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Climat, déchets, plastique : derrière les beaux discours écolos du CAC40, la terrible réalité des chiffres

Auteur : Wikistrike | Editeur : Walt | Mardi, 10 Nov. 2020 - 06h31

Les beaux discours des grandes entreprises françaises pour le climat et l’environnement ne se traduisent pas dans les actes. Les chiffres des émissions de gaz à effet de serre, des déchets et de consommation de matières premières continuent le plus souvent d’augmenter d’année en année. Extrait du Véritable bilan annuel du CAC40 publié par notre Observatoire des multinationales.

Parmi les données inédites mises en lumière dans ce troisième chapitre de CAC40 : le véritable bilan annuel :

  • Si l’on additionne les chiffres de leurs émissions déclarées, les groupes du CAC40 ont émis directement et indirectement environ 1,6 milliard de tonnes de CO2 dans l’atmosphère en 2019. Ce chiffre correspond à environ 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un niveau comparable aux émissions de la Russie.
  • Globalement, les émissions du CAC40 ont baissé de 3,13 % depuis 2017. Cette baisse doit tout à Engie, l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre du CAC40, qui s’est lancé dans une politique de désinvestissement de ses nombreux actifs liés au charbon. Si l’on enlève Engie, les émissions du CAC40 sont en réalité en hausse de 2,6 % depuis 2017. Or Engie n’a souvent fait que revendre ses centrales et mines de charbon à des investisseurs moins sensibles à l’opinion publique.
  • Vingt firmes de l’indice boursier parisien ont encore augmenté leurs émissions entre 2017 et 2019, dont le groupe pétrolier Total (+3,3 % en deux ans). En valeur absolue, Total représente près de 30 % des émissions du CAC40. Deux autres émetteurs importants de gaz à effet de serre de l’indice boursier parisien augmentent également leurs émissions entre 2017 et 2019 : PSA (+50,9 %) et Danone (+29,8 %).

« Les émissions de gaz à effet de serre du CAC40 représentent au moins 5 % des émissions mondiales, l’équivalent de celles de la Russie »

  • De nombreux groupes du CAC40 préfèrent mettre en avant non pas le chiffre de leurs émissions en valeur absolue, mais leurs émissions de CO2 rapportées au chiffre d’affaires ou au nombre de salariés. Cela suggère qu’elles restent guidées par un paradigme d’« efficience » ou de « découplage », selon lequel il serait acceptable de continuer d’accroître ses activités et ses émissions de gaz à effet de serre, pourvu que celles-ci augmentent moins vite que les revenus. Douze firmes du CAC40 augmentent malgré tout leurs émissions rapportées au chiffre d’affaires entre 2017 et 2019, et quinze voient enfler leurs émissions rapportées aux effectifs.
  • Ces chiffres confirment que sans mécanismes contraignants supervisés par les pouvoirs publics, les grandes entreprises ne réduiront pas d’elles-mêmes leur impact sur le climat. Les engagements volontaires ne suffisent pas à changer les pratiques. Pourtant, le gouvernement français a refusé d’introduire des critères climatiques contraignants dans le cadre des aides massives qu’il a débloquées pour aider les entreprises à faire face à la crise sanitaire. Ces aides ont pourtant bénéficié à des firmes très polluantes, comme nous le rappelions dans « Allô Bercy », le premier chapitre de CAC40 : le véritable bilan annuel publié le 12 octobre dernier.
  • D’après les données partielles disponibles, les grandes entreprises françaises continuent également à produire davantage de déchets d’année en année. Elles en ont généré en 2019 plus de 700 millions de tonnes, 11,9 % de plus qu’en 2017. La consommation globale d’eau s’élève à 750 millions de mètres cube en 2019 pour les 33 groupes du CAC40 qui publient des chiffres, l’équivalent de 300 000 piscines olympiques.

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- Source : Wikistrike

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