L’enfer s’appelle Artemovsk
Sur le front Nord de la République populaire de Donetsk, la ville industrielle d’Artemovsk (Bakhmut) cristallise toutes les énergies et les attentions depuis la mi-novembre. Les combats font rage pour le contrôle de ce bastion ukro-atlantiste situé à l’Est des grandes villes de Kramatorsk et Slaviansk (où siège l’état-major du corps de bataille ukrainien du Donbass) et qui est la clef de voûte de sa ligne de front orientale.
Ce sont des milliers d’hommes qui se jettent quotidiennement dans la bataille pour Artemovsk que les bandéristes ont rebaptisé Bakhmut en 2016, et ce sont des centaines qui quittent cette ville en ruines dans des sacs mortuaires ou des civières ensanglantées.
Vue aérienne d’Artemovsk (Bakhmut)
Juste au Nord d’Artemovsk
Soledar est une petite ville industrielle située au Nord d’Artemovsk lui servant de bouclier dans cette direction.
Depuis quelques jours la défense ukro-atlantiste de ce secteur s’effondre :
La 93e brigade ukrainienne évacue de Soledar en raison de ses pertes trop importantes subies comme lors de la contre attaquer tentée le 8 décembre contre les positions de Wagner et du 6e cosaque de Lougansk (secteur usine Knauf).
Depuis 6 mois les pertes totales de cette 93e brigade s’élèvent à 3000 hommes. Certaines de ses unités ont été renouvelées à 90%. Il ne reste donc à Soledar que la 24e brigade, et des unités diverses (nationalistes, mercenaires…)
2. Face au risque de perdre Soledar, la défense d’Artemovsk (Bakhmut) réarticule son dispositif Nord en se repliant sur les lisières urbaines de la ville et en détruisant ses ponts d’accès.
Les forces ukro-atlantistes ont déjà détruit 2 ponts ferroviaires et 1 pont routier, miné des routes, confirmant le retrait probable des dernières unités de Soledar.
En périphérie d’Artemovsk
Les combats violents se poursuivent dans le tissu urbain oriental et méridional d’Artemovsk, à l’avantage des forces Wagner qui progressent maison après maison vers le centre ville depuis l’Est.
Périphérie Ouest (secteur usine Knauff)
Deux pâtés de maisons, le long de la rue Maksimenko ont été déjà libérés, et plus au Sud de ce secteur les groupes Wagner progressent long de la rue Pervomaysky jusqu’à la rue Dobrolubova.
La ligne de défense de la 71e brigade de montagne ukrainienne a donc été percée.
En orange la zone des progressions russes
D’autres succès tactiques importants concernent le village d’Opitnoe situé sur l’entrée Sud Est de la ville (ne pas confondre avec Opitnoe au Nord de Donetsk) :
Cette banlieue d’Artemovsk est aujourd’hui contrôlée à 90% par les les forces russes qui ont bloqué plusieurs groupes ennemis dans des immeubles, rue Shkolnaya.
Le secteur Sud Est d’Artemovsk
Comme dans chaque conquête urbaine, un effort particulier est porté sur la coupure des voies d’approvisionnement ennemies et l’économie maximale de ses propres forces.
Une hémorragie ukro-atlantiste
Les forces ukro-atlantistes se noient dans leur sang. Les chiffres déjà apocalyptiques des pertes ukrainiennes (100 à 150 tués quotidiens) atteints lors de la bataille de Severodonetsk en avril dernier sont largement dépassés dans cette bataille urbaine que de nombreux observateurs appellent un « hachoir à viande ».
Après la 93e brigade évacuée de Soledar faute de combattants valides, c’est au tour de la 25e brigade ukrainienne, complètement saignées par les combats d’évacuer Artemovsk.
L’état-major ukrainien continue de faire sauter les ponts pour retarder les progressions russes que les cartes pro-Kiev, tout en continuant à les minimiser sont obligées de reconnaître.
Les pertes subies sont très importantes a reconnu, sur la chaîne TSN, S. Cherevaty un officier ukrainien de l’état-major « Est » (Donbass) rajoutant :
« La tâche principale, que les Russes, malheureusement, accomplissent sérieusement, est d’affaiblir notre défense. Ils espèrent qu’ils atteindront un point critique lorsque notre défense sera épuisée, et qu’ils pourront y trouver une brèche et percer cette herse ».
Et l’officier ukrops de décrire la tactique d’attrition des groupes d’assaut russes, menant des actions violentes mais ponctuelles et prudentes.
Prisonniers ukrainiens
À l’arrière du front d’Artemovsk, les secours ukrainiens sont complètement saturés. Des dizaines de médecins y ont été envoyés en renfort. Les hopitaux et les morgues débordent et les tués et blessés sont désormais évacués vers Kharkov.
Le service médical en Ukraine suspend la programmation chirurgicale (document ci dessous) pour mettre toutes ses ressources dans la prise en charge du raz de marée des blessés.
Même les médias francophones, champions du débilisme pro-ukrainien commencent à reconnaître que ça pue du côté d’Artemovsk tout en pérorant que ce sont les russes qui subissent des pertes abyssales et que cette ville n’a finalement « aucune importance stratégique » pour Kiev !
Comme si un carrefour vital pour la logistique d’un front pouvait disparaître du jour au lendemain !
Une telle stupidité insulte non seulement le public mais aussi les 10 000 ukrainiens, tués et blessés à Artemovsk censés être soutenus par ces chiens de garde de la bien pensance.
Le 14 décembre, devant ce « hachoir à viande » d’Artemovsk dans lequel disparaissent quotidiennement des centaines de tués, blessés et prisonniers appartenant aux réserves stratégiques du corps de bataille ukrainien, le Chef d’Etat Major, le général Zajoulny à demander à Zelensky l’autorisation d’abandonner Artemovsk et Soledar et de reconstituer une ligne de défense à 10 km plus à l’Ouest.
La dernière fois qu’une telle situation s’est produite, c’était lors de la bataille de Severodonetsk/Lisichansk. Mais il a fallu alors encore des centaines de tués pour que les conseillers de l’OTAN chuchotant à l’oreille du pantin kiévien acceptent l’évidence.
Politiquement et militairement l’abandon d’Artemovsk par les forces ukro-atlantistes signifierait un échec cuisant dans une bataille pour laquelle des milliers de soldats sont morts depuis le mois de mai, lorsque les forces russes sont arrivées en vue de ce bastion du front Nord.
Je pense qu’ici encore le fanatisme l’emportera sur la raison et que la garnison d’Artemovsk devra rester jusqu’à sa destruction totale.
En attendant, sur le terrain, les combats et les destructions progressent vers le centre d’une ville fantôme.
Soldats ukrainiens tués et abandonnés sur le terrain près d’Artemovsk. Des futurs « disparus »
Du côté des merdias francophones, le mantra du moment c’est de dire que les forces russes massacrent les civils d’Artemovsk, faisant de cette ville un champ de ruines.
Que des civils meurent ou soient blessés dans les combats pour Artemovsk, c’est malheureusement une réalité, car ce qu’oublient de mentionner ces laquais c’est que les forces ukro-atlantistes sont dans la ville et résistent depuis les quartiers résidentiels où sont restés quelques dizaines de familles.
Deux exemples :
Un « Grad » ukrainien en batterie à côté d’un immeuble résidentiel d’Artemovsk
Un tireur d’élite ukrainien en position dans une cage d’escalier d’un immeuble à Artemovsk
La réalité est que toute ville qui devient un champ de bataille voit tous les belligérants utiliser toutes les infrastructures possibles et que par conséquent elles deviennent des cibles pour l’adversaire.
La seule responsabilité qui incombe aux défenseurs c’est d’évacuer les civils avant le carnage.
L’enjeu stratégique d’Artemovsk
Jusqu’en septembre-octobre, la ville d’Artemovsk était assurément le point d’entrée Sud idéal pour un encerclement potentiel de Slaviansk-Kramatorsk dont les forces ukro-atlantistes étaient alors fixées prioritairement face à Izioum et Krasni Liman.
Mais depuis le revers stratégique subi par les forces russes dans la foulée de la percée ennemie sur Balaklaïa (7 septembre) l’état-major de Kiev à pu renforcer cette ligne de front située à l’Est de Slaviansk/Kramatorsk. Avec comme points d’appui principaux Seversk au Nord et Artemovsk au Sud.
Artemovsk reste cependant un objectif stratégique majeur pour l’état-major russe son contrôle fragiliserait tout ce bouclier oriental du cœur du corps de bataille ukro-atlantiste dans le Donbass.
Par ailleurs, si un encerclement de Slaviansk depui Artemovsk paraît compliqué depuis la perte de Izioum et Krasni Liman, en revanche un mouvement tournant vers le Sud est envisageable. Au plus court vers Toresk, ce qui eloignerait la pression sur Gorlovka, ou au plus loin vers Avdeevka, ce qui accélérerait l’effondrement de l’étau qui bombarde Donetsk depuis 8 ans.
En attendant, c’est surtout l’enjeu politique et la stratégie d’attrition réciproque qui apparaissent en premier plan de la bataille pour Artemovsk.
Moscou a besoin d’une Victoire et Kiev espère pouvoir l’enliser dans une attrition devant Artemovsk, quitte à perdre plus d’hommes dans cet enfer où se concentrent actuellement plus de 60% des pertes enregistrées sur le front.
La bataille d’Artemovsk, dans son développement urbain, ne fait que commencer.
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Les forces ukrainiennes se font décimer à Bakhmout, ville sur le point de tomber entre les mains des Russes
par Al Manar
La ville de Bakhmout (Bakhmut) ville du Donbass dans l’est, connue sous le nom Artyomovsk, serait sur le point de tomber entre les mains de l’armée russe et de ses alliés qui ont enfoncé les fortifications qui ralentissaient leur progression.
(Source: Intel Slava)
La télévision française LCI déclarait vendredi que les Russes sont entrés dans la ville.
« Avec de l’artillerie et des chars obsolètes, les soldats ukrainiens défendent le secteur le plus difficile du front du pays », rapporte le média allemand Bild, qui s’est rendu à Bakhmout. « Les Ukrainiens ripostent au mieux de leurs capacités. Ils tirent avec tout ce qui fonctionne. Les munitions se font rares », décrit le journal.
Depuis le retrait des forces russes de la ville de Kherson dans le sud de l’Ukraine, l’essentiel des combats se déroulait sur la ligne de front de l’est du pays. Dans la région de Donetsk, les affrontements concernent particulièrement les abords de la ville de Bakhmout, que la Russie tente de conquérir depuis l’été.
Selon les médias occidentaux, la bataille s’est encore intensifiée ces derniers jours et l’armée russe a réussi une percée mais les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive et réussi à la repousser.
L’armée ukrainienne se fait décimer dans cette ville.
Des experts occidentaux assurent que les pertes quotidiennes des forces armées ukrainiennes près de Bakhmut atteignent un bataillon (500 à 800 personnes), les hôpitaux de Konstantinovka sont surpeuplés et les écoles sont converties en hôpitaux.
Alors que les les médias occidentaux décrivent cette ville comme un champ de ruines, les images postées par le média russe sur Telegram Intel Slava ne la montrent pas ainsi. (Vidéo ci-dessous)
Selon le site Intel Slava, les Ukrainiens ont creusé des tranchées dans le centre de la ville en préparation à l’entrée des forces russes, notamment de la force Wagner.
Des sites militaro-industriels et énergétiques ukrainiens bombardés
Vendredi 16 décembre , la Russie a déclaré avoir bombardé plusieurs postes ainsi que des sites militaro-industriels et énergétiques de l’Ukraine. Et ce, deux jours après un attentat contre le pont russe de Crimée, qu’elle impute à Kiev.
Selon l’agence russe Sputnik, les frappes ont déclenché une alerte aérienne qui est parti de l’est pour rapidement englober le reste du territoire ukrainien.
Le ministère russe de la Défense indique que les bombardements ont interrompu le transfert d’armes étrangères ainsi que le déplacement de troupes de réserve vers les zones de combat. De même, plusieurs usines ukrainiennes de production d’armes et d’équipements militaires ont suspendu leurs activités.
« 4 stations radar de systèmes de missiles anti-aériens ukrainiens S-300 ont été détruites dans la région de Zaporojie et 3 missiles du système Ouragan ont été interceptés dans la même région », précise aussi le ministère russe.
Il est aussi question que l’armée russe a détruit un point de déploiement temporaire de mercenaires étrangers sur l’axe de Krasny Liman.
3 lots de bombardements
Les médias russes ont rapporté que les bombardements se sont concentrés sur 3 lots : le premier via des missiles de croisière, visant à distraire les défenses antiaériennes de l’Ukraine, les médias occidentaux ont rapporté que « les défenses ukrainiennes ont réussi à les abattre », le second a ciblé les défenses antiaériennes, leurs radars et leurs batteries S – 300, et le troisième a ciblé des installations énergétiques.
Les villes ukrainiennes bombardées
Selon plusieurs rapports occidentaux et médias ukrainiens, les explosions se sont concentrées dans la capitale Kiev, Kharkiv (Kharkov), Nikolaev, Dnepropetrovsk, Zaporozhye (Zaporojiye), Kirovograd et Poltava.
Selon l’AFP, une quarantaine de missiles russes ont frappé plusieurs villes d’Ukraine, avec des explosions entendues dans le centre de Kiev et des coupures de courant signalées dans plusieurs localités du pays.
Il est question que d’importantes infrastructures dans les régions de Kharkiv (nord-est) et de Ternopil avaient été endommagées et qu’un certain nombre de tronçons de chemin de fer dans les régions de Kharkiv, Kirovograd et Dnepropetrovsk ont cessé de fonctionner.
Le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko, a confirmé la destruction d’un grand nombre d’installations énergétiques dans l’Est et le sud du pays, où les médias ukrainiens ont dénombré plus de 70 missiles russes.
La centrale électrique Krivorozhskaya, à combustible solide la plus puissante d’Europe, a été frappée.
Selon Donbass Insider, une explosion s’est produite à Malotaranovka, un village près de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, contrôlé par les Forces armées ukrainiennes, et où se trouve une grande base des néonazis ukrainiens.
Les pertes ukrainiennes du 16 décembre
S’agissant du bilan des pertes ukrainiennes du vendredi 16 décembre, le ministère de la Défense russe rend compte de 135 soldats, dont 2 groupes de sabotage et de renseignement, et de la destruction de 13 véhicules, 5 blindés, 4 stations radar de système S-300, et de l’interception de 4 projectiles de HIMARS, de 3 d’Ouragan et 2 drones.
Vue aérienne de Maryinka où des combats acharnés ont toujours lieu. Pour rappel 80% de la localité est désormais sous contrôle russe.
Bombardement ukrainien de Donetsk
Pour le deuxième jour consécutif, les forces ukrainiennes ont pilonné le vendredi 16 décembre à 31 reprises la République populaire de Donetsk, en tirant 157 projectiles et roquettes.
Un des cratères laissés par le bombardement de Donetsk ce matin par l’armée ukrainienne, dans l’avenue Mira. (Vidéo ci-dessous)
Des lance-roquettes multiples tchèques RM-70 « Vampire », armés de roquettes EXP-122 fournies à l’Ukraine par la Slovaquie ont été utilisées dans ces bombardements qui ont fait deux morts et 14 blessés dont un enfant et un adolescent, et endommagé de nombreuses habitations.
Lougansk
La situation est moins tendue à Lougansk, ou une ville non loin d’elle a été touchée par 3 projectiles de HIMARS tirés par l’armée ukrainienne, selon le Centre de contrôle pour les crimes de guerre ukrainiens.
Le ministère russe a en outre précisé que 4 missiles du système de lancement de missiles HIMARS ont été abattus au-dessus de Lougansk.
Source : Al Manar
- Source : Alawata Rebellion