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Vendredi, 27 Déc. 2024

Dissolution, magouilles et Cie : Les cloportes règnent à l’Élysée

Auteur : Jacqueline | Editeur : Walt | Jeudi, 26 Déc. 2024 - 11h58

Les élections européennes n'ont été qu'une sorte de sondage d'opinions où les macronistes se sont trouvés largement devancés par le Rassemblement national. Rien de plus. Le parlement européen n'ayant que le droit de dire oui, la Commission européenne décide de tout. Alors, allez savoir pourquoi Emmanuel Macron a pris peur jusqu'à provoquer des élections anticipées, lesquelles ont abouti à un nouveau gouvernement vite censuré, suivi d'un autre qui prend le même chemin. Le président aurait été mal conseillé dans ses choix hasardeux. Mais qui sont ses conseillers ?

À l’annonce de la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale, les élus macronistes, craignant une victoire électorale du RN aux législatives, ont voulu sauver leur place. Gabriel Attal lui a demandé de renoncer : « Je vous donne ma démission, utilisez-moi comme fusible. » En vain. Les conseillers spéciaux du Président de la République en avaient décidé autrement.

Des élections qui ont fragilisé le gouvernement

Après cette élection législative anticipée, le rapport des forces à l’assemblée a changé. Malgré sa percée en nombre de voix, le RN a gardé le même nombre de députés (88), mais l’Union de la gauche a obtenu 146 sièges et la Majorité présidentielle 148 au lieu de 171 auparavant. Pas facile d’obtenir un vote majoritaire dans ces conditions, d’autant que le gouvernement de Michel Barnier a été composé sans tenir compte des résultats des élections.
Alors, au premier 49-3, hop ! pour une fois d’accord, partis de gauche, Républicains et RN posent ensemble une motion de censure du gouvernement. Et tout est à refaire ! Au suivant ! Celui de Bayrou. Il est pire puisqu’il rassemble d’anciens ministres, ceux dont personne ne voulait. L’échec est prévisible. Alors, qui a fait prendre à Macron cette funeste décision de dissoudre l’Assemblée ?

Qui a (mal) conseillé le président ?

Bruno Le Maire les avait qualifiés de « cloportes » : « Ils sont dans les parquets, dans les rainures du parquet, il est très difficile de s’en débarrasser. Le mieux c’est de ne pas les écouter, et de rester à sa place qu’on soit président de la République, Premier ministre, ministre, et prendre ses décisions en conscience ».

Le Monde a mené une enquête sur ces conseillers. Un signe que les médias qui ont fait élire Emmanuel Macron lui retirent peu à peu leur confiance, quitte à reporter ses erreurs sur son entourage. Voici la liste des cloportes visés par Bruno Le Maire, qui, lui non plus, n’est responsable de rien du tout.

Alexis Kohler, l’indétrônable secrétaire général de l’Elysée, a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts, trafic d’influence et corruption passive pour ses conflits d’intérêts avec l’entreprise Mediterranean Shipping Company (MSC).

Gérald Darmanin, à l’époque ministre de l’intérieur et accusé de viol, harcèlement, abus de faiblesse, sexisme (cf. le fameux « Calmez-vous, madame, ça va bien se passer ») et cumul de mandats. Son nouveau poste de ministre de la Justice devrait mettre fin à ces calomnies, dont la plupart ont déjà été classées.

Bruno Roger-Petit, calamiteux porte-parole de l’Élysée au moment de l’affaire Benalla, a été démis de ses fonctions. Il est à présent l’indispensable conseiller-mémoire du président. Il est là pour lui rappeler de déposer des gerbes à Oradour, à Colombey-les-Deux-Églises, etc. Courageusement, il a défendu Jérôme Cahuzac, contre les calomnies… qui se sont révélées exactes.

Jonathan Guemas est appelé en 2018, par Macron, pour rédiger ses discours. C’est lui qui a écrit les fameuses allocutions présidentielles annonçant le confinement ou la fermeture des écoles lors des mesures anti-covid. Il part chez Publicis en 2022, mais revient auprès de Macron au début de 2024. Une de ses filles a pour parrain le vice-président de Publicis, Clément Léonarduzzi.

Clement Leonarduzzi a été chargé de restaurer les relations avec la presse, et de distiller des « fuites » en off. Rival d’Alexis Kohler, il ne s’éternise pas et part, dans la plus pure tradition du pantouflage, chez Publicis. Le spectacle à Notre-Dame du 7 décembre lui est, bien entendu, confié. La veille, lors d’une réception dans la salle des fêtes de l’Élysée, il a été décoré de l’ordre national du Mérite devant une centaine d’invités.

Pierre Charon a été sénateur LR et surtout l’homme à tout faire de Jacques Chirac à la Mairie de Paris, « porte-flingue » de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, avant de devenir l’un des conseillers d’Emmanuel Macron depuis 2023. Son CV est pittoresque : directeur du Domaine de Chambord, employé d’Elf Aquitaine, de France Loto, de France Galop, de Canal+ et de Publicis…

Alors que penser de ces conseillers très particuliers et que penser de celui qui les écoute ? Réponse :


- Source : Le Média en 4-4-2

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