Cécile Duflot, actuelle ministre du logement, anciennement présidente du groupe Europe Ecologie Les Verts au conseil régional d’Ile-de-France dont la majorité est présidée par Jean-Paul Huchon, est questionnée par Valérie Pécresse sur ce sujet brûlant. Cette dernière demande que comptes lui soient rendus sur cette étrange gestion du parc immobilier détenu par la région francilienne. Signalons en passant qu’Emmanuelle Cosse, vice-présidente logement du groupe Europe Ecologie Les Verts dans l’actuelle majorité au conseil régional est une disciple de Cécile Duflot. Tout un programme au regard du scandale mis au jour par la chambre régionale des comptes. De qui se moque t’on ? Quid de la transparence dans l’attribution des logements propriété du conseil régional ? Quid de la vacance de 1200 logements d’entre les 4200 dont elle est propriétaire ? Quid des dispositions censément prises par le gouvernement socialiste pour résoudre la crise – hurlante – du logement ?
Cécile Duflot a eu beau jeu d’attirer l’attention sur le piteux score du nombre de logements mis à disposition en 2013 : 340 000, le plus bas depuis dix ans ! Elle a également souligné le niveau toujours élevé des prix, la faiblesse des transactions, le recul des mises en chantier…Tout un bilan qui va dans un sens tout à fait contraire à celui que l’on pouvait attendre d’un gouvernement socialiste. Alors ? L’épineuse question de la réquisition des logements vacants en Ile-de-France, quels qu’en soient les propriétaires, se pose à nouveau avec, évidemment, le risque, si elle était mise à l’ordre du jour, de mécontenter – c’est le moins qu’on puisse dire ! – les détenteurs de ce parc immobilier géré non dans le sens de l’intérêt général mais dans celui, toujours ménagé, des intérêts particuliers. Où est passé le socialisme ? Il ne fait nul doute maintenant que ses électeurs sont également membres de l’oligarchie des possédants.
La même Cécile Duflot a « invité » il y a quelques temps l’église à se préoccuper du logement de ceux qui en étaient dépourvus. En langage sportif, cela s’appelle « botter en touche » . Car, pour privilégiée qu’elle soit encore et toujours, plus de deux siècles après la révolution de 1789, l’église ne saurait sans démagogie être sommée de contribuer par ses fonds immobiliers propres à la résolution d’une explosion démographique urbaine dans laquelle elle n’a au fond que peu à voir. Ceci dit sans exclure qu’elle pourrait sans doute y contribuer dans une mesure proportionnelle à la réalité de ses possessions en la matière. (La chambre régionale des comptes ne nous livre pas de données chiffrées sur ce point ou bien nous n’en avons pas connaissance) . Cécile Duflot, elle, semble supposer que ces propriétés sont considérables puisqu’elles pourraient utilement suppléer à l’incurie du gouvernement socialiste sur ce point particulier de l’amélioration des conditions de vie de bien des franciliens.