L'Église belge déplore la légalisation de l'euthanasie pour les mineurs
Malgré l'opposition d'un certain nombre de pédiatres et de l'Eglise catholique de Belgique, qui avait organisé ces derniers jours des veillées de prières dans plusieurs villes, les députés belges ont décidé, jeudi, que les enfants atteints d'une maladie incurable pourront désormais choisir l'euthanasie pour abréger leurs souffrances. Le père Tommy Scholtès, porte-parole des évèques de Belgique, fortement attristé par ce vote, explique la position de l'Église belge au micro de Cyprien Viet : cliquez ici pour l'écouter
Le débat parlementaire a été houleux. Mais les députés belges ont définitivement adopté ce texte qui ne fixe pas d'âge minimum, et cela 12 ans après avoir autorisé l'euthanasie pour les adultes. La loi, déjà votée en décembre par le Sénat, a été approuvée par les députés à une majorité de 86 «pour», 44 «contre» et 12 abstentions. Elle entrera en vigueur dans les prochaines semaines.
Après les Pays-Bas, la Belgique est le deuxième pays au monde à autoriser, sous de strictes conditions, l'euthanasie pour les mineurs.
Initiateur du texte avec les socialistes flamands et les libéraux, le parti socialiste de la partie francophone a fait passer le texte. Pour le PS, il ne s’agit pas « de tuer une personne, mais de la libérer de ses souffrances ». Cela concerne des enfants gravement malades, en phase terminale et devant faire face à des souffrances « physiques et insupportables » .
L'Eglise catholique belge engagée dans la bataille depuis mars dernier
L’Eglise catholique belge s'était, depuis mars dernier, engagée dans la bataille contre le projet de loi qui étend l’euthanasie aux mineurs, rejointe par des responsables orthodoxes, protestants et anglicans. Elle souhaitait éveiller les consciences sur cet enjeu vital pour la société. Ces derniers jours, des veillées de prières avaient été organisées à la basilique du Sacré-Cœur à Koekelberg, à Bruxelles, à la collégiale Saint-Pierre à Leuven, à la basilique de Basse-Wavre, et encore à la cathédrale Saint-Paul de Liège.
Président de la Conférence des évêques de Belgique, Mgr André-Joseph Léonard avait tenu à rappeler son respect pour les procédures formelles de la démocratie parlementaire, soulignant toutefois que cela faisait partie de la liberté d’expression de manifester son opposition, « pourvu que cela soit fait de manière respectueuse et de manière pacifique ».
Attirer l'attention sur d'autres projets du même type en cours
L'archevêque de Malines-Bruxelles a voulu attirer l’attention des consciences sur les dangers liés à cette loi visant à étendre sous certaines conditions la possibilité de dépénalisation de l’euthanasie aux personnes mineures. « Nous savons qu’il y a d’autres projets qui sont en cours de préparation pour d’autres extensions, notamment aux personnes démentes, à condition qu’elles aient fait une demande anticipée », a-t-il déclaré à plusieurs reprises. (Avec agences)
- Source : Radio Vatican