, Aurore Bergé, cheffe de file des godillots de Macron, s’essayait à un exercice typiquement postmoderne : remplacer la dialectique par la chialerie.

Face à ses pseudopodes LFI et RN, la tactique de la Macronie est simple : à chaque moment crucial, leur tendre le miroir pour leur rappeler qu’ils sont les mêmes.

Quand la facture très salée de notre « solidarité avec l’Ukraine » sera présentée au sans-dents contribuable, par exemple, elle rappellera à M. Bardella ses poussées d’amour fusionnel pour le régime de Kiev.

Face, en revanche, à de pseudo-Insoumis chassant sur les terres du petit salarié, la manœuvre de dégrisement consistera à leur rappeler au bon moment que les « combats sociétaux » (avant tout féministes) dont se gargarise surtout la frange (paradoxalement ?) la plus à gauche du parti sont des valeurs bourgeoises – que la marcheuse renaissante Aurore Bergé incarnera toujours de façon plus crédible que la vraie-fausse garde rouge Clémentine Autain.

On comprend donc bien l’aigreur tapageuse des députés LFI, dépossédés à la loyale de leur joujou anti-machiste pendant le débat d’hier. Et Aurore Bergé de les rappeler à l’ordre féministe : elle aussi a des ovaires ! Et « d’étaler » (le mot lui a échappé) sa vie de couple – de femme battue, apparemment – pour justifier de sa sincérité.

Soyez sages, sinon Sainte Aurore Bergé va pleurer !

Toute féminisation du politique s’accompagne nécessairement d’un retour du religieux : même dans la discussion d’une question civique par excellence (« Qui est apte à la représentation nationale ? »), l’attention se déportera de la réalité sociale elle-même vers une réalité psychologico-affective du sujet narcissique : sa sincérité – qui ne devrait, en principe, intéresser personne.

Tout cela prête à sourire, mais cela devrait être un sourire jaune. Souvenons-nous en effet que la décision (d’ailleurs illégale) en vertu de laquelle la France a « choisi son camp » (ukrainien) dans ce qui, au regard du droit international, n’est qu’un conflit frontalier entre deux satrapies des Slaves de l’Est – cette décision, dans le discours médiatique de la Macronie et du reste de l’Empire du bien, a été étayée par l’assertion hystérique (les hurlements tenant lieu de preuves) d’une identité essentielle entre le régime poutinien et « la culture du viol ».


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